
« Tous les travailleurs non salariés ne peuvent pas être couverts en prévoyance »

Les limites que nous pouvons constater aux contrats Madelin ne sont pas tant sur le plan de la définition de garanties –rente de conjoint, rente d’éducation, capital décès… – que sur celui des exclusions, de plus en plus nombreuses. Au fur et à mesure que les tarifs baissent, les exclusions augmentent. Et, d’ailleurs, les tarifs ne baissent pas toujours.
Certains contrats arrivent à prendre en compte les situations particulières, mais cette approche n’est pas du tout généralisée, notamment sur la correspondance et entre les besoins réels et le niveau assuré. Il y a sur ce point précis des améliorations à apporter. Citons sur ce chapitre le cas particulier des TNS qui démarrent et n’ont donc pas de revenus au titre de leur activité professionnelle directe pendant un ou deux ans, alors qu’ils étaient sur des niveaux de rémunération assez élevés par le passé. Ces personnes peuvent connaître un passage à vide assez important au niveau de leurs couvertures de prévoyance. D’autres points mériteraient d’être travaillés. Un certain nombre de contrats exigent pour l’indemnisation l’arrêt total de l’assuré en cas d’incapacité, alors que, bien souvent, les indépendants ou les chefs d’entreprise qui sont confrontés à un problème d’immobilisation pourraient continuer à exercer leur activité. Ces professionnels ne demandent pas forcément le maintien intégral à domicile, mais juste qu’on leur apporte une aide pour poursuivre leur activité professionnelle et pour les besoins domestiques. Des réponses en termes d’assistance ou de services seraient plus appropriées et coûteraient peut-être moins cher.
Enfin, il y a la question de la sélection médicale à l’entrée. Certains TNS ne trouvent pas de couverture. Même s’il est possible de comprendre le point de vue de l’assureur il y a un manque de réponse, d’autant que l’approche est souvent «industrielle»: soit l’assureur exclut, soit il accepte tout, sans nuance. Il serait intéressant d’apporter une réponse au moins partielle, pourquoi pas avec les pouvoirs publics tout comme de connaître les résultats des techniques des contrats Madelin en prévoyance dans les portefeuilles des assureurs.
Plus d'articles du même thème
-
L’inflation chinoise retourne en territoire négatif
Les mesures de relance de la consommation ne suffisent pas à enrayer la spirale déflationniste, plombée par l’alimentation. -
L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
L’Eiopa tente de relancer le produit paneuropéen de retraite (PEPP) en simplifiant sa structure et en supprimant le plafond de frais initialement fixé à 1%, jugé dissuasif par les prestataires. -
Une incursion de drones russes en Pologne fait bondir les actions européennes de défense
Une dizaine de drones russes ont pénétré l'espace aérien polonais pendant une frappe nocturne de Moscou sur l'Ukraine.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Les transactions dans la gestion de patrimoine dynamisent le non-coté
- Les promoteurs immobiliers veulent croire en une reprise proche
- Tracfin a encore intensifié ses signalements en 2024
- La plateforme d’accompagnement patrimonial Abbove mise sur un agent d’intelligence artificielle
- Eric Rosenthal quitte le groupe Apicil pour AG2R La Mondiale
Contenu de nos partenaires
-
François Bayrou et le MoDem, le mirage du pouvoir
Paris - «C’est pas une sortie à la Mendès-France, mais en rase-campagne», ironise un cadre du camp présidentiel. Neuf mois après l’avoir supplanté, François Bayrou cède Matignon à Sébastien Lecornu, un échec pour le centriste qui devait forger des compromis au Parlement et avec les partenaires sociaux. François Bayrou ne s’est pas éternisé pour son discours de passation. Sébastien Lecornu non plus, qui l’a raccompagné à la porte du 57, rue de Varenne. Le patron du MoDem a auparavant promis «d’aider» son successeur à Matignon. Il a exhorté le pays et sa classe politique à se «rassembler». Et comme il l’a souvent fait ces dix derniers mois, il a appelé à «inventer le monde nouveau» qui «va s’imposer» à partir de la «réalité». Une claire allusion à l'état d’endettement du pays, son mantra depuis un quart de siècle, dont le constat maintes fois répété n’a pas empêché le renversement de son gouvernement par l’Assemblée. Sébastien Lecornu s’y est référé en évoquant l’"extraordinaire courage» avec lequel son prédécesseur a défendu ses «intimes convictions de militant et de citoyen». Tout en ajoutant, dans un discours laconique: «il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions». La scène résume bien l'état d’esprit du camp macroniste, où la mansuétude n’est guère de mise pour un Premier ministre qui, après s'être imposé à Emmanuel Macron, a semblé accélérer sa chute avant même l’examen du budget. La promesse d’un renouveau du dialogue social et politique, porté par le dirigeant centriste adepte de la «co-responsabilité», a échoué lors du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites, puis sur ce faux-départ budgétaire sans négociation estivale, après la présentation d’un plan drastique mi-juillet. Jusqu'à ce vote de confiance sollicité à la surprise générale. «C’est malin», écrit, après cette annonce, une ex-ministre MoDem dans une boucle interne. Sauf que les conditions d’une issue positive du vote n’ont été négociées ni avec le PS, ni avec le RN. Surprise dans les rangs du parti, comme au sein du gouvernement, dont les membres n’ont été informés que quelques minutes auparavant. «Jamais rêvé de Matignon» Au sommet de l’Etat, on prend soin de ne pas accabler le Premier ministre, tout en insistant sur le caractère inédit de la méthode. Lors d’un déjeuner à l’Elysée, la semaine dernière, Emmanuel Macron aurait même évoqué l’idée de renoncer à ce vote de confiance, selon l’entourage de l’un des participants. François Bayrou «a échoué sur ce qui était pourtant censé être un mantra, c’est-à-dire une capacité à dialoguer. C’est quand même singulier d’entrer à Matignon en ayant la responsabilité de devoir trouver une voie de passage et de compromis et de se montrer inflexible à toute concession», juge un cadre d’un des partis du bloc central. En témoigne le détail du vote de l’Assemblée lundi: seuls 194 députés lui ont accordé la confiance. François Bayrou n’a pas fait le plein dans le socle commun. 13 députés des Républicains ont même voté contre, et 9 se sont abstenus. «C’est d’une tristesse pour lui... Quarante ans de vie politique qui finit comme ça. Et puis dans l’indifférence générale. Voire dans le soulagement», feint de s'émouvoir un cadre du camp macroniste. Carrière terminée ? C’est mal connaître le Béarnais, murmurent ses proches. Non, François Bayrou ne nourrit pas d’ambition présidentielle. «Ma liberté c’est que je savais, en passant le portail ici, que ça n'était pas compatible», expliquait-t-il à l’AFP début août. Mais «son projet n'était pas d'être Premier ministre mais président de la République. Il n’a jamais rêvé d'être à Matignon», glisse un de ses proches. Le Premier ministre sortant a déjà cédé le pas dans la course à l’Elysée au profit d’Emmanuel Macron en 2017. Et pour la suite ? Un soutien à Edouard Philippe ou à Gabriel Attal n’a rien d’une évidence, tant les relations sont fraîches. Et François Bayrou est encore, jusqu’en 2027, président du MoDem. Baptiste PACE © Agence France-Presse -
Lettre d'Asie
Etats-Unis-Chine : le découplage est bien en marche ! – par David Baverez
Bien loin de chercher à s’ajuster au caractère erratique de Trump, Pékin s’est résignée à détacher son économie de l’Amérique. Effets ravageurs en vue ! -
Nominations
Les premiers noms du cabinet de Sébastien Lecornu à Matignon se dévoilent
Sébastien Lecornu a choisi parmi ses fidèles soutiens pour composer l'ossature de son cabinet à Matignon. La direction sera assurée par Philippe Gustin