
Transmissions oncles et tantes vers neveux et nièces : n’oubliez pas les dons manuels

Les personnes sans descendance sont les mal-aimées de la législation fiscale, les transmissions de patrimoine aux neveux et nièces étant taxées à 55 %. Or, la loi offre pourtant des opportunités qu’il serait dommage de ne pas utiliser. On sait qu’en matière de sommes d’argent, elle prévoit un abattement de 31 865 € en cas de dons entre ascendant et descendant, à la double condition que le donateur ait moins de 80 ans, et le bénéficiaire plus de 18 ans. Mais ce régime de faveur est également ouvert aux oncles et tantes sans descendance au profit de leurs neveux et nièces.
Si on prend l’exemple d’une famille constituée de quatre enfants, trois d’entre eux ayant également quatre enfants, le dernier étant sans descendance, c’est ainsi près de 400 000 € (382 380 € pour être précis), qui pourront être transmis en franchise de droit par la personne sans descendance à ses neveux et nièces. Mais l’effet positif de l’opération peut être encore amélioré si, plutôt que de consommer les capitaux donnés, les neveux et nièces les mobilisent pour acquérir, à titre onéreux, la nue-propriété d’actifs appartenant au donateur. Par exemple, si celui-ci a 60 ans, une acquisition de la nue-propriété d’un actif immobilier d’une valeur de 765 000 € lui appartenant se fera (si on retient une évaluation fiscale de l’usufruit et de la nue-propriété) pour un prix de 382 500 €, correspondant très précisément aux capitaux donnés. A l’extinction de l’usufruit, les neveux et nièces seront alors pleins propriétaires du bien en cause en franchise de droit.
, Mais ils peuvent faire mieux encore : les capitaux donnés peuvent être apportés à une société civile, qui procèderait à l’acquisition de la nue-propriété d’un terrain à bâtir, dont le donateur acquerrait l’usufruit. En tant qu’usufruitier, le donateur ferait ensuite construire une maison sur le terrain, dont il profiterait sa vie durant, ou qu’il pourrait louer. A l’extinction de l’usufruit, la société civile recouvrerait la pleine propriétaire du terrain, et, par accession, de la maison construite sur le terrain. L’administration fiscale a vu dans cette stratégie une libéralité indirecte qu’elle entendait taxer aux droits de donation, mais la Cour de Cassation ne l’a pas suivie, estimant que si l’usufruitier avait profité pendant un nombre d’années conséquent du bien, l’intention libérale était seconde par rapport à l’intention de jouir du bien en cause. Les oncles et tantes sans enfant peuvent donc mettre en place de leur vivant des stratégies évitant au fisc d’être le grand vainqueur de leur succession. A condition d’anticiper !
,
Plus d'articles du même thème
-
Microsoft et OpenAI explorent l'avenir de leur partenariat
OpenAI et son actionnaire minoritaire et partenaire commercial privilégié Microsoft ont trouvé un accord préliminaire portant sur «la prochaine phase» de leur collaboration, ont-ils indiqué dans un communiqué jeudi. -
L'Agefi alpha - septembre 2025
Chaque fin de mois, avec l’objectivité et l’expertise qui caractérisent ses journalistes, L’Agefi alpha vous propose des enquêtes fouillées et décortique des innovations technologiques ou financières. Il ouvre une fenêtre sur un marché à l’international, les asset managers ayant depuis longtemps traversé les frontières, et met en valeur les femmes et les hommes qui font la richesse de cette industrie et la force de la place financière française. -
PARTENARIAT
Pourquoi investir aujourd’hui dans les actions européennes sous-évaluées ?
Pourquoi les titres value européens sont-ils attractifs ? Les actions européennes sont en pleine renaissance depuis le début de l’année. Après avoir été éclipsée pendant des années, le regain d’intérêt dont bénéficie cette classe d’actifs constitue un changement radical qui s’explique en partie par la perte de confiance à l’égard des actifs américains et par la prise en compte du niveau attractif des valorisations en Europe. Pour les investisseurs « value », en particulier, des opportunités potentielles peuvent être trouvées sur l’ensemble du marché européen. Nous pensons que c’est le moment opportun pour redécouvrir les valeurs européennes.
Sujets d'actualité

ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Tracfin a encore intensifié ses signalements en 2024
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- L’exonération du régime mère-fille dépasse le seul cadre de l’impôt sur les sociétés
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
Bande-son
Affaire Cohen-Legrand : autopsie d'un scandale qui dérange le service public
Les contempteurs de la « bien-pensance » y ont vu la preuve irréfutable de la collusion de service public et de la gauche. Leurs adversaires se sont alarmés d’une inquiétante poussée du « trumpisme » en France. Autant de signaux qui justifiaient, pour l’Opinion, de remonter le fil du scandale -
Seine colère
Municipales à Paris : France Inter, l’autre adversaire de Rachida Dati – par Jean-Michel Salvator
Si l’affaire Cohen-Legrand a eu un tel retentissement à droite, c’est qu’elle résonne comme un aveu… Depuis des années, le peuple de droite se sent escamoté, méprisé, invisibilisé par un service public qui penche systématiquement à gauche -
Concurrence : Microsoft dissocie Teams d'Office 365 pour échapper à une amende de l'UE
Bruxelles - Microsoft a échappé vendredi à une amende de l’Union européenne (UE) pour abus de position dominante liée à Teams, son application de visioconférence, la Commission ayant annoncé avoir accepté sa proposition de la séparer nettement de ses outils de bureautique comme Word, Excel ou Outlook. Les engagements du géant américain du logiciel «répondent aux inquiétudes soulevées par la Commission en raison des liens entre Microsoft Teams et les applications de bureautique très populaires Word, Excel, PowerPoint, Outlook, inclus dans les suites logicielles destinées aux clients professionnels, Office 365 et Microsoft 365", a expliqué la Commission européenne dans un communiqué. Selon ces promesses rendues publiques au printemps, le géant américain des logiciels va non seulement «proposer des versions de ses suites logicielles qui ne comprennent pas Teams, et à prix réduit», mais il va aussi permettre aux clients qui ont déjà souscrit à des licences de passer à des versions sans Teams. En outre, le groupe va faciliter le fonctionnement d’applications concurrentes de Teams dans Windows, et permettra aux clients de transférer leurs données de Teams vers celles-ci. «En aidant à rétablir une concurrence loyale, ces engagements vont ouvrir le marché à d’autres fournisseurs d’outils de communication et de collaboration en Europe», a salué la Commission. L’affaire avait débuté en juillet 2020 par une plainte de la start-up américaine Slack, entre-temps rachetée par Salesforce. Confrontée à des pertes de parts de marché dans le domaine des messageries d’entreprise, Slack avait attaqué Microsoft pour concurrence déloyale auprès de la Commission européenne. Dans la foulée, la Commission avait ouvert en juillet 2023 une enquête pour pratique anticoncurrentielle contre Microsoft. Lors de la présentation, en mai, de ses engagements renforcés pour remédier aux abus constatés par l’UE, Microsoft avait assuré qu’ils «représentent une solution claire et complète aux problèmes soulevés par (les) concurrents et qu’ils offriront plus de choix aux clients européens». L’an dernier, Microsoft avait déjà annoncé qu’il dissociait Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365 qui incluent également Powerpoint et Outlook. Le groupe avait alors souligné que ses clients pouvaient désormais acquérir ces logiciels sans l’application de visioconférence, à un prix inférieur. Mais la Commission avait jugé ces changements insuffisants pour répondre à ses préoccupations, conduisant le groupe à muscler ses engagement en mai 2025. © Agence France-Presse