Les indices d’activité envoient des signaux contrastés sur la croissance chinoise

L’activité du secteur manufacturier a replongé en zone de contraction en mai, notamment pour les PME, alors que le secteur des services reste solide
Patrick Aussannaire

Difficile d’estimer l’ampleur du ralentissement que connaît actuellement l’économie chinoise. L’indice du secteur manufacturier publié hier par HSBC signale une contraction de l’activité au mois de mai à 49,2 points. Qu Hongbin, chef économiste chez HSBC, estime que la baisse de l’indice reflète «un léger affaiblissement de l’activité manufacturière vers la fin mai, en raison d’une détérioration de la demande intérieure».

Si l’indice officiel se maintient, à 50,8 points, au-dessus du seuil de contraction, le sous-indice des PME s’est enfoncé dans le rouge, à 47,3. «L’activité des petites entreprises est nettement plus faible que celle des plus grosses, ce qui limite le potentiel de croissance dans le pays», estime Ken Peng, économiste chez BNP Paribas.

Dans le même temps, l’activité dans le secteur des services est néanmoins restée solide au mois de mai, avec un indice officiel qui se maintient bien au-dessus du seuil de contraction à 54,3. «Les services sont le secteur qui tire actuellement l’économie», estime Stephen Green, économiste chez Standard Chartered. Et d’ajouter que «la croissance de l’emploi sur les deux dernières années est presque exclusivement provenue des services, ce qui explique le maintien de la croissance malgré la faiblesse de la production d’acier et d’électricité».

Globalement, ces chiffres semblent confirmer la révision générale à la baisse des anticipations de croissance dans le pays. «Nous estimons que la croissance chinoise devrait continuer à ralentir à 7,5% eu deuxième trimestre, après 7,7% au premier», estime Nomura. Le président Xi Jinping a indiqué ce week-end à la presse que la croissance revenait à «un rythme plus stable», suggérant une volonté de stabilisation de la croissance à moyen terme.

Pourtant, malgré les efforts des autorités pour limiter les risques de bulles, les prix immobiliers ont poursuivi leur hausse à un rythme annuel moyen de 6,9% en mai. La pression atteint même 9,7% pour les dix plus grandes villes du pays.

Mais l’une des priorités des autorités demeure la libéralisation des marchés, comme en témoigne la hausse des distributions de quotas aux investisseurs étrangers qui a atteint 15,6 milliards de yuans (2 milliards d’euros) en mai (après 6,3 milliards en avril) dans le cadre du programme RQFII, et 681 millions nets (après 137 millions en avril) dans le cadre du programme QFII, selon les données fournies par Reuters.

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