
Le résultat net de Casino est tombé dans le rouge en 2022

Casino a publié vendredi des comptes dégradés au titre de 2022, année au cours de laquelle le groupe de grande distribution a toutefois réduit sa dette nette en France.
L’an passé, le résultat net normalisé des activités poursuivies, part du groupe, de Casino a été négatif à hauteur de 102 millions d’euros, contre un résultat positif de 89 millions d’euros en 2021. La société a expliqué cette détérioration des comptes par la baisse de l’activité au premier trimestre de 2022, la hausse du coût de l’endettement financier net en Amérique latine et par une charge d’impôt comptable de 240 millions d’euros liée à la revue des déficits fiscaux activables en France.
En 2022, le résultat opérationnel courant de Casino a reflué de 5,9% sur un an en données publiées et de 12,1% à taux de change constants, à 1,12 milliard d’euros. L’excédent brut d’exploitation de la société est ressorti à 2,51 milliards d’euros l’an passé, en recul de 0,3% en données publiées par rapport à 2021 et de 5,5% à taux de change constants.
Fin février, Casino a publié pour l’année 2022 un chiffre d’affaires de 33,61 milliards d’euros, en croissance de 10% en données publiées et de 5,2% en données comparables, c’est-à-dire hors essence, effets de change et variations de périmètre.
Sur le périmètre France Retail, hors promotion immobilière, Cdiscount et RelevanC, les ventes ont augmenté de 1,5% en 2022 en données comparables, à 14,21 milliards d’euros. La dynamique commerciale a été portée par les performances des magasins de proximité (+6,6%) et par l’enseigne Franprix (+3,4%), deux segments qui représentent chacun environ 10,5% de l’activité du distributeur dans l’Hexagone.
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Toujours dans l’Hexagone, les revenus des supermarchés Casino (23,9% de l’activité en France) et des hypermarchés (21,8%) ont en revanche reflué de 0,4% et 0,1%, respectivement, l’an dernier en données comparables. Ces deux formats ont notamment souffert d’un environnement concurrentiel plus difficile en fin d’année, selon le distributeur.
Au niveau du bilan, Casino a fait part vendredi d’une diminution de sa dette nette en France, qui est passée de 4,85 milliards d’euros à fin décembre 2021 à 4,51 milliards d’euros à fin décembre 2022, en incluant Cdiscount, GreenYellow et Segisor. Dans l’Hexagone, la diminution de la dette s’explique notamment par les remboursements obligataires, a précisé le groupe dans un communiqué. Au niveau du groupe, la dette financière s'établissait à 6,37 milliards d’euros à fin 2022, en augmentation par rapport à son niveau de 5,86 milliards d’euros à fin 2021.
Accord avec Teract
En raison d’une structure actionnariale fortement endettée, les sociétés mères de Casino, dont Rallye, ont été placées en procédure de sauvegarde le 23 mai 2019. Depuis, la réduction de la dette est devenue une priorité pour le distributeur stéphanois, propriétaire des enseignes Monoprix et Franprix.
Afin de donner la priorité au désendettement du groupe, les dirigeants de Casino ont rappelé vendredi leur volonté de finaliser d’ici à la fin de cette année le plan de cession d’actifs non stratégiques en France d’un montant de 4,5 milliards d’euros lancé en juillet 2018. Depuis, le groupe a vendu pour 4,1 milliards d’euros d’actifs et promet de réaliser pour 400 millions d’euros de cessions supplémentaires au plus tard avant la fin de cette année.
Par ailleurs, Casino et Teract ont annoncé jeudi soir avoir signé un accord d’exclusivité en vue de leur rapprochement. «L’opération valoriserait les activités mises en commun par le groupe Casino et Teract à un poids relatif respectivement de 85% et 15% en valeur d’entreprise, avant prise en compte de la structure de bilan du nouvel ensemble», ont indiqué les deux sociétés dans un communiqué. «Afin de pouvoir mettre en oeuvre un plan de croissance ambitieux, le nouvel ensemble se doterait d’un niveau de fonds propres supplémentaires de l’ordre de 500 millions d’euros», ont ajouté Casino et Teract.
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Chili: violents affrontements et arrestations lors de la marche en mémoire des victimes de Pinochet
Santiago du Chili - Au moins 57 personnes ont été arrêtées lors d’affrontements avec la police dimanche à Santiago du Chili durant la marche annuelle en mémoire des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), a rapporté la police. Le cortège s’est déroulé quelques jours avant le 52e anniversaire du coup d'État dirigé par Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, qui avait fait tomber le gouvernement du socialiste Salvador Allende. Quelque 2.000 manifestants se sont réunis aux abords du palais présidentiel de La Moneda, dans le centre de Santiago, et ont ensuite marché vers le Cimetière général, situé à environ quatre kilomètres au nord. «Après différents incidents sur le parcours, 57 personnes (dont 11 adolescents) ont été arrêtées», a annoncé la police sur les réseaux sociaux, sans faire état de blessés. Ces personnes ont été arrêtées pour des délits tels que la fabrication et le jet d’engins incendiaires, des troubles à l’ordre public, des dégradations et port d’arme blanche. Les manifestants ont lancé des pierres, des fusées éclairantes et des cocktails Molotov, tandis que la police a riposté avec des gaz lacrymogènes et des lances à eau. Les affrontements entre des dizaines de manifestants cagoulés et des agents des forces de l’ordre ont eu lieu près du palais de La Moneda, à des carrefours et aux abords du cimetière. «Le pays n’a pas de mémoire. Nous devons créer cette mémoire, parce que (...) le négationnisme est très ancré», a déclaré à l’AFP pendant la marche Ana María Carreño, une femme de 68 ans, dont le père, Manuel Antonio, et le frère, Iván Sergio, sont toujours portés disparus. La dictature au Chili a fait environ 3.200 victimes, mortes ou disparues. © Agence France-Presse -
Argentine: Javier Milei défie l’opposition après sa défaite électorale à Buenos Aires
La Plata - Le président argentin Javier Milei a subi dimanche un net revers lors d’une élection dans l’importante province de Buenos Aires, à valeur de test en vue des législatives de mi-mandat en octobre, mais a pour autant promis «d’accélérer» le cap de ses réformes ultralibérales. Selon des résultats officiels à 93% des votes décomptés, La Libertad Avanza (LLA), parti libertarien de M. Milei, a obtenu un peu moins de 34% des voix, contre plus de 47% à l’opposition péroniste de Fuerza Patria (centre-gauche) dans la province de Buenos Aires, qui compte plus du tiers de l'électorat argentin. La province étant un fief péroniste, une victoire de LLA au scrutin n'était guère envisagée, mais l'écart a priori important, de l’ordre de 13 points de pourcentage voire plus, a fait mentir la plupart des sondages, qui prévoyaient une course serrée. Il s’agissait du premier grand test électoral pour Javier Milei, depuis le début de sa présidence en décembre 2023, sur un programme de relance d’une économie engluée dans une inflation et un endettement chroniques, en sabrant dans les dépenses publiques. Pour autant, le parti de Milei, qui pour cette élection provinciale avait fait alliance avec le parti PRO de l’ex-président libéral Mauricio Macri (2015-2019) devrait gagner du terrain au sein de l’assemblée de la province de Buenos Aires, que ce scrutin renouvelait. Il devrait y doubler son contingent de 12 sièges (sur 92). Javier Milei a reconnu sans détour dimanche que «sur le plan politique (c'était) une claire défaite». Mais «le cap pour lequel nous avons été élus en 2023 ne va pas changer (...) nous allons l’approfondir et accélérer», a-t-il lancé au QG électoral de son parti à La Plata (sud de Buenos Aires). «Il faut qu’on apprenne de ça», déclarait à l’AFP Diego Valenzuela, un candidat LLA. Estimant que le résultat «tient à la volonté (de Milei) de ne pas faire de populisme en économie, ce qui est nouveau en Argentine». L’ambiance atone, décalée, au QG de LLA, avec quelques partisans rapidement dispersés après le discours du chef de l’Etat, contrastait avec l’exubérance au QG péroniste, où le gouverneur de la province, Axel Kicillof, a été accueilli aux cris de «Ca se sent, ça se sent, Axel président !», en référence à l'élection présidentielle de 2027, a constaté l’AFP «Accélérer» ou «changer» de cap «Il va devoir changer de cap !» a lancé M. Kicillof en réponse directe au président, «Milei, le peuple vient de te donner un ordre (...) gouverne pour le peuple !». Axel Kicillof, 53 ans, un des chefs de file de l’opposition, est perçu comme son seul présidentiable possible, a fortiori depuis que l’ex-présidente et icône de la gauche argentine, Cristina Kirchner, 72 ans, purge à domicile depuis depuis juin une peine de prison et d’inéligibilité à vie, après sa condamnation pour administration frauduleuse pendant ses mandats (2007-2015). Le scrutin de dimanche survenait dans une période délicate pour le gouvernement Milei, malgré ses résultats éloquents --bien qu'à un fort coût social-- depuis deux ans contre l’inflation, ramenée à 17,3% sur sept mois depuis janvier, contre 87% sur la même période en 2024. L’exécutif a été secoué en août par un scandale de présumés pots-de-vin au sein de l’Agence nationale pour le Handicap, qui implique Karina Milei, sœur du président et secrétaire générale de la présidence. Qui à ce stade n’a toutefois pas été directement mise en cause par la justice. Mais Javier Milei a aussi subi un important revers législatif jeudi, lorsque le Parlement, pour la première fois de sa présidence, a annulé un veto présidentiel, sur une loi de financement accru des personnes handicapées. Au nom, selon l’exécutif, d’un sacro-saint équilibre budgétaire, qu’il a de nouveau promis dimanche de ne sacrifier en rien. En outre, sur le plan économique, le gouvernement, en un virage notable, a commencé cette semaine à intervenir sur le marché des changes pour enrayer la dépréciation du peso, qui s'était accélérée récemment, sur fond de nervosité pré-électorale des marchés financiers. Leur réaction lundi au revers électoral de M. Milei était une des inconnues post-scrutin. Pour autant, le résultat provincial de dimanche ne préfigure pas nécessairement des élections nationales d’octobre (qui renouvelleront un tiers du Sénat et la moitié des députés). Les sondages suggèrent avec constance un noyau dur d’approbation de Javier Milei autour de 40% voire davantage. Tomás VIOLA © Agence France-Presse