
Les sociétés cotées pourraient reporter leur assemblée générale

Quand et comment se tiendront les prochaines assemblées générales ? Dans l’attente d’une ordonnance qui autoriserait la tenue d’assemblée à huis clos, le report ne serait-il pas la solution la plus adaptée ? Vendredi dernier, Bureau Veritas a décalé son AG du 14 mai au 26 juin. Mardi soir, Sartorius Stedim a reporté à une date ultérieure son assemblée planifiée le 24 mars. En revanche, Media 6 tiendra bien son AG le 27 mars, mais à huis clos, et Vinci le 9 avril, «hors la présence physique des actionnaires».
«De nombreux émetteurs réfléchissent à décaler leur assemblée générale, confie Hubert Segain, avocat associé chez Herbert Smith Freehills. Le projet actuel d’ordonnance prévoit à la fois d’autoriser la tenue d’AG à huis clos et de repousser la date butoir des assemblées (pour les sociétés clôturant au 31 décembre) du 30 juin au 30 septembre, sans avoir à demander l’autorisation au tribunal de commerce. Il est urgent pour les sociétés de disposer de cette souplesse dans les plus brefs délais.» La loi d’exception devrait être votée dès demain et l’ordonnance pourrait être promulguée lundi prochain.
Réductions de dividendes probables
Hier, Phitrust a jeté un pavé dans la mare en demandant publiquement le report de trois mois des assemblées générales, afin de maintenir des réunions physiques et d’ajuster le versement des dividendes «à la réalité des entreprises à la suite de la crise mondiale». Alors que les bons résultats 2019 permettraient de voter des dividendes élevés, «les incertitudes et les urgences de la situation actuelle demandent aux entreprises de conserver leurs capacités financières», souligne Phitrust. D’autant que les entreprises ont besoin d’un minimum de temps pour réfléchir au niveau de dividende qu’elles pourraient verser, alors que la plupart expliquent actuellement ne pas être capables de mesurer l’impact de la crise sur leurs résultats. Beaucoup ont déjà déclaré qu’elles donneront des précisions lors de leur publication trimestrielle, en avril ou mai.
Redéfinir les priorités
Aussi, les administrateurs de la Sicav Phitrust Active Investors France demandent que les assemblées soient décalées «de quelques mois», entraînant donc un versement des dividendes plus tardif. «L’objectif est de permettre à tous, dirigeants, administrateurs et actionnaires de prendre le temps pour redéfinir les priorités opérationnelles et financières et d’ajuster les objectifs de leurs entreprises à la lumière des événements de l’exercice 2020», précise la société de gestion estimant, qu’en cas de baisse du dividende initialement prévu, «il serait compréhensible que les actionnaires, tant particuliers que professionnels, tirent les conséquences de la crise».
En Suisse, les sociétés n’hésitent pas à reporter leur AG. Déjà trois d’entre elles ont opté pour cette possibilité, selon le recensement d’Ethos. Televerbier a déjà annoncé un report sine die. Et le chimiste Clariant a annoncé hier qu’il reportait son AG, prévue le 30 mars, sans fixer de nouvelle date pour le moment. Toutefois, Roche a tenu mardi son assemblée à huis clos, avec un mandataire indépendant qui représentait 85,47% du capital.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse