
Spie rachète un spécialiste allemand des infrastructures de télécommunications

Le spécialiste du génie électrique et mécanique confirme son intérêt pour l’Allemagne. Après Bridging IT en août dernier, Spie a annoncé lundi la signature d’un accord portant sur l’acquisition d’environ 92% du capital du prestataire de services allemand ICG Group.
Avec cette acquisition, Spie compte pénétrer le marché des infrastructures de télécommunications, principalement pour la 5G, et renforcer son positionnement sur le marché naissant de la fibre optique en Allemagne qui «débute à peine [son] déploiement à travers le pays et est l’un des pays européens les plus en retard dans ce domaine», précise l’entreprise. Basé à Leonberg près de Stuttgart, ICG Group emploie 720 personnes.
«Cette opération s’inscrit parfaitement dans la stratégie du groupe de se renforcer sur des marchés porteurs et en Allemagne», commente un analyste basé à Paris. «La transaction va se réaliser sur la base de ratios de valorisation conformes à ceux en vigueur pour des opérations comparables», ajoute-t-il.
L’action Spie s’adjuge 2,2% après ces annonces, à 33,78 euros.
Effet positif attendu sur le bénéfice par action
Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. Le groupe français a toutefois indiqué que celle-ci devrait se réaliser sur la base d’un multiple de valorisation représentant 9,1 le résultat opérationnel atteint par ICG Group en 2023. L’an passé, ICG Group a réalisé un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros, «avec des niveaux de marge au-delà de 10%, en adéquation avec les marges observées dans le secteur». «Spie devrait débourser un peu plus de 200 millions d’euros pour boucler ce rachat», calcule un analyste.
La transaction devrait se traduire par un effet positif de l’ordre de 5% sur le bénéfice net par action de Spie dès la première année. Le groupe français compte financer cette acquisition avec ses ressources financières existantes, «tout en maintenant une politique financière disciplinée en matière de levier d’endettement financier».
Spie prévoit de finaliser la transaction au deuxième trimestre, sous réserve des conditions suspensives usuelles, parmi lesquelles l’approbation des autorités de la concurrence.
Le groupe acquerra 92% du capital d’ICG Group à la clôture de l’opération, tandis que les 8% restants seront détenus par l'équipe de direction de la société allemande qui reste en place. L’accord conclu entre les parties inclut des mécanismes d’options d’achat et de vente sur ces 8%.
La Société Générale vise 40 euros
Avec cette nouvelle acquisition ciblée, Spie poursuit sa stratégie de croissance externe, à la base d’un modèle économique salué par la plupart des analystes.
Jeudi dernier, le groupe a relevé sa prévision de marge opérationnelle, appelée marge d’Ebita, pour 2025, après avoir atteint sa précédente cible avec deux ans d’avance en 2023. Pour 2025, Spie anticipe dorénavant une marge d’Ebita d’environ 7%, alors qu’elle est ressorti à 6,7% en 2023.
Selon Factset, 75% des huit analystes qui couvrent Spie conseillent de se porter acquéreur de l’action. Lundi, la Société Générale a confirmé sa recommandation à «acheter» sur la valeur, tout en augmentant son objectif de cours de 33 à 40 euros.
Au cours actuel, Spie pointe au cinquième rang des plus fortes progressions de l’indice SBF 120 depuis le début de l’année.
A lire aussi: Spie place son refinancement sous le signe de l’ESG
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse