
Les résultats de Nvidia rassurent à moitié sur les perspectives de l’IA

En demi-teintes. Comme toujours très regardés, les résultats de Nvidia n’ont pas ajouté aux inquiétudes ambiantes sur les dynamiques à l'œuvre dans le monde de l’intelligence artificielle (IA), sans complètement rassurer pour autant.
Le succès remporté par le chinois DeepSeek en début d’année grâce à un modèle d’IA générative prétendument très peu coûteux a jeté un voile de doute sur les perspectives d’investissements dans le domaine. A ce titre, les chiffres et prévisions du géant de l’IA étaient fébrilement attendus.
Nvidia a publié mercredi des résultats en forte hausse au trimestre écoulé et continue de profiter d’une demande soutenue pour ses puces dédiées aux infrastructures de l’intelligence artificielle (IA).
Nouveau record
Le groupe a dégagé un résultat net en hausse de 80% au quatrième trimestre, à 22 milliards de dollars. Le résultat ajusté par action de 89 cents surpasse le consensus FactSet, qui était de 85 cents. Le chiffre d’affaires s’inscrit également en hausse de 78%, à 39,3 milliards de dollars, un record trimestriel également supérieur aux attentes du marché.
Pour le trimestre en cours, Nvidia anticipe un chiffre d’affaires d’environ 43 milliards de dollars, une estimation supérieure de 1,1 milliard de dollars au consensus.
A lire aussi: Nvidia, la star des puces IA, nourrit la dépendance des marchés
Cette «bonne surprise» est toutefois d’une ampleur plus limitée que lors des précédents trimestres et l’action Nvidia cédait 2% jeudi en début de séance à Wall Street, malgré des signes encourageants sur le front de la montée en cadence de la production des nouvelles puces Blackwell.
L’action Nvidia a perdu environ 12% depuis son record du début de l’année, sous l’effet des craintes de ralentissement des investissements des géants du numérique dans l’IA. Le groupe reste toutefois à la tête d’une capitalisation de plus de 3.000 milliards de dollars, malgré l'émergence de possibles modèles d’IA à bas coûts comme celui du chinois DeepSeek.
Pas de signes de faiblesse
Jusqu'à présent, les dépenses engagées dans le secteur ne donnent pas de signes de faiblesse. La division de Nvidia centrée sur les puces pour les data centers qui hébergent les outils IA a vu ses revenus bondir de 93% par rapport au dernier trimestre de 2023, à 35,6 milliards de dollars. Les analystes anticipaient un chiffre d’affaires de 33,5 milliards de dollars.
Plus particulièrement, les ventes de la gamme Blackwell ont atteint 11 milliards de dollars au trimestre écoulé, soit «la trajectoire de produit la plus rapide dans l’histoire de notre société», a souligné Nvidia. Le groupe avait indiqué précédemment que l’architecture Blackwell générerait «plusieurs milliards de dollars» au cours du trimestre.
Les ventes de cartes graphiques Nvidia destinées aux jeux vidéo ont en revanche reculé de 11% au trimestre écoulé, à 2,5 milliards de dollars, manquant nettement le consensus des analystes. Le groupe a attribué ce trou d’air à un manque de disponibilité de ses processeurs graphiques Blackwell et Ada au cours du trimestre.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse