
Les portefeuilles types - Axa IM (septembre 2023)
L’économie américaine plie mais ne rompt pas, à l’image des chiffres de créations d’emplois, qui confirment le ralentissement tendanciel tout en demeurant à un niveau sain. Ainsi, le taux de chômage américain oscille (à peine) autour de son plus bas depuis les années 1950. Dans le même temps, l’inflation outre-Atlantique s’est littéralement effondrée en un an, d’un pic à 9 % l’été dernier à 3 % aujourd’hui. Les prix de l’énergie ont résolument baissé, et les problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement se sont résorbés. Cette combinaison de résilience économique réelle et de normalisation inflationniste crée un environnement idéal pour les marchés financiers et soutient les prix des actifs risqués. Dans un contexte microéconomique également favorable, où les résultats des entreprises cotées surprennent encore à la hausse, mais aussi compte tenu d’un positionnement du marché qui n’est pas encore tendu, nous privilégions une surpondération sur les actions.
Dans le même temps, l’ambition de la Réserve fédérale visant à ramener l’inflation à son objectif de 2 % semble plus crédible que lors des précédentes périodes de forte inflation, ce qui contribue à mieux ancrer les attentes à long terme en matière d’inflation. Et après 500 points de base de resserrement monétaire en dix-huit mois, nous estimons que le pic des taux d’intérêt est atteint et avons donc augmenté la duration des portefeuilles, c’est-à-dire leur sensibilité aux taux longs, au-delà de leur positionnement moyen à long terme.
Nous sommes néanmoins probablement dans la fin du cycle. Depuis le début des années 1950, les Etats-Unis ont traversé plusieurs épisodes de fort resserrement de la politique monétaire. Chaque fois, le durcissement des conditions de financement des ménages et des entreprises, tant en taux qu’en volume de crédit, s’est accompagné d’une récession. Les fins de cycle se caractérisent historiquement par des rendements moyens plus faibles et plus dispersés, renforçant la pertinence de paris relatifs au sein des classes d’actif. Dans cette phase, aussi, et en lien avec notre conviction sur la trajectoire des taux, nous surpondérons les grandes capitalisations américaines aux dépens des moyennes capitalisations et de l’Europe, où les surprises économiques sont nettement négatives. La faiblesse de la Chine, conjoncturelle et structurelle, vient d’ailleurs renforcer cette conviction.
Alors que la récession s’éloigne (au moins dans le temps), le principal risque est aujourd’hui de voir une réaccélération de l’économie et de l’inflation, ce qui pèserait sur les actions et l’obligataire.


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