
Indice mondial des retraites : la France recule

Au 21ème rang de l’Indice Mondial des Retraites 2018 (Global Retirement Index), publié ce jeudi par Natixis Investment Managers, la France perd deux places en un an. Créé en 2013, cet indice qui attribue aux 43 pays étudiés une note globale en matière de pérennité des systèmes de retraites, sur la base de 18 facteurs ayant un impact sur la vie des retraités, pointe, pour l’Hexagone, du bon du moins bons selon les facteurs étudiés. La qualité de vie et l’efficacité du système de santé (pour lequel la France atteint la 2ème place) sont des atouts majeurs pour les retraités français. La qualité de vie (où la France est 16ème) profite également de la hausse des sous-indicateurs sur la qualité de l’air et le bonheur, mais également de ses bons scores sur la biodiversité et l’environnement, indique l’étude qui souligne que du côté de la santé, l’espérance de vie progresse, comme la couverture santé. En revanche, l’ensemble des sous-indicateurs financiers est en baisse. La France se classe en particulier dans les derniers pour la pression fiscale et la dette publique. Du côté du bien-être matériel, la France pâtit aussi de ses mauvais scores en termes de revenu par habitant, d’égalité de revenu et de taux de chômage.
Au niveau mondial, l’Europe de l’ouest continue de dominer le classement, avec 7 pays présents dans le top 10. La Suisse (n°1), l’Islande (n°2), la Norvège (n°3), la Suède (n°4), le Danemark (n°8) et les Pays-Bas (n°10). La Nouvelle-Zélande (n°5) et l’Australie (n°6) conservent leur place dans le top 10. Le Canada (n°9) fait également son retour grâce à des scores très élevés dans les facteurs environnementaux et le bonheur personnel. A noter que l’Irlande entre dans le top 10 pour la première fois, passant de la 14ème à la 7ème place, ce qui représente la plus grande progression dans le classement. La capacité de l’Irlande à réduire son taux de chômage à 6,2% à partir de 2017, puis à réduire les inégalités de revenus, ont contribué à cette progression.
, D’une façon générale, l'étude souligne la difficulté croissante pour pérenniser le financement des retraites, dans un environnement marqué par les taux bas, les changements démographiques et la crise des régimes de retraite. « Epargner davantage et trouver des solutions innovantes deviennent une nécessité pour les investisseurs tant français qu’internationaux » indique l’enquête. Car les mesures prises pour stabiliser le système financier mondial après la crise de 2008 et sortir de la récession ont fragilisé la pérennité du financement des retraites dans le monde entier. La faiblesse des taux a, en particulier, rendu l’épargne plus coûteuse, à la fois pour les retraités eux-mêmes et pour les organismes de financement des retraites. A cela s’ajoute en France comme pour pratiquement tous les autres pays développés, le défis liés à un taux de dépendance croissant des personnes âgées et d’inégalités économiques et sociales grandissantes.
Plus d'articles du même thème
-
La Caisse Nationale des Barreaux Français attribue quatre lots de gestion
La CNBF avait prévu une enveloppe de 1,8 milliard d’euros sur plusieurs classes d’actifs. -
ECA Patrimoine et Optimum Vie lancent une nouvelle offre d’épargne retraite
Distribuée par le réseau de courtiers partenaires d’ECA, le contrat Prométhée propose une garantie en cas de décès. -
Le rêve italien des retraités français plombé par le fisc
Attirés par la douceur de vivre transalpine, de nombreux retraités français installés en Italie se retrouvent aujourd’hui dans le viseur du fisc italien. En cause, une divergence d’interprétation de la convention fiscale franco-italienne, qui les expose à une double imposition de leurs pensions.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- L’outil fiscal a un effet marginal sur l'expatriation des hauts patrimoines
- Le Médiateur de l’assurance alerte sur les «trous de garanties» lors des substitutions des couvertures emprunteurs
- Les ménages face au nouveau paradigme immobilier
- Les transactions dans la gestion de patrimoine dynamisent le non-coté
- Figen AI lance la première plateforme d’intelligence artificielle de la pierre papier
Contenu de nos partenaires
-
Risques de «débordements»: Retailleau veut un Premier ministre «rapidement» face aux manifestations de septembre
Paris - Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a jugé mardi qu’il y avait «urgence à nommer un Premier ministre» parce qu’il ne doit pas «y avoir de pouvoir vacant» à la veille de manifestations et face à «un mois de septembre propice à tous les débordements». «Nous avons besoin très rapidement d’un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné. C’est capital, y compris d’ailleurs en matière de maintien de l’ordre», a insisté le ministre devant la presse à l’issue d’une réunion des dirigeants de LR. «Demain il y a cette journée où Monsieur Mélenchon et ses amis veulent créer un climat insurrectionnel, il y aura une possible dégradation de la note (de la dette de la France) le 12 et ensuite la journée intersyndicale le 18. On est sur un mois de septembre propice à tous les débordements», a-t-il alerté. Une fois désigné, le nouveau Premier ministre devra, avant de former un gouvernement, «se retourner vers l’ensemble des formations politiques pour dessiner un chemin d’intérêt général pour la France et nos compatriotes», a-t-il jugé. M. Retailleau a répété qu’il jugeait «inconcevable» que le Premier ministre soit «socialiste» car, selon lui, «le projet socialiste ne correspond pas à ce que veulent la majorité des Français qui sont plutôt à droite». Quant à la participation des LR au gouvernement, «elle n’a rien d’automatique» et dépendra du «contenu de la politique», a-t-il assuré, répétant les priorités de la droite sur la sécurité, l’immigration et la fiscalité. © Agence France-Presse -
Hong Kong: le sort du magnat des médias Jimmy Lai, emprisonné, inquiète en raison de sa santé fragile
Washington - S’il mourait en prison, le magnat des médias pro-démocratie de Hong Kong, Jimmy Lai, deviendrait un porte-parole plus puissant encore de la liberté, selon son fils Sebastien Lai, interrogé par l’AFP lors d’un passage à Washington. «C’est horrible pour moi de dire cela, mais si mon père mourait en prison, il deviendrait en réalité un symbole encore plus fort pour la liberté, un martyr de ses convictions», a estimé Sebastien Lai, en visite à Washington pour rencontrer des responsables et parlementaires américains et réclamer une plus forte pression internationale sur Pékin. Accusé de sédition et de collusion avec des forces étrangères lors des manifestations prodémocratie de 2019 dont il a été une figure clé, Jimmy Lai, 77 ans, est emprisonné depuis décembre 2020. Jugé pour atteinte à la sécurité nationale lors d’un procès fleuve entamé en décembre 2023, il encourt une peine pouvant aller jusqu'à la perpétuité. Il a plaidé non coupable. Le jugement, mis en délibéré, sera annoncé «en temps utile», a indiqué fin août une juge du tribunal de Hong Kong. Selon Sebastien Lai, la libération de son père serait dans l’intérêt même des autorités chinoises. «Comme on l’a vu avec beaucoup de dissidents, une fois libérés, ils perdent une grande partie de leur supposé pouvoir», a-t-il fait remarquer. Fondateur du journal prodémocratie Apple Daily, aujourd’hui interdit, Jimmy Lai est accusé d’avoir demandé à des gouvernements occidentaux qu’ils imposent des sanctions à la Chine et à sa région administrative spéciale de Hong Kong, après la répression du mouvement pro-démocratie. Il est également accusé d’avoir produit des articles et contenus séditieux, notamment dans des éditoriaux signés de son nom. Ces deux infractions sont sévèrement réprimées par la loi. La première en vertu de celle sur la sécurité nationale, adoptée après les manifestations parfois violentes de 2019 dans l’ex-colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. L’autre selon une loi datant de l'ère coloniale. La santé du militant s’est nettement détériorée en prison. Diabétique, il souffre d’insuffisance cardiaque et ne reçoit que des soins médicaux limités. Il a été maintenu à l’isolement dans une cellule étouffante, sans climatisation. Pour Sebastien Lai, les pays occidentaux comme la France devraient convaincre la Chine qu’il y aurait «des conséquences très concrètes» pour Hong Kong si son père devait mourir en prison. Il a salué le soutien de l’Allemagne et du Royaume-Uni, où il réside aujourd’hui et dont son père Jimmy a acquis la nationalité en 1994. «On ne peut pas vraiment faire beaucoup plus que de donner la citoyenneté à quelqu’un», a-t-il fait valoir. Quant au président américain Donald Trump, il a promis pendant sa campagne de «sortir de là» le militant hongkongais. «Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver», a réaffirmé le président américain le 14 août sur Fox News, précisant avoir mentionné le dossier auprès du numéro un chinois Xi Jinping. Shaun TANDON © Agence France-Presse -
Festival international du film de Toronto: le monde du cinéma s'affronte autour d'un documentaire israélien sur le 7-Octobre
Toronto - Un documentaire sur un ancien militaire israélien, qui doit être présenté en avant-première au festival du film de Toronto après avoir initialement été retiré du programme, cristallise les profondes divisions d’Hollywood sur le conflit à Gaza. «The Road Between Us: The Ultimate Rescue» retrace comment le général israélien à la retraite Noam Tibon a sauvé sa famille et d’autres personnes lors des attaques du Hamas du 7 octobre 2023. Il sera projeté mercredi au plus grand festival de cinéma d’Amérique du Nord. Le film, produit au Canada, utilise notamment des images de caméras corporelles du Hamas lors des attaques qui ont fait 1.219 morts en Israël, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles. Les organisateurs avaient initialement évoqué le manque de «clarté juridique» autour de ces images pour retirer le film de la programmation, le mois dernier. Avant de le réintégrer face aux multiples accusations de censure. Plus de 1.000 personnalités de l’industrie du divertissement, dont Amy Schumer et Debra Messing, avaient signé une pétition accusant le festival de réduire les voix juives aux silences. Et ce week-end, le réalisateur Barry Avrich a balayé ce prétendu problème juridique. «Pour autant que je sache, le Hamas ne dispose pas d’un organe de gestion des droits d’auteur», a-t-il ironisé dans une table ronde. Dans un communiqué, les organisateurs du festival ont finalement déclaré avoir trouvé «une solution pour satisfaire les importantes préoccupations en matière de sécurité, de légalité et de programmation», tout en s’excusant pour «la douleur et la frustration» provoquées par leur réponse initiale. Hollywood opposé "à lui-même» Barry Avrich a salué, sur le site spécialisé Deadline, la «réaction de la communauté cinématographique de Hollywood». Le sujet est pourtant loin d’y faire l’unanimité. Dans une tribune publiée lundi dans le New York Times, la vétéran du divertissement Sharon Waxman a estimé que la guerre à Gaza déclenchée par Israël après le 7-Octobre «oppose Hollywood à lui-même». Pour une industrie à la fois progressiste et influencée par un puissant lobby pro-israélien, la question «reste un sujet explosif, avec des convictions profondes et exacerbées» de part et d’autre, écrit-elle. Lundi également, plus de 1.500 acteurs et professionnels du cinéma, dont Olivia Colman et Mark Ruffalo, se sont engagés dans une lettre ouverte à ne pas travailler avec des organisations cinématographiques israéliennes, qu’ils ont accusées d'être «impliquées dans un génocide» à Gaza. La guerre déclenchée par Israël sur le territoire palestinien après les attaques sans précédent du Hamas a tué près de 65.000 personnes à Gaza, selon les chiffres du ministère de la Santé dirigé par le gouvernement du Hamas, considérés comme fiables par les Nations unies. «Une famille, pas un pays» Avant la première mercredi de «The Road Between Us» et d'éventuelles manifestations, le réalisateur a déclaré à Deadline vouloir faire appel à sa propre équipe de sécurité pour compléter celle du festival. La police de Toronto a fait état à l’AFP d’une «forte présence» sur les lieux du festival, sans autre précision. Le documentaire raconte comment le général Tibon a «voyagé de Tel Aviv au kibboutz Nahal Oz pour tenter de sauver son fils», journaliste de renom, ainsi que d’autres membres de sa famille. Il s’appuie sur des interviews inédites, des images de caméras de sécurité du kibboutz et des caméras portées par des combattants du Hamas. Et il a été monté selon les codes des «thrillers», son auteur qualifiant même le soldat comme un héros du monde réel rappelant le film d’action «Taken», avec Liam Neeson. «On le regarde comme un homme qui finalement, ce jour-là, a montré du leadership», estime Barry Avrich. Mais «ce n’est pas vraiment un film politique. Il est enveloppé dans le drapeau d’une famille, pas d’un pays», a-t-il assuré au Hollywood Reporter. Une précision qui pourrait avoir échappé au microcosme hollywoodien. Andrew MARSZAL and Ben SIMON © Agence France-Presse