Une rentabilité résiliente en 2018

L’ACPR vient de publier les chiffres 2018 du marché de la banque et de l’assurance, Un bilan global positif dans un secteur jugé sain en dépit de certains risques

Le 24 octobre dernier, l’ACPR a publié son rapport 2018 présentant les principaux chiffres du marché de la banque et de l’assurance. Ce document reprend l’ensemble des données structurelles et bilancielles des 804 entités bancaires agréées, relevant du périmètre de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et des 713 organismes assurantiels agréés ou autorisés.

Supervision du secteur bancaire. L’ACPR partage cette responsabilité avec la Banque centrale européenne (BCE). Depuis la mise en place du mécanisme de surveillance unique (MSU), les groupes bancaires qualifiés d’« importants » sont placés sous la supervision directe de la BCE, dont douze groupes français. Quatre d’entre eux font également partie de la trentaine de banques internationales désignées comme systémiques au niveau mondial par le Conseil de stabilité financière.

Une rentabilité résiliente. Dans un contexte de taux d’intérêt faibles et après une diminution en 2017, le produit net bancaire du système français s’établit à 155,2 milliards d’euros. Sur la même période, le résultat net de l’ensemble des établissements de crédit a atteint 32,4 milliards d’euros en données consolidées (après 30,8 milliards d’euros en 2017). Le total des actifs du secteur représente 344 % du PIB national, pour un total de bilan de 8.096 milliards d’euros à fin 2018 au plus haut niveau de consolidation.

Bonne santé du marché assurantiel. Côté assurance, les 475 compagnies françaises totalisent, au 31 décembre 2018, 2.787 milliards d’euros d’actifs et couvrent 118 % du PIB de l’Hexagone. Fin 2018, les assureurs rassemblent 2.524 milliards d’euros de placements, principalement investis en obligations (51 %). L’assurance vie a connu une collecte nette positive de près de 20 milliards d’euros sur les supports rachetables (après 5 milliards en 2017). En revanche, les activités non-vie ont augmenté plus légèrement, passant de 103,2 à 105,7 milliards d’euros. L’encours de provisions mathématiques correspondant aux supports rachetables reste stable (environ 1.630 milliards d’euros) par rapport à 2017, notamment en raison de l’impact des mouvements baissiers des marchés financiers sur les provisions mathématiques en représentation des supports en unités de compte. Les organismes d’assurance ont réalisé un résultat net agrégé de 14,5 milliards d’euros et un rendement global des fonds propres de 7,8% en 2018.

Des encours de placements significatifs. L’ensemble des prêts octroyés par les établissements bancaires aux ménages et aux entreprises a atteint 2.094 milliards d’euros à fin 2018 (+106,3 milliards d’euros en comparaison avec 2017) largement influencée par le faible niveau des taux d’intérêt. Sur ce même échantillon de clients, les dépôts collectés par les banques ont progressé de 156 milliards d’euros, passant de 2.553 à 2.709 milliards d’euros d’encours.

Une solvabilité à nouveau renforcée. Fin 2018, le système bancaire français dispose d’un montant total de fonds propres en normes « Bâle III » de 484 milliards d’euros, dont 390 milliards d’euros de fonds propres de base de première catégorie. À cette date, le ratio de solvabilité moyen atteint 14,4%, un niveau bien supérieur au minimum réglementaire. Avec un taux de couverture du capital de solvabilité requis de 240 %, les organismes d’assurance couvrent largement l’exigence minimale requise fixée à 100%.

Persistance des risques. Malgré une année 2018 plutôt favorable pour les deux secteurs, les risques demeurent présents et incitent à une vigilance accrue. « Dans l’ensemble, le secteur bancaire français a ainsi pu clore l’année 2018 sur une note positive, avec une poursuite du renforcement de sa solvabilité, un produit net bancaire et un résultat net agrégé en hausse », conclut l’ACPR. « Pour le secteur de l’assurance, l’année 2018 a également été globalement positive, avec le retour à une collecte nette largement positive en assurance vie et avec une moindre sinistralité sur les activités non-vie». Prudence toutefois. Les risques liés à l’environnement de taux d’intérêt bas et aux incertitudes macroéconomiques pèsent sur la rentabilité des établissements et invitent à la plus grande prudence.

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