
Le marché locatif demeure affecté par la faible croissance économique

Selon la dernière étude CLAMEUR (Connaître les Loyers et Analyser les Marché sur les Espaces Urbains et Ruraux), la progression des loyers résidentiels de marché est demeurée très modérée en 2013. Alors que le niveau des loyers mesurés lors d’une relocation ou d’une location nouvelle avait augmenté de 2,2% en 2012, soit légèrement plus que l’inflation (2%), le rythme a ralenti à 0,6% l’an dernier, 0,3 point de pourcentage en deçà de la hausse des prix à la consommation. «Depuis l’été 2011 en effet, le marché locatif privé est affecté, comme l’ensemble de l’économie immobilière, par le ralentissement économique qui s’est amorcé avec le déclenchement de la crise des dettes souveraines», commente Michel Mouillart, professeur d’Economie à l’université Paris Ouest, FRICS (affilié de la RICS, organisation professionnelle internationale de la filière immobilière) et directeur de l’étude.
+1,6% à Paris. L’atonie des prix, qui n’épargne aucune région, est particulièrement sensible dans les villes de plus de 100.000 habitants, où les loyers ont baissé l’an dernier dans 33,3% des cas. Les loyers ont notamment baissé à Angers, Le Havre, Lille, Le Mans, Marseille et Rennes. Ils ont progressé moins vite que l’inflation à Bordeaux, Montpellier, Nantes, Strasbourg, Toulon et Toulouse. A Paris, ils ont néanmoins augmenté de 1,6%, tout comme à Lyon (+1,8%), Nice (+2%), Saint-Etienne (+2,1%), Reims (+2,9%) et Villeurbanne (+4,6%).
La tendance à la baisse des prix s’est accentuée depuis 2006. La progression moyenne sur la période 1998-2006 s’établissait à 4%, contre 1,3% pour la période 2007-2014. «Cette croissance particulièrement faible traduit notamment la dynamique sur le segment des petits logements, dont la demande a été plus fragilisée économiquement et socialement que sur les autres segments», souligne Michel Mouillart. Les loyers des studios et 1 pièce (22,8% du marché) ont progressé de seulement 0,5% l’an dernier, tandis que les loyers des 2 pièces (32,1% du marché) ont grappillé 0,1%. Selon les premiers relevés à fin février 2014, les perspectives sont encore plus sombres, avec des replis respectifs de -1,1% et -0,3%. Sur l’ensemble du marché, les loyers ont par ailleurs augmenté de 0,2% en ce début d’année, alors que l’inflation évolue aux alentours de 0,7%-0,8%, et ont baissé dans neufs régions, dont l’Ile de France.
Taux de mobilité en baisse. En termes d’activité, la cartographie CLAMEUR traduit également la déprime du marché. Le taux de mobilité résidentielle, c’est-à-dire le pourcentage moyen de locataires qui ont changé de logement, a ainsi poursuivi son recul en 2014. «Après avoir atteint en 2013 son plus bas niveau depuis 2009, à 26,6%, il a plongé en ce début d’année 2014 à 23,8%, un niveau inconnu depuis 1998», indique Michel Mouillart. «Cette baisse se constate partout et traduit une cause générale: la demande est déprimée, affectée par la montée du chômage et la baisse du pouvoir d’achat», ajoute-t-il. Sur le marché parisien, plus de la moitié des locataires sont en place depuis plus de 6 ans, contre un peu plus de 30% sur l’ensemble de la France. «On assiste à une dégradation de la fluidité du marché locatif privé», conclut Michel Mouillart. D’autant que du côté de l’offre, la situation actuelle est également défavorable pour les propriétaires. L’allongement de la durée de vacance des biens, qui atteint plus de 9 semaines, équivaut ainsi chaque année à une perte de 4,8% des loyers perçus, chiffre Michel Mouillart.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse