
Vivendi confirme son projet de scission après l’annonce de ses ventes trimestrielles

Le groupe de médias et de divertissement Vivendi a confirmé lundi poursuivre son projet de scission en quatre sociétés cotées en Bourse, à l’occasion de la publication d’un chiffre d’affaires en hausse au premier trimestre.
Après ces annonces et pendant que le groupe tenait son assemblée générale, l’action Vivendi a reflué de 1,3%, à 9,72 euros pour revenir en clôture à 9,84 euros (-0,12%).
Vivendi avait annoncé en décembre dernier étudier une scission afin de supprimer sa décote de conglomérat. «Une hypothèse actuellement à l’examen serait une scission partielle de Vivendi où Groupe Canal+, Havas et la société regroupant les actifs dans l'édition et la distribution deviendraient des entités indépendantes cotées en Bourse», a indiqué l’entreprise dans un communiqué lundi.
«Désormais séparée de ces trois entités, Vivendi, de son côté, resterait en tant que telle, cotée en Bourse, conservant son rôle d’accompagnement dans la transformation et l’expansion de ses filiales, et poursuivant son activité de gestion active de ses participations», a ajouté Vivendi.
«Si le conseil de surveillance autorise la poursuite de l'étude du projet de scission dans cette direction, celui-ci devra en premier lieu être soumis, le moment venu, à la consultation des instances représentatives du personnel des entités concernées», a indiqué le groupe diversifié. «A l’issue de cette consultation devront être sollicités, le cas échéant, un certain nombre d’autorisations réglementaires nécessaires, des approbations de la part des porteurs d’obligations et d’autres prêteurs du groupe, puis un vote en assemblée générale extraordinaire des actionnaires qui pourrait être convoquée à la date de l’assemblée générale annuelle prévue en avril 2025", a complété Vivendi.
Dans une note de recherche publiée vendredi, JPMorgan estimait que l’action Vivendi se négociait actuellement selon une décote de 41% par rapport à sa juste valeur et que la scission éventuelle du groupe en quatre entités distinctes «éliminerait une grande partie de cette décote de valorisation».
Lagardère porte la croissance
Ce projet de scission est mené dans un contexte d’expansion des activités de Vivendi. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 86,6% sur un an en données publiées, en raison de l’intégration de Lagardère, et de 5,4% en rythme organique, à 4,28 milliards d’euros.
La dynamique commerciale du groupe a été tirée par Lagardère, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 8,9% en données organiques au premier trimestre, à 1,88 milliard d’euros, porté par les ventes dans les magasins de gares et aéroports («travel retail»).
Cela valide «la pertinence» du rapprochement de Vivendi avec ce groupe en novembre dernier et «notre confiance quant au potentiel de ses activités», ont commenté Yannick Bolloré, le président du conseil de surveillance de Vivendi, et Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire, cités dans le communiqué.
Dans le même temps, Canal+ a vu ses revenus s'établir à 1,54 milliard d’euros, en hausse de 2,6% en rythme organique, tandis que les facturations d’Havas ont avancé de 3,4%, à 649 millions d’euros.
Pas de prévisions pour 2024
Concernant l’ensemble de l’exercice en cours, Vivendi n’a pas fourni de perspectives financières. «Nous abordons avec confiance cette année 2024 malgré un contexte macroéconomique tendu», ont ajouté Yannick Bolloré et Arnaud de Puyfontaine.
Selon FactSet, les analystes anticipent pour l’exercice 2024 de Vivendi un chiffre d’affaires de 17,65 milliards d’euros et un résultat opérationnel courant de 1,27 milliard d’euros.
Les dirigeants pourraient être interrogés sur les perspectives du groupe lors de l’assemblée générale qui se tient à compter de 10h00.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse