L’Espagne s’offre un rally obligataire pour débuter 2014

Portés par les chiffres du chômage et des achats de début d’année, les taux à 10 ans sont tombés vendredi à leur plus bas niveau depuis mai 2010
Olivier Pinaud

L’année 2014 débute sous de bons auspices pour l’Espagne. Vendredi, le taux d’emprunt à 10 ans du pays est tombé à 3,864%, son plus bas niveau depuis mai 2010, soit une baisse de 10,1 points de base (pb) dans la journée. Le spread avec l’Allemagne est passé sous les 200 points de base, à 192 pb, un niveau inédit depuis mai 2011, avant l’accélération de la crise dans la zone euro. Il avait touché un record de 650 pb en juillet 2012. Le repli est tout aussi marqué sur les taux courts, avec une chute de 9 pb des taux à deux ans, à 1,05%, leur plus bas niveau historique.

Cette détente permettra au trésor espagnol de rouvrir, lors de l’adjudication de jeudi, une ligne à 14 ans avec un coupon de 5,15%. Le repli est également sensible en Italie, avec des rendements à dix ans à 3,91% (-5,5 pb) et un spread à 196,7 pb. Les taux long portugais refluaient à 5,59%, en baisse de 18 pb.

En début d’année, les gestions ont traditionnellement tendance à prendre position sur des actifs plus risqués. Mais l’appétit des investisseurs pour les actifs espagnols a été décuplé en fin de semaine dernière par la publication de chiffres encourageants pour l’économie du pays. La confirmation par Markit d’un indice PMI manufacturier à 50,8 en décembre, contre 48,6 le mois précédent, a été suivie par une baisse sensible du nombre de demandeurs d’emplois. Il a diminué de 107.570, soit un repli de 2,24%, en décembre par rapport au mois précédent, revenant ainsi à 4,7 millions, selon le ministère du Travail.

Il s’agit de la plus forte baisse du nombre de chômeurs jamais enregistrée au cours d’un mois de décembre et la deuxième plus forte observée sur un mois depuis le début du suivi des statistiques. Le chômage espagnol reste à un taux historiquement élevé, à près de 26% au troisième trimestre, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique qui font référence, mais la statistique de décembre montre que le «pire est passé», estiment les stratégistes taux de Citi.

De quoi alimenter, selon eux, le flux acheteur vers les titres espagnols et entretenir le resserrement du spread avec l’Allemagne. L’arbitrage se fait en effet principalement en défaveur du Bund. Vendredi, les taux à 10 ans français se sont détendus de 0,8 pb à 2,54%, alors que les taux à 10 ans allemands ont repris 0,3 pb à 1,94%.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...