
TechnipFMC ravive le débat sur les conditions financières de départ des dirigeants

Thierry Pilenko, qui quittera le 1er mai la présidence exécutive de TechnipFMC, a relancé le débat sur les conditions financières de départ des dirigeants. Selon un document publié par le groupe parapétrolier, Thierry Pilenko percevra une indemnité de départ représentant une année de salaires fixe et variable, soit 1,98 million d’euros. A cela s’ajoutera une clause de non-concurrence d’un montant équivalent, soit un total de 3,96 millions. Il bénéficiera également des 337.001 actions accumulées depuis 2015 via les plans de performance (stock-options). Au cours d’hier (20,93 euros), celles-ci valent 7,05 millions d’euros. Il détiendra également 121.502 actions exerçables à partir de février 2020, sous conditions de performance. Au total, Thierry Pilenko pourrait ainsi partir avec près de 14 millions d’euros en indemnités et actions.
Le chiffre, révélé hier matin par BFMBusiness, a fait sursauter le ministre de l’Economie, alors que TechnipFMC a essuyé une perte de 1,9 milliard de dollars (1,67 milliard d’euros) l’an dernier, en raison notamment d’une dépréciation d’actifs de 1,6 milliard. «Quand on laisse des pertes derrière soi, on ne part pas avec des primes. C’est inacceptable, c’est intolérable», a lancé Bruno Le Maire, qui dit l’avoir appris «en allumant la radio».
Si le ministre n’était pas au courant, l’Etat est pourtant actionnaire de TechnipFMC à hauteur de 5,5% via Bpifrance. La banque publique est représentée au conseil d’administration du groupe avec Arnaud Caudoux, directeur général adjoint. Un porte-parole de TechnipFMC rappelle que «les actions de performance et les stock-options ont été validées en assemblée générale par les actionnaires». Déterminée par le conseil d’administration, la rémunération du président exécutif est également soumise à un vote, non contraignant, en AG. Une source proche a indiqué à L’Agefi que la banque publique avait voté contre les résolutions sur les rémunérations en AG. Le ministre de l’Economie s’est entretenu hier avec le patron de la banque publique. Il a prévu d’aborder le sujet avec le président de l’Afep, Laurent Burelle.
TechnipFMC a rappelé hier que les 3,96 millions d’indemnités de départ «respectent les recommandations du code Afep-Medef». Celui-ci fixe son plafond, clause de non-concurrence incluse, à deux ans de rémunération. Il précise toutefois qu’il «n’est pas acceptable que des dirigeants dont l’entreprise est en situation d’échec ou qui sont eux-mêmes en situation d’échec la quittent avec des indemnités». TechnipFMC ne se voit pas en situation d'échec.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse