Cette feuille de route budgétaire, adoptée mardi à la Chambre des représentants malgré des dissensions entre élus républicains, reprend l’accord de principe qui devrait permettre les mesures phares souhaitées par le président Donald Trump. Mais elle a assez peu de chances d’aboutir.
Le gouvernement de Pedro Sanchez propose d’absorber une partie de la dette des communautés autonomes, issue de la crise financière de 2008. Une promesse à un parti indépendantiste catalan élargie à l’ensemble du pays. Si la mesure est adoptée, elle ne devrait pas avoir d’impact sur la note de l’Espagne.
Les porteurs de dettes d’Altice France vont récupérer 45% de la maison mère de SFR et un peu plus de deux milliards d’euros en échange d’un abandon de créances de plus de 8 milliards d’euros.
La crainte des tarifs douaniers au Canada et au Mexique ainsi que de nouvelles mesures pour empêcher la Chine de s’approvisionner en semi-conducteurs à haute performance, mais aussi le ralentissement de la consommation outre-Atlantique ont fait chuter les actions et les taux.
Les banques devraient encore réduire leurs émissions au format «durable» cette année, dans un contexte de volumes d’émissions plus faibles et de critères d’éligibilité à la nouvelle norme européenne «green bond standard» plus contraignants.
Arrivé en tête des élections législatives dimanche 23 février avec près de 29% des voix, le parti démocrate-chrétien de Friedrich Merz devra former, avec les sociaux-démocrates, une «grande coalition» majoritaire grâce au report des sièges des petits partis. De quoi assouplir mais pas révolutionner la politique budgétaire.
Les émissions d’obligations sont largement sursouscrites. Les deux opérations jumbo de Carlsberg et de Johnson & Johnson le même jour témoignent d’un marché très favorable. Lundi, TotalEnergies est revenu sur le marché euro pour la première fois depuis 2020 pour une transaction conventionnelle.
Ces deux événements majeurs ont redessiné l’économie mondiale et plongé les marchés dans un nouveau régime de taux plus élevés. Actions et obligations ont connu des fortunes diverses.
En visant une baisse des taux long terme, le Secrétaire au Trésor Scott Bessent prend un pari fort. Les leviers à sa disposition sont limités. Cela passera probablement par la réglementation bancaire.
Cette nouveauté permettra aux particuliers de se positionner sur les obligations souveraines, depuis longtemps difficiles d’accès en direct pour cette typologie d’investisseurs dans certains pays comme la France.
Les obligations d’entreprises bénéficient également du regain d’optimisme sur le marché euro. De quoi permettre de surperformer encore le marché dollar. Mais sa valorisation élevée limite son potentiel.
La hausse des taux longs est en partie alimentée par la prime de terme qui remonte ces dernières années. Ce mouvement devrait continuer ; il marque un renversement de tendance par rapport à ce qui avait été observé pendant plus de 40 ans.
Le déficit budgétaire des Etats-Unis atteint un record de 840 milliards de dollars au cours des quatre premiers mois de l’exercice fiscal. Mais l’administration Trump a annoncé le 5 février qu’elle continuerait à utiliser surtout les bons du trésor à court terme pour refinancer sa dette, et moins de dettes à moyen-long terme, ce qui a rassuré les marchés.
Cette composante majeure des taux s’est amplifiée avec le nouveau régime d’inflation. Le déséquilibre entre offre et demande d’emprunts d’Etat appuie également sur les taux.
Cette deuxième syndication de l’année de l’Agence France Trésor a encore obtenu une souscription record pour cette maturité très demandée. Elle confirme une bonne tendance pour la dette souveraine française, et plus généralement européenne.