
Les gérants de taux craignent encore un peu le resserrement monétaire
Les 24 sociétés du Panel Taux & Changes, interrogées du 25 janvier au 2 février par L’Agefi ont seulement ajusté à la marge leurs prévisions du début d’année. A la hausse sur le taux directeur en zone euro, que les spécialistes voient désormais monter jusqu’à 3,50% à la fin du semestre. A la baisse sur le taux directeur de la Banque d’Angleterre (BoE), qu’ils ne voient plus atteindre 4,50% d’ici là. Sur le premier point, ils sont 13 à être convaincus que la Banque centrale européenne (BCE) ira jusqu’au taux terminal annoncé, 10 à estimer qu’elle s’arrêtera avant, forcée par un arrêt ou un pivot anticipé de la politique monétaire de la Fed – c’est notamment le cas de La Française AM dont les prévisions apparaissent comme les plus «dovish».
Pour le reste, gérants et analystes sont assez unanimes sur un taux terminal des Fed funds entre 5% et 5,25% (haut de fourchette). Et globalement sur le fait que cette politique très restrictive aurait un effet «récessif», si on en croit l’inversion de la courbe des taux induite par leurs prévisions de taux à 10 ans, plus forte encore que début janvier pour les Etats-Unis. A ce jeu, les plus «inquiets» seraient Amundi, Auris Gestion, BNP Paribas AM, CPR AM, Federal Finance Gestion, Groupama AM, Pictet et Société Générale CIB (à l’opposé des Swiss Life AM, EdRAM, Ofi Invest AM et Lazard Frères Gestion). On pourrait y ajouter Bank of America concernant une inversion plus forte en zone euro, alors que les souverains - notamment l’Allemagne - vont inonder les marchés de titres au premier semestre.
Pour autant, les réponses ont pu en partie être formulées avant les comités de politique monétaire de mercredi et jeudi qui, des deux côtés de l’Atlantique, ont pu rassurer les panélistes sur les relèvements de taux à venir de la Fed et de la BCE, qui s’adapteraient aux données sur l’inflation. «Les actions de la BCE de cette semaine sont de bon augure pour la plupart des classes d’actifs à court terme, en particulier les obligations et le crédit, il y a maintenant un peu plus de clarté sur les taux terminaux, ont commenté les économistes d’Amundi Institute. Concernant la zone euro, elle a envoyé un message différent par rapport à son ton assez agressif adopté en décembre : elle parle maintenant d’une situation plus équilibrée, tant sur la croissance que sur l’inflation», ont-ils précisé, tout attendant des relèvements du taux de dépôt jusqu’à 3,50% à cause de la persistance de l’inflation sous-jacente.
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