
Or à 3.000 dollars, mort du private equity : les prévisions choc de Saxo

Comme chaque année à la même époque, les équipes de Saxo Bank s’amusent à imaginer les évènements extrêmes qui pourraient perturber la sphère politico-économico-financière dans les 12 mois à venir.
Des «prédictions» qui n’en sont pas vraiment, leurs auteurs évoquant «un exercice de réflexion qui consiste à envisager toute l’étendue de ce qui est possible, même si ce n’est pas nécessairement probable» mais qui «se réalisent parfois».
Elles ont néanmoins le mérite d’inciter à penser en dehors du cadre et poussent à se préparer, y compris à l’improbable.
Ironie du sort cette année, la banque a publié ses prédictions à peine quelques heures avant de révéler une annonce surprenante la concernant, Saxo ayant décidé de renoncer à son projet d’introduction en Bourse via une fusion avec un Spac.
Parmi les dix prévisions «choc» du courtier danois pour 2023, quatre ont particulièrement attiré notre attention.
1) La mort du private equity
Les spécialistes de la banque imaginent la survenue d’un évènement susceptible de «tuer le capital investissement». En l’occurrence, le private equity serait une victime collatérale d’une guerre menée aux paradis fiscaux. Dans un contexte économique compliqué et en raison d’une volonté des gouvernements de relocaliser les productions tout en finançant la transition énergétique, les Etats chercheraient «toutes les sources potentielles de recettes fiscales disponibles et trouve[raie]nt quelques fruits mûrs dans les paradis fiscaux» qui coûteraient «entre 500 et 600 milliards de dollars par an en pertes de revenus au titre de l’impôt des sociétés», estime Saxo.
Dans ce contexte, l’OCDE lancerait «une interdiction totale des plus grands paradis fiscaux au monde. Aux États-Unis, le «carried interest» taxé comme une plus-value sera[it] également transféré dans le revenu ordinaire». Ces décisions feraient chuter la valeur des sociétés de capital-investissement cotées en Bourse de 50%, selon Saxo.
2) L’or à 3.000 dollars
Les analystes de la banque voient plusieurs phénomènes susceptibles de porter le prix du métal jaune vers de nouveaux sommets. L’incapacité des banques centrales «à remplir leur mandat en matière d’inflation» associée à une économie de guerre et de repli sur soi incitant les pays à réduire leurs réserves en devises au profit de l’or pousseraient le cours de l’once jusqu’à 3.000 dollar «au moins» l’année prochaine.
3) Projet Manhattan
Face à l’absence de progrès dans la construction des infrastructures énergétiques nécessaires, plusieurs milliardaires créeraient «un consortium, dont le nom de code [serait] Third Stone, dans le but de lever plus de mille milliards de dollars pour investir dans des solutions énergétiques», imagine Saxo. Il s’agirait «du plus grand effort de recherche et de développement depuis le projet Manhattan, qui a permis de mettre au point la première bombe atomique». Les entreprises qui s’associeraient à «Third Stone» verraient leur valorisation grimper en flèche dans un environnement par ailleurs déprimé.
4) De grands pays quittent le FMI
Constatant «la militarisation continue du dollar» par les Etats-Unis, plusieurs pays comme la Chine, l’Inde, la Russie ou les membres de l’Opep s’éloigneraient du Fonds monétaire international (FMI) pour «créer une union internationale de compensation et un nouvel actif de réserve, le Bancor», inspiré des idées de John Maynard Keynes. En conséquence, le billet vert chuterait de 25% «par rapport à un panier de devises échangées avec le nouvel actif».
Démission de Macron, contrôle des prix et trois autres «prédictions»
Outre ces quatre prédictions de nature à changer la face du monde, Saxo en a imaginé cinq autres. Les auteurs évoquent ainsi une démission d’Emmanuel Macron, la création de forces armées européennes, l’interdiction de la production de viande mise en œuvre par au moins un pays, un référendum sur l’UnBrexit au Royaume-Uni ou encore un contrôle généralisé des prix pour limiter l’inflation officielle.
Plus d'articles du même thème
-
L’Atlético de Madrid suscite les convoitises du fonds Apollo
Le fonds américain aurait entamé des négociations exclusives pour une prise de participation majoritaire dans l’actionnariat du club de football espagnol. -
Bpifrance atteint l'objectif pour son quatrième fonds dédié aux particuliers
La banque publique d'investissement récolte 120 millions d'euros pour Bpifrance Entreprises 3, son troisième fonds de fonds dédié à la clientèle des particuliers avec un ticket minimum de 500 euros. -
Le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec investit en capital croissance
FTQ alloue 20 millions de dollars canadiens au deuxième millésime d’un gérant local.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Philipp Freise et Jérôme Nommé (KKR) : «C’est le moment d’investir en Europe et en France !»
- Rubis suscite l’intérêt de CVC et Trafigura
- La réputation du gérant s'impose comme un élément clé dans la sélection de fonds evergreen
Contenu de nos partenaires
-
Les questionnements de la France de l'élevage en quatre récits
A l'occasion du Space, le Salon international de l'élevage, tour d'horizon des problèmes les plus urgents des principales filières d'élevage françaises -
L'Ukraine à la recherche de fonds étrangers pour sa « Silicon Valley » militaire
Lviv - Robots futuristes, petits drones... A Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, des responsables politiques et du secteur de l’armement ont arpenté le plus grand salon dédié aux technologies militaires du pays, présenté comme une vitrine du «savoir-faire» ukrainien. Cet événement, qui s’est tenu pendant deux jours cette semaine, visait à montrer que l’Ukraine est l’un des États à la pointe de l’innovation en matière de défense depuis l’invasion russe lancée en février 2022, et à attirer des investisseurs étrangers. «Il faut oublier la Silicon Valley (aux États-Unis), c’est le passé. L’Ukraine est le futur», a affirmé le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, présent au salon. L’idée que l’Ukraine puisse transmettre une expérience précieuse à ses alliés européens a gagné encore plus de force depuis l’intrusion en Pologne, dans la nuit du 9 au 10 septembre, d’une vingtaine de drones russes. Moscou a démenti avoir visé ce pays membre de l’Otan, tandis que Varsovie a dénoncé une «provocation» russe. L’incident a, pour certains experts, mis à jour des faiblesses de l’Alliance atlantique. Selon des observateurs ukrainiens, l’envoi d’avions de chasse et le tir de missiles pour abattre des drones ont constitué une réponse surannée et bien trop onéreuse. Andrius Kubilius, le commissaire européen, le reconnaît: «Nous n’avons pas les capacités de l’Ukraine pour combattre une invasion de drones». - Outils peu coûteux - Depuis des mois, l’Ukraine est attaquée quasiment chaque nuit par des centaines de drones russes. Pour les repousser, Kiev a développé des outils peu coûteux, comme des brouilleurs électroniques et des drones d’interception. Selon une analyse de l’AFP à partir des données de l’armée de l’air ukrainienne, plus de 80% des drones russes sont abattus. Alors que l’Otan, la semaine dernière, en a neutralisé moins de cinq sur la vingtaine ayant pénétré dans l’espace aérien polonais. Pour produire beaucoup et à moindre frais, l’approche de l’industrie ukrainienne a été notamment de reconvertir des technologies pacifiques à des fins militaires, comme l’usage de petits drones civils pour lâcher des explosifs sur les soldats russes. Ces drones, au bourdonnement caractéristique, étaient bien présents au salon de l’armement de Lviv. Des robots futuristes, ressemblant à des voitures contrôlées à distance et prévus pour ravitailler ou évacuer les soldats sur le front, étaient également exposés, avec, à leurs côtés, de jeunes ingénieurs montrant sur leurs écrans la façon de relier ces engins à l’intelligence artificielle (IA). «C’est une vitrine pour insister sur le fait que l’Ukraine est technologique, l’Ukraine se développe. Si vous faites dans la tech-défense, si vous n'êtes pas en Ukraine, vous n'êtes pas dans la tech-défense», tranche Thomas Moreau, représentant en Ukraine du GICAT, un groupement d’entreprises françaises de défense. Investissements «dérisoires» Au-delà des démonstrations spectaculaires, il reste encore beaucoup à faire. Les investissements étrangers dans les technologies militaires ukrainiennes restent «dérisoires», souligne Iaroslav Ajniouk, PDG de The Fourth Law, qui fabrique des systèmes d’IA pour drones d’attaque. Selon lui, la seule façon de vaincre la Russie est de remporter la course aux armements et l’Occident n’a pas compris l’urgence d’investir. «C’est comme regarder la suite de Don’t Look Up ", dit-il, en référence à cette comédie dramatique américaine dans laquelle des scientifiques tentent d’alerter des responsables inconscients d’une catastrophe imminente. Certains semblent néanmoins réagir. Lors du salon de Lviv, son organisateur, Brave1, une plateforme gouvernementale, a affirmé que des entreprises étrangères avaient l’intention d’investir plus de 100 millions de dollars (plus de 85 millions d’euros) dans les technologies de défense ukrainiennes. Swarmer, une société développant des drones pilotés par l’IA, a conclu le plus important investissement public en obtenant 15 millions de dollars (12,8 millions d’euros) auprès d’investisseurs américains. À titre de comparaison, un député ukrainien a récemment déclaré que l’Ukraine dépensait environ 170 millions de dollars (environ 145 millions d’euros) par jour pour mener la guerre. Des participants au salon expliquent que les investissements se heurtent aussi à des obstacles bureaucratiques, notamment une réglementation stricte qui interdit de facto les exportations en raison de pénuries. Oleksandr Iarmak, commandant de l’unité militaire Nemesis, souligne que les soldats ukrainiens, malgré leur souhait de partager leur expérience avec leurs alliés, ont «peu de temps» pour le faire «du fait des combats quotidiens». L’Ukraine propose d’autres solutions, comme des investissements conjoints à l'étranger. Elle a récemment annoncé un premier accord de coproduction au Danemark et affirmé que plus de 25 entreprises étrangères transféraient une partie de leur production dans le pays. «Nous sommes en phase d’apprentissage», analyse Artem Moroz, responsable de Brave1 pour les relations avec les investisseurs. «Au fil du temps, les levées de fonds prennent de l’ampleur». Barbara WOJAZER © Agence France-Presse -
Etude
Reporting de durabilité : la « vague 1 » continue de surfer
Les entreprises qui ont rendu leurs premiers rapports de durabilité en 2025 ne semblent pas souhaiter renoncer à un exercice qui leur permet d’avancer sur le fond des sujets