Goldman Sachs s’attend désormais à trois nouvelles hausses des taux de la Fed en 2023

Les marchés de taux commencent clairement à craindre une scénario de «no landing», c’est-à -dire de réaccélération/surchauffe des économies américaine et européenne, qui pousserait notamment la Réserve fédérale à aller plus loin que prévu dans son resserrement monétaire. Les stratégistes de Goldman Sachs ont indiqué dans une note jeudi qu’ils s’attendaient désormais à ce que la Fed augmente ses taux d’intérêt de 25 points de base (pb) trois fois de plus cette année, après que les données de cette semaine ont encore indiqué une inflation persistante et la résilience du marché du travail.

Les prix à la production ont connu en janvier leur plus large accélération en sept mois, selon les données publiées jeudi, tandis que les nouvelles demandes d’allocations de chômage ont plutôt encore baissé la semaine dernière.

«A la lumière d’une croissance plus forte et des nouvelles sur une inflation plus ferme, nous ajoutons une hausse des taux de 25 pb en juin à nos prévisions de la Fed, pour un taux directeur maximal de 5,25%-5,50%», avance l’équipe dirigée par Jan Hatzius.

Les marchés de swaps prévoient désormais un taux terminal effectif (milieu de fourchette) de 5,30% en juillet. C’est en très légère hausse, comme la probabilité d’une hausse de 50 pb le 22 mars prochain (au lieu de 25 pb comme en février) sur les marchés de futures selon l’outil du CME Group. Et malgré les déclarations allant dans ce sens de deux gouverneurs très restrictifs - mais non votants cette année - de la banque centrale américaine jeudi : Loretta Mester (Fed de Cleveland) et James Bullard (Fed de Saint-Louis).

Comme Goldman Sachs, Deutsche Bank avait bougé sa prévision dès mardi au vu des données sur l’inflation sous-jacente persistante : avec un taux effectif Fed Funds terminal à 5,60% désormais (5%-5,75% pour la fourchette), soit une hausse de 50 pb plus deux de 25 pb par exemple.

En revanche, la banque d’investissement européenne UBS a indiqué qu’elle s’attend toujours seulement à deux hausses de taux de 25 pb en mars et en mai, dans la fourchette de 5%-5,25%. «Après cela, nous nous attendons à ce que le Comité de politique monétaire (FOMC) se retourne et commence à réduire les taux d’intérêt lors de sa réunion de septembre», indique une note à ses clients. JPMorgan avait, avant les récentes données américaines, prévu un taux terminal effectif à 5,10% d’ici à la fin juin, et Bank of America (BofA) indiquait aussi une fourchette de 5%-5,25%, avec deux hausses de taux de 25 pb chacune. Ce qui reste le consensus, malgré un risque à la hausse plus pressant vers 5,50%.

Dans ce contexte, les marchés actions ont perdu 1,4% jeudi aux Etats-Unis (1,8% pour le Nasdaq), et baissaient de près de 1% vendredi en Europe. Et les taux remontent sur toutes les maturités : +23 pb et +20 pb en moins d’une semaine sur les taux à 10 ans américains et allemands.

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