Les portefeuilles types - Crédit Mutuel AM (septembre 2023)

Pendant six mois, trois partenaires choisis par la rédaction de L’Agefi Actifs révèlent leur politique d’investissement.

Alors que l’on s’attendait, en début d’année, à une contraction de l’économie mondiale, celle-ci a jusqu’ici surpris par sa résistance. Pour autant, de plus en plus d’indicateurs sont dans le rouge, signe d’une dégradation au cours des prochains trimestres.

Commençons donc par le point le plus brûlant, la Chine. En début d’année, tous les économistes espéraient qu’après les restrictions liées au Covid, l’économie et l’activité allaient fortement redémarrer et entraîner à la hausse le reste de l’économie mondiale et les marchés financiers. Hélas, cette embellie n’a pas duré. Pire, elle s’est transformée en un brutal ralentissement. Après le fort rebond de l’activité du premier trimestre, qui affichait une croissance de 2,2 % (9,1 % annualisé), l’activité chinoise s’est dégradée un peu plus fortement chaque mois. En effet, tous les moteurs ou presque étant touchés, la croissance a continué de se contracter au deuxième trimestre sans que des mesures de relance soient mises en place. Résultat, la croissance du PIB au deuxième trimestre est ressortie à 0,8 % (soit 3,6 % annualisé). Face à cette contre-performance, les autorités chinoises devraient mettre en place de nouvelles mesures pour éviter la récession qui menace et stimuler la croissance au cours des prochains mois.

Aux Etats-Unis, la croissance de l’économie réelle semble s’accélérer, mais, comme les indicateurs fondés sur les enquêtes restent faibles et que les conditions du crédit continuent de se resserrer, cette embellie pourrait être de courte durée. En revanche, les conditions du marché du travail continuent de s’améliorer. La croissance des salaires nominaux s’est un peu modérée et, avec l’accélération de la productivité, la croissance des coûts unitaires de main-d’œuvre a ralenti.

Malgré la résilience de l’économie réelle, les pressions sous-jacentes sur les prix continuent de s’estomper. Nous nous attendons à ce que l’inflation sous-jacente poursuive sa tendance baissière, mais probablement moins vite que ce que le consensus prévoit. La Réserve fédérale devrait donc garder un discours ferme.

En zone euro, l’activité continue de faiblir, si bien que la zone euro devrait entrer en récession au cours des prochains trimestres et que la reprise qui s’ensuivra sera laborieuse en raison de l’impact décalé des deux resserrements, monétaire et budgétaire, mis en place actuellement. L’inflation globale de la zone euro continuera de reculer en 2023. Dans l’immédiat, la Banque centrale européenne (BCE) devrait une fois de plus augmenter son taux de dépôt, à un pic de 4 %, puis le maintiendra sur ces niveaux l’an prochain.

Au Japon, la croissance de l’activité continue de s’améliorer, mais celle-ci reste encore fragile. La consommation des Japonais, plus confiants grâce à un marché du travail plus ouvert, aux augmentations de salaires et à la réouverture du tourisme des étrangers, compensent les pertes dans les échanges internationaux.

Du côté des marchés émergents, suite à l’affaiblissement de la Chine, la croissance du PIB des autres économies sera plus faible que prévu au cours des prochains trimestres. Toutefois, grâce au recul progressif de l’inflation, de plus en plus de pays profiteront du cycle d’assouplissement monétaire. Les fortes pressions salariales en Amérique latine et dans les pays émergents d’Europe limiteront la baisse de l’inflation et la mesure dans laquelle les banques centrales peuvent réduire les taux d’intérêt. L’inflation et les taux devraient rester beaucoup plus faibles dans une grande partie de l’Asie.

En matière de risques potentiels, retenons :

  • le risque de promoteurs immobiliers chinois, qui revient au premier plan. Après Evergrande, qui a fait un défaut de paiement il y a deux ans, c’est au tour d’un autre géant, Country Garden, jusqu’ici pourtant réputé « de haute qualité », d’être au bord de la faillite ;
  • les perspectives économiques incertaines à cause d’une inflation résistante et des effets non désirés. Cela pourrait entraîner un ralentissement économique plus fort que prévu ;
  • la montée des tensions géopolitiques entre les deux blocs, d’un côté les membres de l’Otan, de l’autre les régimes autoritaires (Russie, Chine, Iran).

Avec le ralentissement annoncé de l’activité, on devrait voir, dans les mois à venir, des marchés d’actions volatils, une stabilisation des rendements et un dollar plus fort.

Pour les actions, nous avons un équilibre entre des nuages à l’horizon – le risque de ralentissement économique et le niveau des taux d’intérêt – et des éclaircies susceptibles de nuancer cette météo défavorable. Le taux de chômage reste à un niveau historiquement bas aux Etats-Unis et en Europe. Les plans de soutien des Etats en Europe et aux Etats-Unis favorisent le rebond de l’activité. Une inflation moins forte permettrait aux salariés de retrouver du pouvoir d’achat et donc de soutenir les dépenses de consommation.

Pour les obligations, nous pensons être proches des plus hauts sur les taux longs, et envisageons ainsi plutôt une stabilisation. Nous sommes neutres en duration et nous restons positifs sur le crédit investment grade. Nous sommes neutres sur le high yield et conservons une surexposition sur les « indexées inflation ».

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