Renault s’effondre en Bourse après son avertissement et avant de changer de patron

Le constructeur automobile a réduit ses objectifs annuels le jour du départ de son directeur général, Luca de Meo, qui est temporairement remplacé par le directeur financier, Duncan Minto.
Agefi-Dow Jones
Duncan Minto, DG intérimaire de Renault
Le directeur financier, Duncan Minto, a été nommé DG intérimaire de Renault  -  Renault

Le constructeur automobile Renault a revu en baisse ses objectifs annuels face une concurrence exacerbée et a par ailleurs annoncé la nomination d’un directeur général par interim suite au départ de Luca de Meo effectif mardi.

En réaction, le titre du groupe a ouvert en repli de plus de 15% mercredi matin à la Bourse de Paris après avoir été réservé à la baisse pendant plusieurs minutes. Il perd désormais 25% depuis le début de l’année.

Le directeur financier de Renault, Duncan Minto assurera la gestion quotidienne de l’entreprise jusqu'à la nomination d’un nouveau directeur général, a indiqué Renault dans un communiqué.

Il sera épaulé par Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault S.A., et également président de Renault S.A.S. pendant cette période. Le processus de sélection du nouveau directeur général est d’ores et déjà bien engagé, a ajouté le groupe au losange.

Moins de marge et moins de cash

Sans lien avec ces annonces, Renault a revu en baisse mardi soir ses objectifs pour l’ensemble de l’année. Le constructeur table désormais sur une marge opérationnelle «autour de 6,5%» en 2025, et non plus sur une marge au moins égale à 7%.

Il anticipe par ailleurs une génération de trésorerie disponible comprise entre 1 et 1,5 milliard d’euros cette année, alors qu’il visait auparavant un free cash flow d’au moins 2 milliards d’euros.

Cette révision reflète «la détérioration de la dynamique du marché automobile avec une pression commerciale accrue de la part de ses concurrents et l’anticipation de la poursuite de la baisse du marché» des clients particuliers, a indiqué Renault. Le groupe invoque également une «sous-performance» de son activité de véhicules utilitaires légers «dans un marché en fort repli en Europe».

«Même si le nouvel objectif de marge reste solide comparé aux concurrents, nous voyons cet avertissement comme un nouveau coup porté au sentiment [des investisseurs] sur l’action», estiment les analystes de Deutsche Bank qui réduisent au passage leur objectif de cours sur le titre Renault de 55 euros à 47 euros.

A lire aussi: Renault change la manière de comptabiliser ses actions Nissan pour améliorer sa valorisation

Hausse du besoin en fonds de roulement

Renault a également publié mardi ses résultats préliminaires pour le premier semestre. Le chiffre d’affaires de Renault a progressé de 2,5% sur la période, à 27,6 milliards d’euros, tandis que sa marge opérationnelle s’est établie à 6%.

La génération free cash-flow est ressortie à 47 millions d’euros. Elle inclut une variation de besoin en fonds de roulement «significativement négative», estimée à environ 900 millions d’euros hors effet d’impôts.

La performance commerciale du mois de juin a été «moins élevée qu’anticipé», a reconnu Renault. Toutefois, le niveau des stocks dans le réseau reste sain, à 530.000 véhicules à fin juin contre 560.000 à fin mars, et le carnet de commandes solide, représentant environ deux mois de vente, a ajouté l’entreprise.

Le groupe publiera le 31 juillet ses résultats détaillés et annoncera à cette occasion de nouvelles mesures de réduction des coûts.

A lire aussi: Antonio Filosa prend ses fonctions à la tête de Stellantis et dévoile son équipe dirigeante

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...