
La polémique autour de la qualité des DPE débouche sur des pistes d’améliorations

La Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages (DHUP) a présenté le 5 octobre un plan d’action aux professionnels de l’immobilier pour améliorer la qualité des DPE. Comme le rapporte l’AEF, la feuille de route élaborée cet été avec les fédérations de diagnostiqueurs immobilierstourne autour de trois enjeux principaux :
, - Une fiche technique remplie par les propriétaires et administrateurs de biens consignant les informations clés sur le bâti pour aider le diagnostiqueur afin d'éviter qu’il utilise des valeurs par défaut
, - Un meilleur outillage des organismes de certification, notamment sur le plan de la collecte des données pour qu’ils puissent mieux cibler leurs contrôles quand ils reçoivent des plaintes concernant les résultats d’un DPE
, -Un renforcement des compétences des diagnostiqueurs et l’organisation d’une journée de sensibilisation au 1er trimestre 2023
«Ces propositions vont dans le bon sens, c’est une première marche, mais beaucoup reste encore à faire, et notre profession doit avoir l’ambition d’aller plus loin pour casser cette spirale infernale qui dégrade sans cesse l’image du diagnostic, a déclaré Yannick Ainouche, président de la Chambre des diagnostiqueurs (CDI) Fnaim dans un communiqué. Il faudra davantage qu’une journée de sensibilisation et une fiche technique que le propriétaire n’aura sans doute pas remplie…»
Le diagnostic sous les critiques
Cette réflexion autour de l’amélioration de la qualité des DPE est à mettre en lien avec les critiques sévères dont ont fait l’objet les diagnostiqueurs ces derniers mois. 60 Millions de consommateurs avait publié en mai une enquête constatant des écarts entre plusieurs diagnostics, chaque fois réalisés sur un même bien. Une maison avait par exemple un classement de performance énergétique variant de C à E, et les DPE étaient émaillés d'érreurs matériels, comme la date de construction ou la superficie.
UFC-Que Choisir avait remis le couvert en septembre en constatant des errements similaires. L’association avait demandé, comme 60 Millions de consommateurs avant elle, de revoir le processus de certification des professionnels, considéré comme l’origine des erreurs de diagnostics. UFC-Que Choisir avait également remarqué que les préconisations en matière de travaux à mener différaient également selon le diagnostiqueur.
«UFC-Que Choisir se trompe en faisant porter le chapeau uniquement au diagnostiqueur, s'était défendu la CDI Fnaim dans un communiqué. La méthode a été révisée, mais elle n’est toujours pas parfaite. Elle ne le sera sans doute jamais, même si un travail colossal a été fourni depuis juillet 2021 et même si ce chantier se poursuit pour uniformiser les pratiques, remonter les incohérences rencontrées sur le terrain, harmoniser les logiciels…»
Une refonte de la formation
Le syndicat des diagnostiqueurs a minoré le problème en faisant valoir que les opérateurs low-cost étaient de moins en moins nombreux dans la profession.Les propositions de la CDI Fnaim partagent pourtant implicitement les constats des associations de consommateurs niveau formation. Elles sont axées surla création d’une branche professionnelle voire d’un ordre, une refonte du dispositif de certification etun plus grand recours à l’apprentissage.
Les diagnostiqueurs pointent cependant une faille dans l’enquête d’UFC-Que Choisir, qui n’a pas renseigné les prix pratiqués ou la durée passée sur le terrain. Eviter les diagnostic approximatifs passerait aussi, à leur sens, par un prix plancher en-dessous duquel le DPE ne pourrait être vendu pour éviter de brader sa qualité.
Pour rappel, le DPE est, depuis le 1er juillet 2021, opposable et les logements les plus mal notés (G, F et E) seront interdits progressivement à la location. Les biens classés F et G font déjà l’objet d’un gel des loyers et ils ne peuvent depuis septembre plus être vendus sans audit énergétique. D’où l’importance de ne pas se voir coller la mauvaise étiquette.
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