
Les loyers et les investissements locatifs sont en repli

Century 21 vient de dresser le bilan du marché de la location dans le logement ancien en 2014
Les investissements toujours en retrait. Les acquisitions à but locatif reculent toujours en France. Après avoir chuté de -7,5% en 2013 et de -5,2% en 2012, la baisse est de -1,3% en 2014. Cette évolution signifie qu’au moins 130.000 transactions ne se sont pas réalisées sur ce marché depuis 3 ans. Selon Century 21, le manque de visibilité fiscale et réglementaire engendre ainsi une diminution du nombre de locations.
D’après les chiffres recueillis par le réseau, les principaux investisseurs sont les retraités représentant 24% des acquisitions. Ils sont suivis par les employés et ouvriers qui réalisent 21% des transactions. En revanche, les cadres supérieurs et les professions libérales, marquent leur désintérêt, ces derniers ne correspondant plus qu'à 11,6% de ce marché.
Les loyers se modèrent.Le marché locatif s’adapte au contexte économique. Les loyers moyens baissent en 2014 de -1,1%, inflation incluse. A noter que sur la même période, l’indice de référence des loyers (IRL) augmente de 0,47 %. «Les locations nouvelles présentent des loyers plus modérés, tandis que sur les baux en cours, l’application de l’indice IRL n’a pas été effectuée. Les bailleurs privilégient la solvabilité de leurs locataires plutôt que la rentabilité de leur investissement», constate Century 21.
Ainsi, en Ile-de-France hors Paris, les loyers reculent de -5,1%, le loyer moyen revenant à 791 euros, contre 832 euros un an avant. A Paris, le loyer moyen est passé de 995,5 euros à 968,1 euros, soit une baisse de -2,8% alors que le loyer au mètre carré progresse de 2,9 %, de 26,6 euros/m2 à 27,4 euros/m2. «Les locataires ont privilégié le niveau du montant du loyer à la surface du bien proposé à la location», note le réseau.Dans la capitale, il faut compter 689 euros (-0,9 %) pour un studio-une pièce, 1.040 euros (+1,7 %) pour un deux pièces, 1.446 euros (-0,1 %) pour un trois pièces et 1.887 euros (-2,1 %) pour un quatre pièces.
L'évolution sur 10 ans. En 10 ans, les loyers ont progressé de 7,5% en 10 ans, bien moins vite que l’inflation qui a cru de 14,6 %. A l’exception donc des 4 pièces, tous les autres types de biens ont vu leur loyer moyen baisser en euros constants sur 10 ans, explique Century 21. Les loyers ont augmenté en euros courant de 9 % pour les studios et 1 pièce, de 7,2 % pour les 2 pièces, de 13,7 % pour les 3 pièces, de 22,4 % pour les 4 pièces, de 5 % pour les 5 pièces. Pour autant, à Paris, l’évolution des loyers sur 10 ans est en moyenne supérieure de 6,9% à l’inflation
Des locataires solvables. Les biens les plus loués sont les 2 pièces, soit 39 % du marché et sont suivis des trois (26,4 %) et une pièce (25,3 %). Le réseau remarque que les moins de 30 ans représentent près d’une location sur deux alors que la proportion des 30-50 ans diminue de 1,4 point (34,5% des locations nouvelles).
La mobilité résidentielle se situe en moyenne à 27% en 2014 au lieu de 32% en 2004, il y a 10 ans. Le taux d’effort des locataires, c’est-à-dire le rapport entre leurs ressources et le loyer, demeure stable (en moyenne à 26,2% sur 10 ans). La loi Alur a également eu un impact sur les conditions d’accès au logement. Les propriétaires-bailleurs ont renforcé le critère essentiel de la solvabilité de leur locataire. Le revenu des locataires entrants, toutes catégories de logements confondues, a ainsi augmenté de 8,3%.
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L'inquiétante prolifération d'armes à blanc converties pour être létales sur le marché criminel européen
Paris - Lors de la tentaculaire opération Conversus fin 2021, plus de 1.500 pistolets à gaz et d’alarme sont saisis par les polices européennes. Nouveau coup de filet en avril 2024, portant cette fois sur 500 de ces armes factices souvent en vente libre qui, transformées, s’avèrent létales. Leur trafic représente «une menace sérieuse», selon Europol. Du conjoint éconduit au braqueur d'épicerie jusqu’au narcotrafiquant, elles prolifèrent, transformées ou non, tant dans des affaires de petite délinquance que de crime organisé en France comme ailleurs en Europe, en partie grâce au flou réglementaire. Un type se démarque dans la famille très diverse des armes convertibles: les pistolets de signalisation, utilisés par les plaisanciers, et d’alarme conçus pour dissuader, prisés au cinéma pour leur bruit fort simulant un coup de feu. Accessibles pour moins d’une centaine d’euros, ils sont devenus «extrêmement populaires auprès des criminels», alerte régulièrement Europol. Leur conversion en armes à feu est «très facile» et le sera plus encore avec l’intelligence artificielle, prédit l’agence européenne. Souvent des répliques très réalistes, elles sont conçues pour tirer uniquement des munitions à blanc ou irritantes comme du gaz au poivre. Europol estime auprès de l’AFP que les armes d’alerte et de signalisation (AAS) converties «pourraient encore représenter près de la moitié de toutes les armes illégales saisies». Elles figuraient parmi les trois types d’armes à feu les plus saisis au Danemark en 2019. En Suède, elles représentaient 30% des armes saisies et 10% des tirs enregistrés, aux Pays-Bas environ 40% des saisies. La conversion des AAS continue de constituer «une menace sérieuse», et «les criminels exploitent certains divergences juridiques» d’un pays à l’autre, «ce qui entraîne la diversion de ces armes vers les marchés illicites», explique Europol. Opération Bosphore Le trafic a débuté dès les années 1990, avant d’attirer l’attention à la suite de l’attaque de l’Hyper Cacher à Paris en janvier 2015. Amedy Coulibaly possédait en effet des armes acoustiques réactivées. Si moins d’armes de ce type entrent sur le marché illicite, «le problème persiste pour les pistolets d’alarme», explique à l’AFP Nicolas Florquin du centre de réflexion basé en Suisse Small Arms Survey. Dès 2016, l’opération Bosphore, coordonnée par la Roumanie, traquait déjà les pistolets d’alarme et à gaz de manufacture turque qui entraient par la Bulgarie avant d'être acheminés ailleurs en Europe par voie postale notamment. Durant cette décennie, des modèles turcs aisément modifiables inondent le marché. Ils sont usinés dans un matériau qui supporte la pression d’une munition à balle, et l’obturateur censé empêcher le passage du projectile se retire relativement aisément. En 2019, la Turquie a renforcé ses standards de production afin d’empêcher les modifications, l’UE ses réglementations et vient d’adopter début 2025 de nouvelles règles pour les AAS, qui seront soumises à des autorisations d’importation à compter de février 2029. Mais «le problème de temps entre la réglementation et la mise en œuvre au niveau national persiste. Ça peut prendre quelques années, selon les pays», relève Nicolas Florquin. Certains Etats, dont la France en 2024 mais aussi les Pays-Bas, le Portugal et la Suède, ont déjà classé les AAS comme des armes à feu, soumises à autorisation ou déclaration. En France, les ventes de pistolets d’alarme se sont depuis «complètement arrêtées», dit à l’AFP Yves Gollety, président de la chambre syndicale des armuriers. Quant aux flux, «les filières d'écoulement ne se font pas à échelle industrielle», relève M. Florquin. Les expertises menées par les laboratoires, comme ceux du service national de police scientifique (SNPS) en France, permettent de les remonter. La filière turque «est identifiée», confirme Julien Ducouret, chef de la section balistique du laboratoire de Lille, «des enquêtes sont en cours sur ces réseaux-là» et «les armes ne sont pas forcément transformées sur le territoire». En décembre dernier par exemple, la direction de la lutte contre la criminalité organisée de Bulgarie annonçait deux interpellations dans un entrepôt-atelier. Sur place, «la plupart des armes», dont 244 pistolets, «avaient été converties d’armes à gaz en armes de guerre». Les douanes bulgares signalent que la plupart des saisies 2024 ont eu lieu à la frontière avec la Turquie. Repeints en noir «Un problème majeur des armes fabriquées illégalement en Turquie est leur piètre qualité», dit le rapport des douanes bulgares, ajoutant que «la Turquie produit aussi des répliques de marques sans licence ni certificat de conformité. On estime qu’environ 30% de cette production est vendue sur le marché européen», notamment en Grande-Bretagne. Là, les pistolets d’alarme permettent de contourner des lois particulièrement strictes, et pour les jeunes criminels d’assoir leur réputation dans un marché de la drogue très concurrentiel, où il faut une arme. Certains pistolets à blanc turcs y sont vendus avec «au moins 50% de leur surface visible peinte en couleur vive, mais les criminels les peignent en noir afin qu’ils ressemblent à une arme à usage létal d’origine», détaillait début septembre l’Agence britannique de lutte contre le crime (NCA). 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