L’OCDE appelle à des réformes responsables des régimes de retraites

Dans son Panorama des pensions 2011, l’organisation appelle les pays à s’intéresser aux effets des baisses des prestations pour les plus vulnérables
Tân Le Quang

En 2050, il y aura deux fois moins de personnes en âge de travailler pour chaque personne de 65 ans et plus qu’actuellement. C’est ce qui ressort du Panorama des pensions 2011 qui analyse les systèmes de retraites au sein de l’OCDE. D’après l’étude, le défi à relever est celui d’assurer un juste équilibre entre les objectifs de viabilité financière des systèmes de retraite et l’adéquation des revenus des personnes âgées.

De fait, les pays membres sont confrontés au vieillissement rapide de la population et à des dépenses publiques élevées pour les pensions, alors que l’âge ouvrant droit à la retraite tend à croître. En 1993, cet âge s’établissait à 62,4 ans pour les hommes et 61 ans pour les femmes. En 2050, il devrait s’élever à 64,6 ans pour les hommes, 64,4 ans pour les femmes. Mais l’espérance de vie croîtra plus vite que l’âge de la retraite, de 2 ans pour les hommes et 1,5 an pour les femmes. La durée de la retraite devrait s’allonger, entre 2010 à 2050, de 1,8 an pour les hommes à 20,3 ans et de 1,3 an à 24,6 ans pour les femmes.

Le rapport voit dès lors les dépenses publiques pour les pensions peser 11,4% du PIB des pays de l’OCDE en 2050, contre 7% en 2007. En France, elles se situeraient à 14,2% à long terme.

Mais relever l’âge de la retraite ne résout qu’une partie du problème. Le taux d’emploi des seniors reste faible dans certains pays, comme en France où 19% des hommes entre 60 et 64 ans travaillent, contre 54,5% dans l’OCDE. L’organisation appelle les pays à s’intéresser aux effets des réductions des prestations (-20% depuis le début des années 90) pour les plus vulnérables. En Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon, les actifs peu rémunérés ne perçoivent, une fois à la retraite, que la moitié environ de leur salaire antérieur. L’OCDE appelle à un changement d’attitude envers les seniors, à cibler les dépenses sur les plus pauvres et encourage le recours aux pensions privées.

«Travailler plus longtemps serait moins douloureux vu qu’il y a un risque, pour certains, de ne plus avoir de revenus suffisants», a souligné mercredi Monika Queisser, chef de la division des politiques sociales de l’OCDE lors de la présentation du rapport. D’ailleurs, la France fait partie des pays dont le système de retraite incite au travail et où une année supplémentaire de travail entre 60 et 65 ans fait varier positivement le patrimoine retraite. Ce qui n’est pas le cas au Luxembourg ou en Grèce.

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