
Réforme de l’assurance vie : Bercy donne le ton

La réforme de l’assurance vie et de l’assurance retraite se précise. A l’occasion du forum «Entreprises en action(s)!», qui s’est tenu mercredi 28 mars, le ministre de l’Economie et des finances Bruno Le Maire a détaillé les principaux axes du projet de loi Pacte qui seraprésentée en Conseil des ministresdébut mai. Sur le plan fiscal, le «grand soir de l’assurance vie» n’aura pas lieu, a assuré le ministre, qui ne souhaite pas «remettre en cause la stabilité» du placement préféré des Français dont l’encours flirte avec les 1.700 milliards d’euros début 2018.
Entre autres impulsions,Bruno Le Mairea confirmé la volonté de relancer l’Eurocroissance, sur le marché depuis 2014, «pour accélérer son développement» au point mort aujourd’hui. L’élaboration de ce support revisité, auquel les assureurs seront associés, devra en substance fournir un équilibre entre rendement et prise de risque. Comme prévu, il pourra être bonifié lors d’engagements d’investissement plus longs, en particulier dans les PME. Bercy espère ainsi décupler les montants investis dans l’Eurocroissance, avec un objectif de 20 milliards d’euros sous deux ans, contre 2,3 milliards actuellement. En outre, l’investissement dans les fonds professionnels de capital-investissement doit également être favorisé au sein des supports en unités de compte (UC), une mesure destinée à soutenir les entreprises à forte performance notamment dans la French Tech.
Sur le plan de l’épargne retraite, le gouvernement met l’accent sur la portabilité des produits proposés aux épargnants, Perp, Perco, Madelin, ou «article 83». Au programme également, davantage de souplesse pour pouvoir bénéficier lors de la retraite d’une sortie en capital,dont une récente étude publiée par Amundi et Natixis montrait qu’elle était plébiscitée par 80 % des Français. Renforcer l’attractivité de ces produits devra par ailleurs passer par un rapprochement des règles de la fiscalité de l’épargne retraite, dont les contours restent à être précisés. Enfin, il est prévu de généraliser le modèle du Perco+ à l’ensemble des produits d’épargne retraite, qui doivent bénéficier d’un «forfait social réduit de 20 % à 16 % lorsque les versements seront effectués dans des fonds investis pour partie dans des actions de PME et des ETIet proposant par défaut une gestion pilotée».
Une série demesures dont s’est félicitée l’Association française d’épargne et de retraite (Afer), pour quile projet Pacte devrait «assurer la promotion de l’Eurocroissance», tandis que l’amélioration de la sortie en capital des produits individuels de retraite est «de nature à renforcer la liberté des épargnants (…), une revendication forte que l’Afer n’a cessé d’exprimer». L’association d’épargnants annonce à cette occasion qu’elle proposera «un Perp revisité, sous réserve de la simplification de sa gouvernance». Pour autant, dans le cadre de l’assurance retraite, «un équilibre entre la nécessaire garantie apportée par les bilans des assureurs, et la non moins légitime gestion des actifs ouvrant la voie à de véritables fonds de pension à la française» reste à trouver, selon l’Afer.
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Cuba : fin du black-out, l’électricité est revenue après la cinquième panne en un an
La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse