
La Chine veut donner un peu d’air à ses collectivités locales
Quelques jours seulement après la publication d’un audit révélant l’ampleur de la dette des collectivités locales chinoises, le gouvernement reprend l’initiative. L’agence de planification, National Developpement and Reform Commission (NDRC), a officiellement autorisé les collectivités locales à émettre des obligations afin de contribuer au refinancement de leur dette actuelle, essentiellement contractée sous forme de prêts bancaires. Ces émissions n’étaient pas à proprement parler interdites mais les autorités du pays avaient régulièrement dissuadé publiquement les collectivités d’y avoir recours.
Le feu vert accordé par la NDRC doit permettre aux collectivités locales de refinancer sur le marché la dette de certains travaux dont le financement serait menacé et de s’assurer ainsi de leur bon accomplissement. Il pourrait aussi permettre d’allonger l’échéance des crédits actuels. Environ 40% des stocks de dette des collectivités arrivent en effet à maturité avant la fin de l’année, d’où une certaine urgence.
L’agence de planification espère que cela permettra aussi de réduire la charge de la dette. La réalité risque d’être différente. Le coût de la dette «AAA» des émetteurs non financiers chinois a augmenté de 200 points de base au-dessus de 6% au cours des six derniers mois, note Daiwa Capital Markets. Ces émissions pourraient en revanche apporter un peu plus de transparence que les prêts bancaires, estiment les analystes de Citi.
Selon l’étude publiée en début de semaine par le National audit office, la dette des collectivités locales chinoises atteignait 17.900 milliards de yuans (2.100 milliards d’euros environ) fin juin, en hausse de 67% depuis 2011. Une dette essentiellement destinée à financer des projets d’infrastructure non générateurs de recettes fiscales nouvelles. La dette publique de la Chine représenterait ainsi environ 58% du produit intérieur brut.
L’audit, le troisième du genre en trois ans, montre que dans certaines collectivités, plus de 20% des remboursements de dettes sont financés par de nouveaux emprunts. Par ailleurs, environ 37% des dettes des provinces, municipalités, districts et cantons sont garantis par le produit de la vente de terrains. 5,4% des échéances ne sont pas tenues.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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