
Fidelity se prépare à lancer le premier ETF semi-transparent en Europe

C’est une rentrée particulièrement attendue. En Europe, le tout premier ETF (Exchange traded fund) semi-transparent pourrait être commercialisé très prochainement par Fidelity. C’est ce que relève le site spécialisé ETFStream auprès duquel des sources proches de la Central Bank of Ireland (CBI) confirment l’approbation.
Véhicule déjà diffusé aux Etats-Unis depuis 2020, l’ETF semi-transparent permet à son promoteur de ne dévoiler qu’une partie des sous-jacents constitutifs du portefeuille. Alors que l’ETF traditionnel indique chaque jour au public l’ensemble des lignes qu’il détient, conférant à ce produit une transparence largement revendiquée, ce n’est ici plus le cas. Concrètement, les titres sont soit partiellement communiqués, soit ils le sont en différé. Selon ETFStream, la publication de l’intégralité des positions de l’ETF géré par Fidelity International sera effectuée avec un décalage de trois mois, délai maximal autorisé par le régulateur.
Risques circonscrits
Longtemps interdit en Europe, l’ETF semi-transparent s’est hissé sur le haut de la pile des dossiers de plusieurs autorités européennes, à mesure que les ETF dits actifs gagnaient du terrain. Car si la gestion cotée a historiquement consisté à offrir la réplication d’un indice moyennant des frais cassés, ce n’est désormais plus le cas, des stratégies actives étant souvent encapsulées dans un format ETF. De quoi refroidir certains gérants car ils redoutent de livrer l’ensemble de leurs paris, laissant la porte ouverte à un éventuel plagiat de la part de leurs concurrents.
Bien conscients des limites d’une trop forte transparence, certains pays se sont saisis du sujet. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a été la première institution à publier en juin 2024 une recommandation permettant la mise en œuvre d’un « régime de transparence différenciée » pour les ETF actifs. En décembre 2024, la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) du Luxembourg a quant à elle autorisé les ETF actifs à utiliser une structure semi-transparente, avant que la Banque centrale d’Irlande ne suive la voie en optant pour une structure encore plus flexible.
A lire aussi: La SEC approuve les ETF non transparents
C’est d’ailleurs l’Irlande, farouche rivale du Grand-Duché, que Fidelity International a choisie pour lancer ce véhicule d’un genre nouveau. Conformément aux directives de la CBI, Fidelity soumettra quotidiennement l’intégralité des positions de son portefeuille aux participants autorisés, dans le cadre d’un accord de confidentialité, ont précisé les sources.
Une telle obligation doit en principe protéger les investisseurs. Car sur le papier une moindre transparence peut engendrer des risques supplémentaires. Les ETF semi-transparents livrant moins d’informations aux apporteurs de liquidités (qui permettent de maintenir le prix des parts d’ETF proche de la valeur des actifs), ces derniers auront tendance à facturer plus cher leurs transactions, faisant s’écarter la valeur liquidative de l’ETF de la valeur du portefeuille sous-jacent. Un biais anticipé par le régulateur irlandais.
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Risques de «débordements»: Retailleau veut un Premier ministre «rapidement» face aux manifestations de septembre
Paris - Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé mardi qu’il y avait «urgence à nommer un Premier ministre» parce qu’il ne doit pas «y avoir de pouvoir vacant» à la veille de manifestations et face à «un mois de septembre propice à tous les débordements». «Nous avons besoin très rapidement d’un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné. C’est capital, y compris d’ailleurs en matière de maintien de l’ordre», a insisté le ministre devant la presse à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR. «Demain il y a cette journée où Monsieur Mélenchon et ses amis veulent créer un climat insurrectionnel, il y aura une possible dégradation de la note (de la dette de la France) le 12 et ensuite la journée intersyndicale le 18. On est sur un mois de septembre propice à tous les débordements», a-t-il alerté. Une fois désigné, le nouveau Premier ministre devra, avant de former un gouvernement, «se retourner vers l’ensemble des formations politiques pour dessiner un chemin d’intérêt général pour la France et nos compatriotes», a-t-il jugé. M. Retailleau a répété qu’il jugeait «inconcevable» que le Premier ministre soit «socialiste» car, selon lui, «le projet socialiste ne correspond pas à ce que veulent la majorité des Français qui sont plutôt à droite». Quant à la participation des LR au gouvernement, «elle n’a rien d’automatique» et dépendra du «contenu de la politique», a-t-il assuré, répétant les priorités de la droite sur la sécurité, l’immigration et la fiscalité. © Agence France-Presse -
Hong Kong: le sort du magnat des médias Jimmy Lai, emprisonné, inquiète en raison de sa santé fragile
Washington - S’il mourait en prison, le magnat des médias pro-démocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, deviendrait un porte-parole plus puissant encore de la liberté, selon son fils Sebastien Lai, interrogé par l’AFP lors d’un passage à Washington. «C’est horrible pour moi de dire cela, mais si mon père mourait en prison, il deviendrait en réalité un symbole encore plus fort pour la liberté, un martyr de ses convictions», a estimé Sebastien Lai, en visite à Washington pour rencontrer des responsables et parlementaires américains et réclamer une plus forte pression internationale sur Pékin. Accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères lors des manifestations prodémocratie de 2019 dont il a été une figure clé, Jimmy Lai, 77 ans, est emprisonné depuis décembre 2020. Jugé pour atteinte à la sécurité nationale lors d’un procès fleuve entamé en décembre 2023, il encourt une peine pouvant aller jusqu'à la perpétuité. Il a plaidé non coupable. Le jugement, mis en délibéré, sera annoncé «en temps utile», a indiqué fin août une juge du tribunal de Hong Kong. Selon Sebastien Lai, la libération de son père serait dans l’intérêt même des autorités chinoises. «Comme on l’a vu avec beaucoup de dissidents, une fois libérés, ils perdent une grande partie de leur supposé pouvoir», a-t-il fait remarquer. Fondateur du journal prodémocratie Apple Daily, aujourd’hui interdit, Jimmy Lai est accusé d’avoir demandé à des gouvernements occidentaux qu’ils imposent des sanctions à la Chine et à sa région administrative spéciale de Hong Kong, après la répression du mouvement pro-démocratie. Il est également accusé d’avoir produit des articles et contenus séditieux, notamment dans des éditoriaux signés de son nom. Ces deux infractions sont sévèrement réprimées par la loi. La première en vertu de celle sur la sécurité nationale, adoptée après les manifestations parfois violentes de 2019 dans l’ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. L’autre selon une loi datant de l'ère coloniale. La santé du militant s’est nettement détériorée en prison. Diabétique, il souffre d’insuffisance cardiaque et ne reçoit que des soins médicaux limités. Il a été maintenu à l’isolement dans une cellule étouffante, sans climatisation. Pour Sebastien Lai, les pays occidentaux comme la France devraient convaincre la Chine qu’il y aurait «des conséquences très concrètes» pour Hong Kong si son père devait mourir en prison. Il a salué le soutien de l’Allemagne et du Royaume-Uni, où il réside aujourd’hui et dont son père Jimmy a acquis la nationalité en 1994. «On ne peut pas vraiment faire beaucoup plus que de donner la citoyenneté à quelqu’un», a-t-il fait valoir. Quant au président américain Donald Trump, il a promis pendant sa campagne de «sortir de là» le militant hongkongais. «Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver», a réaffirmé le président américain le 14 août sur Fox News, précisant avoir mentionné le dossier auprès du numéro un chinois Xi Jinping. Shaun TANDON © Agence France-Presse -
Festival international du film de Toronto: le monde du cinéma s'affronte autour d'un documentaire israélien sur le 7-Octobre
Toronto - Un documentaire sur un ancien militaire israélien, qui doit être présenté en avant-première au festival du film de Toronto après avoir initialement été retiré du programme, cristallise les profondes divisions d’Hollywood sur le conflit à Gaza. «The Road Between Us: The Ultimate Rescue» retrace comment le général israélien à la retraite Noam Tibon a sauvé sa famille et d’autres personnes lors des attaques du Hamas du 7 octobre 2023. Il sera projeté mercredi au plus grand festival de cinéma d’Amérique du Nord. Le film, produit au Canada, utilise notamment des images de caméras corporelles du Hamas lors des attaques qui ont fait 1.219 morts en Israël, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles. Les organisateurs avaient initialement évoqué le manque de «clarté juridique» autour de ces images pour retirer le film de la programmation, le mois dernier. Avant de le réintégrer face aux multiples accusations de censure. Plus de 1.000 personnalités de l’industrie du divertissement, dont Amy Schumer et Debra Messing, avaient signé une pétition accusant le festival de réduire les voix juives aux silences. Et ce week-end, le réalisateur Barry Avrich a balayé ce prétendu problème juridique. «Pour autant que je sache, le Hamas ne dispose pas d’un organe de gestion des droits d’auteur», a-t-il ironisé dans une table ronde. Dans un communiqué, les organisateurs du festival ont finalement déclaré avoir trouvé «une solution pour satisfaire les importantes préoccupations en matière de sécurité, de légalité et de programmation», tout en s’excusant pour «la douleur et la frustration» provoquées par leur réponse initiale. Hollywood opposé "à lui-même» Barry Avrich a salué, sur le site spécialisé Deadline, la «réaction de la communauté cinématographique de Hollywood». Le sujet est pourtant loin d’y faire l’unanimité. Dans une tribune publiée lundi dans le New York Times, la vétéran du divertissement Sharon Waxman a estimé que la guerre à Gaza déclenchée par Israël après le 7-Octobre «oppose Hollywood à lui-même». Pour une industrie à la fois progressiste et influencée par un puissant lobby pro-israélien, la question «reste un sujet explosif, avec des convictions profondes et exacerbées» de part et d’autre, écrit-elle. Lundi également, plus de 1.500 acteurs et professionnels du cinéma, dont Olivia Colman et Mark Ruffalo, se sont engagés dans une lettre ouverte à ne pas travailler avec des organisations cinématographiques israéliennes, qu’ils ont accusées d'être «impliquées dans un génocide» à Gaza. La guerre déclenchée par Israël sur le territoire palestinien après les attaques sans précédent du Hamas a tué près de 65.000 personnes à Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé dirigé par le gouvernement du Hamas, considérés comme fiables par les Nations unies. «Une famille, pas un pays» Avant la première mercredi de «The Road Between Us» et d'éventuelles manifestations, le réalisateur a déclaré à Deadline vouloir faire appel à sa propre équipe de sécurité pour compléter celle du festival. La police de Toronto a fait état à l’AFP d’une «forte présence» sur les lieux du festival, sans autre précision. Le documentaire raconte comment le général Tibon a «voyagé de Tel Aviv au kibboutz Nahal Oz pour tenter de sauver son fils», journaliste de renom, ainsi que d’autres membres de sa famille. Il s’appuie sur des interviews inédites, des images de caméras de sécurité du kibboutz et des caméras portées par des combattants du Hamas. Et il a été monté selon les codes des «thrillers», son auteur qualifiant même le soldat comme un héros du monde réel rappelant le film d’action «Taken», avec Liam Neeson. «On le regarde comme un homme qui finalement, ce jour-là, a montré du leadership», estime Barry Avrich. Mais «ce n’est pas vraiment un film politique. Il est enveloppé dans le drapeau d’une famille, pas d’un pays», a-t-il assuré au Hollywood Reporter. Une précision qui pourrait avoir échappé au microcosme hollywoodien. Andrew MARSZAL and Ben SIMON © Agence France-Presse