L’actualité des grandes banques centrales de la planète, celles de la zone euro (BCE), des Etats-Unis (Fed), du Royaume-Uni (BoE), du Japon (BoJ). Nos analyses et éclairages sur les politiques monétaires mises en œuvre par ces autorités au cœur de l’économie mondiale.
Auditionné pendant près de trois heures devant le Parlement japonais qui doit approuver sa nomination, Kazuo Ueda, le candidat au poste de gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) a mis en garde contre toute solution magique pour produire une inflation stable et normaliser la politique tout en se tenant au scénario actuellement avancé par l’institution.
La BCE a enregistré 1,84 milliard d'euros de réductions de valeur en 2022, principalement en raison de moins-values latentes sur les titres détenus en fonds propres et sur les portefeuilles en dollars américains.
Face à l’urgence de la situation provoquée par le récent tremblement de terre, la banque centrale de Turquie a renoué avec ses baisses de taux. Elle a réduit jeudi son principal taux directeur de 50 points de base (pb), à 8,5%, pour assouplir davantage les conditions financières. C’est toutefois moins qu’anticipé par les économistes. La banque avait marqué une pause en novembre dans son assouplissement monétaire peu orthodoxe. Depuis septembre 2021, elle avait déjà réduit ses taux de 10,5 points de pourcentage, déclenchant une chute de la devise, la livre turque, une flambée des prix à la consommation et un fort déséquilibre du compte courant. L’inflation annuelle a grimpé à 86 % en octobre avant de redescendre à 58 % en janvier, alimentée par la faiblesse de la monnaie. La livre turque a plongé de 55% depuis le début de la baisse des taux
La Banque centrale de Nouvelle-Zélande (RBNZ) a relevé son taux de change officiel de 50 points de base (pb) à 4,75% mercredi, ce qui correspond à un plus haut depuis janvier 2009. Il s’agit aussi de la dixième hausse consécutive, portant un total de 450 pb depuis octobre 2021, soit le resserrement le plus agressif depuis 1999.
Alors que les marchés relèvent leurs anticipations de hausse des taux de la Banque centrale européenne, le gouverneur de la Banque de France pointe un excès de volatilité.
Les marchés de taux commencent clairement à craindre une scénario de «no landing», c’est-à -dire de réaccélération/surchauffe des économies américaine et européenne, qui pousserait notamment la Réserve fédérale à aller plus loin que prévu dans son resserrement monétaire. Les stratégistes de Goldman Sachs ont indiqué dans une note jeudi qu’ils s’attendaient désormais à ce que la Fed augmente ses taux d’intérêt de 25 points de base (pb) trois fois de plus cette année, après que les données de cette semaine ont encore indiqué une inflation persistante et la résilience du marché du travail.
Le Pay Tech Day organisé hier à Paris était l’occasion de faire le point sur les solutions pour «défragmenter» les paiements européens : instantanéité, euro digital et interconnexion des réseaux de paiement.
L'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), Philip Lane, a déclaré jeudi que la diminution du portefeuille d’obligations de l’institution monétaire pourrait n’avoir qu’un impact modéré sur l’inflation et la croissance. «Nos modèles suggèrent que la réduction de notre portefeuille par une réduction cumulative normalisée de 500 milliards d’euros sur 12 trimestres contribue à réduire l’inflation de 0,15 point de pourcentage et la production de 0,2 point», a déclaré Philip Lane. La BCE compte réduire son portefeuille d’obligations de 15 milliards d’euros par mois en moyenne de mars à fin juin. Ce rythme, qui sera ajusté au fil du temps, devrait être accéléré à partir du troisième trimestre 2023, estiment certains responsables de la BCE.
La Banque centrale européenne (BCE) doit éviter une augmentation excessive des taux d’intérêt réels au regard du niveau de la dette privée et publique dans la zone euro, a déclaré samedi, Ignazio Visco, membre du Conseil des gouverneurs de l’institution de Francfort et gouverneur de la Banque d’Italie. Selon lui, il est possible de juguler l’inflation sans tomber en récession, alors que la BCE a relevé depuis juillet ses taux directeurs de 300 points de base et a laissé entendre qu’une hausse supplémentaire de 50 points aurait lieu en mars. «Aujourd’hui, la désinflation est évidemment nécessaire, mais étant donné les niveaux de dettes privées et publiques qui prévalent dans la zone euro, nous devons faire attention de ne pas mettre en place une hausse inutile et excessive des taux d’intérêt réels», a-t-il déclaré au Warwick Economics Summit, faisant référence au coût du crédit, hors inflation.
Après avoir déjà rendu 796 milliards d’euros entre novembre et décembre - dont 744 milliards par anticipation, les banques de la zone euro ont encore remboursé, dans une certaine discrétion, 63 milliards le 11 janvier et 37 milliards le 8 février sur les opérations de refinancement à plus long terme (TLTRO 3) de la Banque centrale européenne (BCE). Ces deux dates avaient, comme celle du 16 novembre dernier (-296 milliards), été ajoutées au calendrier normal le 27 octobre avec les changements de règles de rémunération décidés alors afin d’accélérer les remboursements de ces prêts. Avec deux objectifs : réduire le bilan de la BCE et les liquidités dans l’économie qui pourraient freiner la transmission de la politique monétaire actuellement restrictive, et limiter l’effet d’aubaine pour les banques emprunteuses avec la hausse des taux, qui coûte au passage plusieurs dizaines de milliards en charges d’intérêts nettes aux banque centrales de l’Eurosystème.