
L’AMF appelle à plus de précisions sur l’indépendance des administrateurs
A l’occasion de la publication hier de son rapport obligatoire sur le gouvernement d’entreprise et les rémunérations des dirigeants, l’Autorité des marchés financiers a demandé une nouvelle fois aux entreprises de préciser les critères retenus pour apprécier le caractère significatif ou non des relations d’affaires, permettant de qualifier un administrateur d’indépendant. Le régulateur constate que GTT, Innate Pharma, Vivendi, Remy Cointreau et Technip n’apportent aucune information. Par ailleurs, il se demande comment la Fnac peut qualifier d’administrateur indépendant un avocat associé d’un cabinet qui conseille l’entreprise dans un projet majeur de rachat.
L’AMF rappelle aussi qu’une personne directement ou indirectement intéressée – et le régulateur adopte une vision large de cette notion – ne peut pas prendre part au vote des conventions réglementées. Quant à la rémunération variable, le gendarme boursier promet d’être plus attentif à la présentation des éléments qualitatifs.
Par ailleurs, l’AMF estime que des efforts peuvent être faits en matière d’information sociale, sociétale et environnementale (RSE). Son troisième rapport sur ce sujet invite les sociétés à améliorer la pertinence de leur communication extra-financière, avec une information concise et hiérarchisée. Martine Charbonnier, secrétaire générale adjointe à l’AMF, rappelle qu’il n’est pas obligatoire de traiter tous les 42 items prévus dans le décret RSE, si certains ne sont pas pertinents pour l’entreprise, sous réserve du respect de la règle «appliquer ou expliquer».
Un des enjeux essentiels est d’inscrire le rôle de la RSE dans la stratégie de l’entreprise de manière lisible. Aujourd’hui, «cela reste trop confus et trop générique», souligne Martine Charbonnier, demandant une présentation concrète de la manière dont la démarche RSE contribue à la stratégie de l’entreprise. Par ailleurs, l’AMF invite les sociétés à s’interroger sur l’articulation des informations financières et extra-financières. Par exemple dans un rapport intégré. 13 sociétés du SBF 120 en ont publié un cette année, alors qu’il n’y en avait encore aucun en 2013. L’AMF n’encourage pas de standard particulier. Enfin le régulateur prône l’amélioration de la communication sur les «green bonds», et recommande d’assurer un suivi des objectifs donnés lors de l’émission pendant la vie de l’obligation.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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