
Amundi se dit en bonne voie pour atteindre son objectif de résultat 2020
Le nouveau plan stratégiqueque le Crédit Agricole présentera, le 6 juin, ne modifie en rien les ambitions d’Amundi. La filiale de gestion d’actifs du groupe bancaire a confirmé vendredi son objectif de dégager un résultat net ajusté (hors amortissement des contrats de distribution et coûts d’intégration de Pioneer) de 1 milliard d’euros en 2020. Lors d’une conférence téléphonique, Yves Perrier, directeur général d’Amundi, a invoqué les résultats «très satisfaisants» du premier trimestre, «en ligne» avec le plan stratégique à trois ans dévoilépar la société en février 2018. Le gestionnaire d’actifs a dégagé un bénéfice net ajusté de 247 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, en hausse de 3,2% sur un an, supérieur aux 218 millions attendus par les analystes interrogés par Bloomberg.
Les revenus se sont également avérés meilleur qu’espérés, à 659 millions d’euros au lieu de 632 millions, en recul de 0,6% par rapport au premier trimestre 2018. Si les commissions nettes de gestion ont augmenté de 0,9%, à 621 millions d’euros, les commissions de surperformance, «toujours affectées par les conditions de marché difficiles» selon le groupe, ont en revanche chuté de 61,7%, à 20 millions d’euros. «Le premier trimestre 2018 avait été exceptionnel», a relativisé Nicolas Calcoen, directeur financier d’Amundi.
Sur le front des coûts, les synergies issues de l’intégration de l’italien Pioneeront contrebalancé la hausse des salaires fixes, le renchérissement du dollar et les charges liées à la reprise de recrutements «sélectifs» pour développer l’entreprise. Le coefficient d’exploitation ressort ainsi à 50,9%, en hausse de 0,2 point par rapport aux trois premiers mois de 2018.
Le bilan est en revanche moins flatteur sur le front de la collecte, avec une décollecte nette de 6,9 milliards d’euros sur le premier trimestre. D’une part, Amundi a fait face à des sorties importantes de produits de trésorerie par des entreprises, pour 9 milliards d’euros. D’autre part, un client italien a réinternalisé un mandat au sein de sa propre gestion, ce qui pesé sur la collecte à hauteur de 6,3 milliards d’euros.
Yves Perrier ne s’en dit pas moins «raisonnablement optimiste» quant à l’objectif de 150 milliards d’euros de collecte sur trois ans, fixé dans le cadre du plan à horizon 2020. «La collecte est devenue beaucoup plus volatile, mais nous avions pris de l’avance avec environ 110 milliards d’euros collectés au total en 2017 et en 2018», explique le dirigeant, qui estime par ailleurs que l’aversion des investisseurs pour le risque «devrait progressivement s’atténuer».
En tout état de cause, avec 1.476 milliards d’euros d’encours sous gestion au 31 mars, un montant en hausse de 3,6% par rapport au 31 décembre grâce à un effet de marché positif, ce qui conforte son rang de numéro un européen du secteur, Amundi se considère comme «un consolidateur naturel» de celui-ci. De là à confirmer les rumeursde son intérêt pour DWS, la filiale de gestion d’actifs de Deutsche Bank, reste un pas qu’Yves Perrier ne franchit pas. Le dirigeant rappelle que le développement d’Amundi passe en priorité par la croissance organique, tout en reconnaissant «regarder en permanence des dossiers de croissance externe».
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«Biens mal acquis»: une enquête française vise Najib Mikati, ancien Premier ministre libanais
Paris - Une nouvelle figure de la classe dirigeante libanaise dans le viseur de la justice française: une enquête est ouverte à Paris visant Najib Mikati, Premier ministre jusqu'à début 2025, soupçonné de s'être constitué frauduleusement un important patrimoine de «biens mal acquis». Interrogé par l’AFP, le Parquet national financier (PNF) a confirmé l’ouverture de cette enquête. Au Liban, le service de communication de Najib Mikati a indiqué «ne pas avoir été notifié». A l’origine de cette procédure, une plainte déposée en avril 2024 par le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CVPFCL) et l’association anti-corruption Sherpa. Cette dernière porte plainte en France depuis une vingtaine d’années contre des responsables étrangers, soupçonnés d’avoir amassé une fortune par la corruption ou le détournement de fonds publics, avant de la recycler, au moins en partie, dans l’Hexagone. Les deux associations ont ouvert en 2021 un front libanais à ces affaires de «biens mal acquis», qui concernaient à l’origine des chefs d’Etat africains, en portant plainte contre l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. En 2024, elles ciblent Najib Mikati, 69 ans, et ses proches, dont son frère Taha Mikati. Ils sont suspectés d’avoir acquis différents biens en France et à l’étranger par des structures multiples, dont des montages offshore. Une fortune qu’ils auraient amassée frauduleusement, au mépris notamment du fisc, tandis que le pays du Cèdre s’enfonçait dans le chaos politique et financier. Lors du dépôt de la plainte, Najib Mikati avait assuré avoir «toujours agi dans le strict respect de la loi», tout comme les membres de sa famille. «L’origine de notre patrimoine familial est entièrement transparente, légitime et conforme à la législation», avait insisté celui qui a été Premier ministre du Liban à plusieurs reprises, et jusqu'à début 2025. Yachts et jets privés Najib Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, et son frère Taha, sont présentés par les plaignants comme faisant partie des plus grandes fortunes du Liban, la famille possédant yachts, jets privés ou immeubles sur la Côte d’Azur, à Monaco et dans les plus beaux quartiers de Paris. Ils ont aussi investi dans des marques de prêt-à-porter, comme Façonnable. La première plainte visait les infractions de blanchiment et recel ou complicité, association de malfaiteurs, le tout commis en bande organisée, circonstance aggravante. Elle a été complétée par de nouveaux éléments en avril 2025, conduisant le PNF à se saisir du dossier. En cause notamment, les liens de la famille Mikati avec la Bank Audi France, spécialisée dans la clientèle du Moyen-Orient, dont l’ancien Premier ministre est actionnaire, ou un important contrat de fourniture de services télécoms au Liban et en Syrie conclu en 1994. Il aurait selon les plaignants conduit à priver l’Etat de vastes recettes. «Pouvoir de nuisance» Cette enquête «va peut-être réduire le pouvoir de nuisance de ceux qui cherchent à tout prix à saper le processus en cours pour que cesse la prédation des intérêts privés sur l’Etat et l’intérêt public des Libanais», ont déclaré à l’AFP les avocats, Mes William Bourdon et Vincent Brengharth. Plusieurs enfants des frères Mikati sont aussi visés comme de potentiels receleurs de l’argent supposément blanchi. Les plaignants pointent également des opérations suspectes à leurs yeux entre des comptes et sociétés contrôlées par les Mikati et d’autres, aux mains de l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé. Une information judiciaire est désormais en cours à Paris visant ce dernier, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, tandis que son frère Raja Salamé a été mis en examen. Ils contestent fermement les faits. François BECKER © Agence France-Presse -
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