
FOX reprend les activités historiques de CPG

L’histoire s’accélère pour FOX Gestion d’Actifs, la société de gestion du groupe Premium. Si depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, Benoît Jauvert, son président, était à l’affut de structures à reprendre, c’est aujourd’hui chose faite avec le rachat des actifs historiques gérés par les équipes aixoises de Conseil Plus gestion.
Un mariage et un divorce. Paradoxalement, l’opportunité qu’a saisie FOX provient d’un mariage qui n’a pas tout à fait réussi. En effet, en 2017, Conseil plus gestion et Bouvier Gestion, deux sociétés connues de conseillers en gestion de patrimoine, annonçaient leur rapprochement. Force est de constater, trois ans plus tard, que la fusion n’a pas pris, puisque les équipes historiques de CPG d’un côté et de Bouvier gestion de l’autre, se séparent aujourd’hui. Ainsi, FOX gestion d’actifs, dont les encours se montent à 375millions d’euros, accueille deux nouveaux gérants issus de CPG, et Jean-Louis Hostache- qui avait créé la société à l’origine- et trois fonds, totalisant 36millions d’euros d’encours. Ces derniers, à savoir valeurs féminines, CPGCroissance PME et CPG Oblig, complèteront la gamme de FOX. D’autre part, l’activité de gestion privée, qui compte 40millions d’euros, sera également intégrée à FOX. Les autres produits gérés par CPG, dont une gamme de FIP et FCPI Corses, ne sont pas repris. Au total, la nouvelle structure totalisera 450millions d’euros sous gestion.
, Comme à l’accoutumée, les parties restent très discrètes sur le montant de cette reprise qui s’est faite « au prix du marché ». Pour mémoire, si certaines sociétés de gestion ont pu être rachetées avec des prix excédant 4 ou 5 % de leurs actifs, le « marché », se situe plutôt actuellement à des prix compris entre 2 et 3 % des actifs cédés.
Développements. Outre la croissance des encours, ce rachat permet à FOX de se développer sur plusieurs points. En premier lieu, sur le métier de la gestion privée. La société de gestion est aujourd’hui peu présente sur cette activité- qui représentait à peine 15 % de ses actifs- et va donc se développer sur ce créneau avec une nouvelle marque: Fox Gestion Privée. Géographiquement ensuite. Jean-Louis Hostache est, depuis toujours, implanté à Aix-en-Provence, alors que FOX était présent jusqu’à présent à Paris et à Lyon. Même si la relation de cause à effet n’est pas abordée par Benoît Jauvert, ces changements interviennent un an à peine après le rachat de 70 % du groupe Premium par Montefiore Investment. Or, quelques mois à peine après le changement d’actionnaire, le groupe Premium, non sans avoir revu le nom de certaines de ses activités (Arca Patrimoine est devenu Predictis), avait déjà intégré CapFinances, un courtier spécialisé dans l’assurance vie et la retraite. Ces développements ne sont donc pas étrangers à l’impulsion que le nouvel actionnaire veut donner au groupe.
Réorganisation. Pour l’heure, rien n’est encore décidé sur la manière dont la société de gestion pourra amplifier ses interactions avec les autres entités du groupe (voir encadré), mais Benoît Jauvert a de grandes ambitions pour la société de gestion, en citant souvent comme objectif le milliard d’euros sous gestion à moyen terme. Il faudra cependant d’abord intégrer les nouvelles équipes et certainement, dans un premier temps, rationaliser la gamme de fonds qu’il propose.
Plus d'articles du même thème
-
Les notaires veulent accorder un droit immédiat aux héritiers sur les dividendes
La proposition qui concerne les sociétés civiles dont les statuts prévoient une cause d’agrément visant les transmissions, sera débattue lors du prochain congrès de la profession réglementée. -
Le private equity fait son chemin dans l'épargne retraite
D'après le baromètre 2025 NexstStage AM et Spirica, la classe d'actifs se prête à la préparation de la retraite dans une optique de diversification des placements avec un haut potentiel de rendement. -
Epargne, pilier de la souveraineté : savoir dépasser une logique axée sur le risque du placement
Le besoin de financement de la souveraineté est criant. Reste à convaincre les particuliers qu’investir sur cette thématique est une absolue nécessité et aussi une belle opportunité.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- L’outil fiscal a un effet marginal sur l'expatriation des hauts patrimoines
- Le Médiateur de l’assurance alerte sur les «trous de garanties» lors des substitutions des couvertures emprunteurs
- Les transactions dans la gestion de patrimoine dynamisent le non-coté
- Les ménages face au nouveau paradigme immobilier
- Les promoteurs immobiliers veulent croire en une reprise proche
Contenu de nos partenaires
-
#DigitalCitizen
Démocratie artificielle – par David Lacombled
Si, comme pour les Gilets Jaunes, les outils du numérique jouent le rôle de détonateur, d’amplificateur et de coordinateur, la mobilisation du mouvement « Bloquons tout » doit faire face à l’évolution des technologies et aux craintes de désinformation et de récupération -
Gaza-ville: sous les bombes, les Palestiniens fuient l'assaut israélien
Nousseirat - A bord de tracteurs, charrettes ou camionnettes surchargées, parfois même à pied, des Gazaouis affluent en flux continu par la grande route côtière dans le centre du territoire palestinien, fuyant la ville de Gaza, au nord, où Israël intensifie son assaut. «On a été déplacés de force sous des bombardements intensifs», témoigne Saeb al-Mobayed, venus du nord de la ville de Gaza. «Beaucoup de bâtiments ont été détruits», et «des mosquées près d’endroits abritant des déplacés ont également été visées, nous forçant à partir», ajoute-t-il. Les déplacés de ce nouvel exode de populations dans la bande de Gaza, ravagée par près de deux ans de guerre, laissent derrière eux un paysage de ruines, où des nuages de poussière s'élèvent au dessus de montagnes de décombres et d’immeubles détruits par les bombes israéliennes. L’armée a appelé mardi tous les habitants de Gaza-ville, le principal centre urbain du territoire, à en partir immédiatement vers le sud, avertissant qu’elle allait y frapper durement le mouvement palestinien Hamas. L’ONU estime qu’environ un million de personnes vivent dans la ville et ses alentours. Sur la route, défilent des véhicules souvent cabossés où s’entassent les passagers, et qui croulent sous des empilements de meubles, tables, chaises, et matelas. D’autres doivent se contenter de pousser à la main de lourdes charrettes, ou des vélos. «Qu’ils ouvrent les postes-frontières, qu’ils mettent fin à la guerre et qu’ils permettent à la vie de revenir à la normale, comme avant. Ça suffit», exhorte parmi ces déplacés Ahmed Shamlakh. L’armée israélienne affirme que ces Gazaouis trouveront nourriture, tentes et médicaments, dans une zone qu’elle qualifie d’"humanitaire» à Al-Mawasi, au sud. Mais selon le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, dans le centre et le sud du territoire il n’y a «pas d’abri, pas d’espace pour installer des tentes, pas de nourriture et pas d’eau potable» Et en près de deux ans de guerre, l’armée a souvent bombardé des zones déclarées «humanitaires» dans la bande de Gaza, affirmant y viser des combattants du Hamas. «Humiliation» Quasiment toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois depuis le début de l’offensive israélienne, lancée en représailles à une attaque du mouvement islamiste palestinien en Israël, le 7 octobre 2023. A Gaza-ville, où des avions militaires ont largué des centaines de tracts ordonnant aux habitants d'évacuer, Khaled Khuwaiter n’en peut plus. «Je demande à Israël: où sommes nous censés aller ?», interpelle cet homme de 36 ans, qui a déja du fuir son quartier pilonné de Zeitoun. «Les bombardements sont partout, les gens meurent partout. Nous n’avons plus que Dieu, puisque le monde nous regarde nous faire massacrer et ne fait rien». «L'évacuation est une humiliation» s’indigne Mirvat Abu Muammar, 30 ans, également déjà déplacée avec son mari et leurs trois enfants, et qui dit manquer de tout. Avec sa famille, elle «attendra de voir». «Ca fait deux ans que nous n’avons pas eu un moment de répit ou de sommeil. Juste la mort, la destruction, et le désespoir». L’attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. D’après l’armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées ce jour là. L’offensive israélienne a fait au moins 64.605 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU. © Agence France-Presse -
Immigration: les entrées irrégulières et les demandes d'asile baissent, et pourtant la pression reste très forte pour serrer la vis
Bruxelles - Moins d’entrées irrégulières, moins de demandes d’asile... Et pourtant, l’Europe subit toujours une pression très forte pour durcir sa politique migratoire, une dynamique qui se reflète dans les propositions en débat parmi les Vingt-Sept. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Au cours de la première moitié de l’année, le nombre d’entrées irrégulières sur le territoire européen a chuté de 20% selon l’agence européenne de frontières Frontex. Elles ont dégringolé sur la route des Balkans et se concentrent désormais en Méditerranée. Les demandes d’asiles enregistrées dans les pays de l’Union européenne et ses voisins ont elles aussi reculé de 23% par rapport à la même période l’an dernier, selon des données publiées lundi. Face à la poussée de la droite et de l’extrême droite, l’Europe a pourtant rarement été sous une telle pression pour serrer la vis sur l’immigration. «Il y a au niveau politique ce sentiment qu’il faut répondre aux attentes des citoyens», note Camille Le Coz, directrice du centre de réflexion Migration Policy Institute Europe, évoquant la «montée de partis anti-migrants» partout sur le continent. Pour ces groupes politiques, la baisse du nombre d’arrivées est loin d'être suffisante. «Cela ne peut pas être le seul critère à prendre en compte», souligne, dans un entretien à l’AFP, l’eurodéputé du Rassemblement national et ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri, plaidant pour qu’elle se conjugue avec une hausse significative des renvois. Moins de 20% des décisions d’expulsion de migrants sont actuellement suivies d’effets au sein de l’UE, une statistique régulièrement brandie par les partisans d’une ligne migratoire plus ferme. «Alléger la pression» Pressée à agir sur cette question, tout particulièrement par l’Allemagne, l’Autriche et les pays scandinaves, la Commission avance à marche forcée. Quelques mois seulement après l’adoption d’une loi titanesque sur la migration, qui doit entrer en vigueur en 2026, l’exécutif européen a mis trois propositions supplémentaires sur la table. Elles permettront «d’alléger la pression sur nos systèmes d’asile», a assuré lundi le commissaire chargé des questions migratoires, Magnus Brunner. Si elles venaient à être adoptées, les nouvelles propositions de la Commission permettraient aux Etats membres: - D’ouvrir des centres en dehors des frontières de l’UE pour y envoyer les migrants dont la demande d’asile aurait été rejetée, les fameux «hubs de retours». - De sanctionner plus durement les migrants qui refusent de quitter le territoire européen, via notamment des périodes de détention plus longues. - De renvoyer des migrants vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que l’Europe considère comme «sûrs». «Popcorn» Autant de mesures qualifiées de «cruelles» par la gauche et les associations de protection de migrants. Mais sur lesquelles les groupes de droite au Parlement et les Etats membres veulent avancer vite. Sous l’impulsion du Danemark, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, les Vingt-Sept ont déjà entamé l’examen de plusieurs de ces mesures, ont affirmé plusieurs sources à l’AFP. Ils espèrent adopter une position commune d’ici la fin de l’année, malgré des réticences exprimées notamment par l’Espagne, l’Irlande et le Portugal sur les questions de respect des droits humains. L’objectif est d’entamer des négociations en début d’année prochaine avec le Parlement, théâtre de tractations très difficiles, notamment sur la question des «hubs de retour», selon plusieurs eurodéputés qui y prennent part. Des discussions extrêmement périlleuses sont par ailleurs en cours entre les Etats membres et la Commission sur une nouvelle répartition des demandeurs d’asile sur le continent. L’idée est d’identifier quels sont les pays de l’UE les plus confrontés à une «pression migratoire». Et de déterminer, sur cette base, combien de migrants les autres Etats membres sont prêts à «relocaliser» sur leur sol, ou quelle aide financière ils sont prêts à leur verser. L’exécutif européen doit présenter sa copie aux Vingt-Sept le 15 octobre. «Préparez le popcorn», glisse un fonctionnaire européen, prédisant des négociations extrêmement «sensibles». Camille CAMDESSUS © Agence France-Presse