
Le marché des taux immobiliers va échapper à la tempête grecque

La tempête grecque s’est transformée en petite pluie sur le marché des taux français. La remontée du taux de l’OAT à 10 ans depuis la fin avril (de 0,3% à 1,15% aujourd’hui) a laissé craindre un emballement plus rapide depuis le non-remboursement du prêt de 1,6 milliard d’euros par la Grèce au FMI le 30 juin dernier. La très lourde crise politique et économique qui a suivi à Athènes (référendum, menace de Grexit...) aurait pu affoler les marchés. Au final, tous ces remous n’ontpas beaucoup fait bouger le marché. Et sur les taux immobiliers (corrélés à la courbe de l’OAT), cela s’est traduit par une stagnation ou une petite hausse.
Chez Meilleurtaux.com, on observe une lente remontée du coût de l’emprunt depuis deux mois. Cette hausse se situe dans une fourchette de«0,10% à 0,35%». «Par rapport à la glissade continue observée depuis 2 ans, les remontées actuelles sont donc assez marginales et finalement sans grand impact», relativise le courtier.
De son côté, Cafpi observe que les taux ont grimpé «de quelques centièmes de points et seulement sur 20 ans». Selon le courtier, cette hausse ne s’est même pas ressentiedans toutes les banques. «Sur cette durée, le taux national moyen est passé de 2,36% à 2,45%.»
Les phases d’incertitudes qu’ont traversées la Grèce et la zone euro semblent donc ne pas beaucoup avoir pesé sur le cours de l’OAT. Et par extension sur celui du taux auquel les ménages peuvent emprunter pour acheter un bien.
Mais jusqu'à quand ?
D’ici à la fin 2015, les professionnels semblent optimistes. Même sur l’idée d’une sortie de la zone euro et d’une faillite de la Grèce.«Pour être cynique, disons que le budget de l’Etat français peut supporter la perte de 42 milliards d’Euros, les remboursements prévus étant très étalés dans le temps, et les investisseurs déjà largement préparés», estime-t-on chez Meilleurtaux.com. Le courtier prévoit dans les 6 prochains mois une hausse très mesurée des taux, à 0,20% au maximum. «En l’absence, bien sûr, d’un coup de tonnerre vraiment catastrophique descendu de l’Olympe», tempère son président,Hervé Hatt.
Cafpi imagine quant à lui deux scénarios. Le noir, celui du Grexit (même si cette hypothèse semble peu probable depuis l’accord entre Athènes et ses créanciers lundi 13 juillet), et le blanc, celui d’une solution durable avec une dette restructurée. Dans le premier scénario, «les conséquences sur les taux seraient immenses et leur hausse brutale», décrypte le courtier. Le second scénario mènerait à une détente des taux des OAT. «Ceux des crédits immobiliers aussi, qui resteront au plus bas tout l’été. La hausse, la vraie, interviendra plus tard,fin 2015 ou début 2016, avec le retour de la croissance.» Pour le moment (mais sans la restructuration de la dette), les faits semblent donner raison au second scénario.
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