
Planisware vient relancer les introductions en Bourse à Paris

Enfin ! La cote parisienne se réveille. La très attendue entrée en Bourse sur Euronext Paris de Planisware devient réalité. L’éditeur de logiciels de gestion de projets vient de faire approuver par l’Autorité des marchés financiers (AMF) son document d’enregistrement. Une opération majeure qui devrait décider les sociétés plus attentistes à franchir le pas et à profiter de la fenêtre de marché actuelle.
Entreprise saine et rentable, Planisware n’a pas besoin de lever de fonds pour le moment, mais compte grâce à cette cotation «améliorer sa visibilité et sa notoriété», «poursuivre sa stratégie de croissance» et «consolider sa position de leader tout en continuant à étendre sa présence mondiale». L’opération permettra essentiellement à Ardian de sortir partiellement. Entré en 2003, le fonds d’investissement détient 19,62% du capital. Les quatre fondateurs – Pierre Demonsant, président de Planisware, Yves Humblot, Mathieu Delille et François Pelissolo – contrôlent 72,29% du capital et des droits de vote à travers leur holding Olhada. Ils cèderont aussi des titres, mais conserveront une participation majoritaire. «Nous visons environ 25% de flottant, confie Pierre Demonsant, président de Planisware. Nous cherchons à la fois des investisseurs longs, mais aussi de court terme afin d’assurer la liquidité du titre. Une offre sera aussi proposée aux actionnaires individuels. Ardian conservera un peu moins de 5% du capital, signe de son attachement au potentiel de la société.»
En 2022, Planisware a réalisé un chiffre d’affaires de 132 millions d’euros (+23%), pour un Ebitda ajusté de 41 millions d’euros (+18%), soit une marge de 31%. La croissance ne ralentit pas, avec une hausse des ventes de 18,9% au premier semestre. Pour 2023 et 2024, la société anticipe une croissance annuelle à taux de change constants de 19,5% de son chiffre d’affaires, portée en particulier par ses activités SaaS, et de plus de 20% en 2026. La marge d’Ebitda ajusté est attendue en progression de plus de 31% en 2023 et d’environ 33% en 2024, pour un objectif de 35% en 2026. De quoi séduire des investisseurs. Tout dépend maintenant du niveau de valorisation proposée.
A lire aussi: Les cotations à Paris devraient reprendre en 2024
La société promet une distribution de 40% du bénéfice net
Sur la base des multiples de son concurrent allemand Atoss, qui se traite sur des multiples de 35 fois son Ebitda 2023 et 31 fois son Ebitda 2024, Planisware pourrait être valorisé entre 1,7 et 1,9 milliard d’euros. Si le groupe se refuse à commenter cette estimation, tout dépendra de la décote qu’exigera le marché pour la reprise des introductions en Bourse à Paris. «Nous voulons avant tout conserver une belle histoire boursière post-IPO, explique Pierre Demonsant. La récente cotation d’Arm et le changement de tonalité que nous avons constaté chez les investisseurs nous rendent confiants dans cette entrée en Bourse. En outre, par rapport à Atoss, dont l’histoire est assez semblable à la nôtre, nous bénéficions d’une forte exposition à l’international, avec 44% de notre chiffre d’affaires réalisé en Amérique du Nord, 5% en Asie/Moyen-Orient, et d’importants développements en cours en Asie.» L’opération sera dirigée par BNP Paribas, Citi, BofA et Berenberg, tandis que Rothschild agit en conseil financier de Planisware.
Les actionnaires toucheront un dividende dès la première année. La société a l’intention de distribuer l’an prochain 40% de son bénéfice de 2023 et entend maintenir ce niveau de dividendes à moyen terme. En 2022, Planisware a dégagé un bénéfice net de 32 millions d’euros.
Planisware prévoit aussi d’atteindre un ratio de conversion en trésorerie de plus de 90% en 2023 et d’environ 80% à partir de 2024, contre 64% en 2022. Non endetté, Planisware disposait de 150 millions d’euros de cash fin juin. «Nous regardons des dossiers acquisitions, mais qui ne dépassent pas 10% de notre chiffre d’affaires, afin de ne pas perturber notre modèle économique, explique Pierre Demonsant. Notre plan de croissance reste principalement organique, mais nous ne voulons pas nous interdire des opportunités de M&A.»
Positionné sur l’édition de logiciels pour la Project Economy, marché estimé à 50 milliards d’euros, Planisware vise notamment deux segments. D’une part, la sélection de projets permettant à l’organisation d’atteindre ses objectifs et les prioriser, le «Doing the right projects». D’autre part, l’exécution de projets optimisant les ressources nécessaires à l’obtention des bénéfices escomptés, le «Doing projects right». Planisware se positionne ainsi sur un marché dont la taille est estimée entre 5 et 6 milliards d’euros en 2022 et qui devrait croître à taux de croissance annuel composé de 11 à 12% entre 2022 et 2028.
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