L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Le choix du prochain gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) éclaire la difficulté de la tâche qui attend le successeur de Haruhiko Kuroda, encore en poste jusqu’au 8 avril. Deux des trois favoris (Hiroshi Nakaso et Masayoshi Amamiya) ont décliné l’offre du gouvernement japonais, qui doit proposer un candidat à l’approbation des deux chambres du Parlement dans les prochains jours. Le choix s’est finalement porté sur Kazuo Ueda, un chercheur qui a siégé au conseil de la Banque du Japon de 1995 à 2005. Il ne faisait pas partie des favoris. «Les informations sont rares sur la position de Kazuo Ueda sur le contrôle de la courbe des taux», écrivent les stratégistes de Société Générale, qui rappellent que «dans un article paru dans les médias japonais l’année dernière, Kazuo Ueda avait mis en garde contre une augmentation prématurée des taux après l'échec des précédentes hausses de taux par le passé».
La Banque centrale de Suède (Riksbank) a de nouveau relevé, jeudi et comme prévu en novembre, son taux directeur (taux de repo) de 50 points de base (pb) à 3%, portant les coûts d’emprunt à un plus haut depuis décembre 2008. La Riksbank, qui avait été la première des banques centrales concernées à sortir des taux négatifs en janvier 2020, avait relevé son taux de 75 pb lors de sa précédente réunion, pour la quatrième fois en 2022. L’inflation hors prêts immobiliers (CPIF) était encore de 10,2% en décembre, bien au-dessus de l’objectif de 2% de la banque centrale, et les décideurs ont estimé qu’il serait beaucoup plus difficile pour la Riksbank de ramener durablement l’inflation à l’objectif si la couronne suédoise (SEK) continuait à s’affaiblir. Le taux directeur devrait encore être relevé au printemps.
La Banque centrale de Suède (Riksbank) a de nouveau relevé, jeudi et comme prévu en novembre, son taux directeur (taux de repo) de 50 points de base (pb) à 3% jeudi pour sa réunion monétaire de février, portant les coûts d’emprunt à un plus haut depuis décembre 2008 parce que l’inflation reste beaucoup trop élevée et a continué d’augmenter malgré le resserrement agressif de la politique monétaire.
Jusqu’à présent, la gestion du choc inflationniste a fait l’objet d’un consensus remarquable. Les banques centrales ont abandonné leur approche accommodante sans déclencher de protestations visibles. Dans le champ académique, les thuriféraires de la « théorie monétaire moderne » qui soutenaient des politiques d’expansion continue de la masse monétaire se sont faits soudainement très discrets. Ce consensus pourrait toutefois s’effriter en 2023, alors même que, paradoxalement, l’inflation ralentit.
La Banque de réserve d’Australie (RBA) a procédé mardi à une nouvelle hausse de 25 points de base, portant le taux d’intérêt à 3,35 %. La banque centrale a prévenu que l’inflation n’atteindrait toujours pas la cible à mi-2025, en restant autour de 3%. En conséquence, «le Conseil des gouverneurs prévoit que de nouvelles augmentations des taux d’intérêt seront nécessaires au cours des prochains mois», explique la RBA, loin du consensus de marché. «La RBA écarte toute perspective d’assouplissement cette année, relève ING. Cela aura pour effet de relever les rendements obligataires à long terme et les prévisions de taux à court terme et donnera un coup de pouce au dollar australien. Tous ces éléments resserreront les conditions financières et faciliteront la réduction de l’inflation».
La Banque de réserve d’Australie (RBA) a procédé mardi à une nouvelle hausse de 25 points de base, portant le taux d’intérêt à 3,35 %. Dans les déclarations accompagnant sa décision, la banque centrale a par ailleurs prévenu que l’inflation n’atteindrait toujours pas la cible à mi-2025, restant autour de 3%. Conséquence logique, «le Conseil des gouverneurs prévoit que de nouvelles augmentations des taux d’intérêt seront nécessaires au cours des prochains mois», explique la RBA, loin du consensus de marché. Pour autant, ce retour des indications prospectives sur la politique monétaire doit être remis dans son contexte, selon ING. «La RBA écarte toute perspective d’assouplissement cette année, écrit la banque. Cela aura pour effet de relever les rendements obligataires à long terme et les prévisions de taux à court terme et donnera un coup de pouce au dollar australien. Tous ces éléments resserreront les conditions financières et faciliteront la réduction de l’inflation».
La règle tacite fixée par la présidente Christine Lagarde en avril 2022 afin que les membres de la Banque centrale européenne (BCE) évitent d’exprimer des opinions divergentes dans les quatre jours qui suivent la réunion de politique monétaire semble caduque. Revenant sur la décision de jeudi de relever le taux directeur de 50 points de base (pb) en février (à 2,50%) et très probablement en mars (à 3%), le gouverneur autrichien Robert Holzmann a déclaré lundi lors d’une conférence que, l’inflation en zone euro restant beaucoup trop élevée, «le risque d’un resserrement excessif semble minuscule par rapport au risque d’en faire trop peu (…). Nos décisions de politique monétaire doivent continuer à montrer les ‘dents’ jusqu’à ce que nous observions une convergence crédible vers notre objectif qui soit également ressentie par le grand public», a-t-il ajouté.
Un arrêt prématuré des politiques monétaires restrictives pourrait être dommageable. L’analyse de Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires chez Allianz Global Investors.
L’institution devrait relever une dernière fois son taux de 50 points de base jeudi, avec un marché du travail toujours tendu, et guider les marchés vers une prochaine longue pause.
Les marchés attendent une hausse des taux de 25 points de base de la Fed ce mercredi. Celle-ci conservera un discours restrictif, tout en étant consciente des effets retard de son action.