
Un accord d’Athènes avec ses créanciers devient vital pour les banques grecques
La Grèce est désormais au pied du mur. Après cinq mois de discussions avortées, la réunion prévue dès la mi-journée à Bruxelles entre les ministres des finances de l’Eurogroupe, suivie d’un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro, constitue l’ultime tentative destinée à éviter à ce pays une sortie potentielle de la zone euro («Grexit»).
Le premier ministre Alexis Tsipras a eu hier des contacts téléphoniques avec Angela Merkel, François Hollande et Jean-Claude Juncker afin de leur présenter de nouvelles propositions permettant de parvenir à une solution «définitive». Selon Bloomberg, ce plan inclurait l’abandon du système des pré-retraites à partir de 2016, une hausse de la surcharge fiscale applicables aux revenus élevés et une taxe sur les sociétés dégageant un bénéfice net annuel supérieur à 500.000 euros. Reste à savoir si les concessions faites par le gouvernement grec seront suffisantes pour débloquer la situation.
Selon Reuters qui citait hier des sources bancaires, le gouverneur de la banque centrale Yannis Stournaras a prévenu les principaux banquiers du pays que l’absence d’accord entre la Grèce et ses créanciers conduirait le secteur à «vivre un jour difficile» dès ce mardi. L’un des banquiers a souligné que l’approvisionnement des distributeurs automatiques de billets devenait «un véritable défi logistique». Les retraits aux guichets ont en effet atteint 4,2 milliards d’euros depuis le blocage des discussions le week-end dernier, dont 1,2 milliard pour la seule journée de vendredi.
Alors qu’Athènes a prévenu qu’elle serait, en l’absence d’argent frais, incapable d’honorer le remboursement de 1,6 milliard d’euros dû au FMI le 30 juin, la perspective d’un défaut de paiement dès le 1er juillet pourrait conduire à une accélération des retraits par anticipation. Ceci forcerait les autorités à instaurer un contrôle des capitaux afin d’endiguer leur fuite vers l’étranger.
L'étape suivante dépendra du délai pendant lequel la BCE continuera d’autoriser la banque centrale grecque à prêter des liquidités aux banques helléniques dans le cadre de sa procédure d’urgence (ELA), dont le plafond a été porté vendredi à environ 86 milliards d’euros. «Un contrôle des capitaux aurait un effet stabilisant uniquement en cas d’accord avec les créanciers. Dans le cas contraire, l’abandon possible de la procédure ELA ferait courir de sérieux risques à la structure de bilan des banques grecques», estiment les économistes de Credit Suisse.
Plus d'articles du même thème
-
Sous les regards intéressés des géants de la pharma, Abivax entre au SBF 120
Au coeur de l'été, l'annonce de résultats exceptionnels d'un essai de phase 3 de l'obefazimod, le principal candidat-médicament d'Abivax a enflammé l'action, multipliée par six en une séance. Un couronnement boursier concrétisé par l'entrée ce lundi dans l'indice parisien. -
VanEck a doublé ses encours européens depuis le début d’année
La moitié de ses quelque 6 milliards d’euros de collecte a été apportée par son ETF sur la thématique de la défense. -
Le pétrolier Eni continue à parier sur la fusion nucléaire
Le groupe italien a signé un accord d’achat d’électricité valorisé plus d’un milliard de dollars avec la start-up américaine Commonwealth Fusion Systems dans laquelle il est investi depuis 2018. -
Delphine Mantz : «Les CGP devront continuer à s'adapter aux nouvelles exigences»
En relation continue avec 2.000 conseillers en gestion de patrimoine, la directrice des réseaux CGP, courtiers et e-Business passe au crible les défis et opportunités que les professionnels ne doivent pas manquer dans les mois à venir. -
La taxe Zucman pourrait se heurter au couperet constitutionnel
Inspirée par les travaux de Gabriel Zucman, la taxe sur les très grandes fortunes soulève de vives interrogations sur sa conformité avec la jurisprudence constitutionnelle, en l’absence de mécanisme de plafonnement lié aux revenus. -
Après la Fed, les investisseurs européens se repositionnent sur les ETF actions
Les ETF obligataires, très demandés depuis le début du mois, ont vu leur collecte marquer le pas la semaine dernière.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L’industrie mondiale des ETF approche les 18.000 milliards de dollars sous gestion
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Iroko suspend les souscriptions de sa nouvelle SCPI
- Vanguard cherche son futur responsable pour la France
Contenu de nos partenaires
-
Décret Tertiaire
Energie : les grandes enseignes disent stop aux nouvelles contraintes
Ce devait être un partenariat exemplaire entre l’Etat et la grande distribution pour faire baisser la consommation d’énergie. Mais trois ans après, le ton a changé -
Coup de tonnerre
Le Pakistan et l’Arabie saoudite scellent un pacte de défense inédit
L’instabilité au Moyen-Orient et en Asie du Sud contribue à rebattre les cartes diplomatiques -
Tribune libre
Le nouveau cap de l'impact - par Cédric Baecher et Caroline Neyron
Dans un monde de crises systémiques, la question n’est plus seulement de réduire les externalités négatives. Il faut rendre toujours plus tangible le rôle positif de l’entreprise pour apporter des solutions et l’impact apparaît alors comme un dépassement des notions de RSE et d’ESG