
L’action SES-Imagotag s’effondre de plus de 50% à sa reprise de cotation

L’onde de choc est désormais mesurable. Réservé puis suspendu de cotation toute la journée de jeudi, le titre SES-Imagotag était artificiellement protégé du séisme déclenché le 22 juin au matin par la publication d’un rapport au vitriol. Dans un document d’une cinquantaine de pages - censé n'être que la première partie d’une étude plus longue - les activistes Gotham City Research et General Industrial Partners (GIP), un hedge fund britannique spécialisé dans les stratégies de vente à découvert, remettent en cause la comptabilité du spécialiste des étiquettes électroniques et s’interrogent sur les liens de l’entreprise avec son premier actionnaire, le chinois BOE Technology.
SES-Imagotag se défend
Après avoir demandé la suspension de la cotation de son action en milieu de journée jeudi, la société a publié un communiqué dans la soirée dans lequel elle fustige le rapport de Gotham City qui comprendrait «de nombreuses inexactitudes grossières et/ou incompréhensions».
SES-Imagotag qui promettait jeudi soir de détailler sa défense «dans les prochains jours» affine son calendrier. La société qui tenait ce vendredi son assemblée générale à Nanterre - un rendez-vous actionnarial où l’ensemble des résolutions soumises aux votes ont été adoptées - promet une réponse détaillée aux arguments des activistes dès lundi. Après l’AG, le conseil d’administration du groupe s’est réuni et a renouvelé le mandat de Thierry Gadou comme président.
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La reprise de cotation de l’action ce vendredi a sonné un réveil douloureux pour les actionnaires de SES-Imagotag. Après avoir été réservé à la baisse en début de matinée, le titre a fini par ouvrir sur un plongeon de 51% et a clôturé la séance sur une chute de 58%, à 69,6 euros. Au passage, le groupe efface plus de 1,4 milliard d’euros de capitalisation boursière.
Gotham City Research estime de son côté que l’action ne devrait pas valoir plus de 30 euros.
Lundi, la séance boursière pourrait de nouveau être agitée. Le groupe dirigé par Thierry Gadou prévoit de répliquer aux arguments de Gotham City Research et GI Partners à l’occasion d’une conférence téléphonique en début d’après-midi. Le prélude à une contre-riposte des deux activistes ? Ceux-ci avaient évoqué que leur rapport de jeudi n'était que le premier, un second document avec des nouveaux arguments étant déjà prêt à être dévoilé au marché. La suspension de cotation pendant toute la journée de jeudi a manifestement décalé ce calendrier. Jusqu'à quand ?
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Argentine: Javier Milei défie l’opposition après sa défaite électorale à Buenos Aires
La Plata - Le président argentin Javier Milei a subi dimanche un net revers lors d’une élection dans l’importante province de Buenos Aires, à valeur de test en vue des législatives de mi-mandat en octobre, mais a pour autant promis «d’accélérer» le cap de ses réformes ultralibérales. Selon des résultats officiels à 93% des votes décomptés, La Libertad Avanza (LLA), parti libertarien de M. Milei, a obtenu un peu moins de 34% des voix, contre plus de 47% à l’opposition péroniste de Fuerza Patria (centre-gauche) dans la province de Buenos Aires, qui compte plus du tiers de l'électorat argentin. La province étant un fief péroniste, une victoire de LLA au scrutin n'était guère envisagée, mais l'écart a priori important, de l’ordre de 13 points de pourcentage voire plus, a fait mentir la plupart des sondages, qui prévoyaient une course serrée. Il s’agissait du premier grand test électoral pour Javier Milei, depuis le début de sa présidence en décembre 2023, sur un programme de relance d’une économie engluée dans une inflation et un endettement chroniques, en sabrant dans les dépenses publiques. Pour autant, le parti de Milei, qui pour cette élection provinciale avait fait alliance avec le parti PRO de l’ex-président libéral Mauricio Macri (2015-2019) devrait gagner du terrain au sein de l’assemblée de la province de Buenos Aires, que ce scrutin renouvelait. Il devrait y doubler son contingent de 12 sièges (sur 92). Javier Milei a reconnu sans détour dimanche que «sur le plan politique (c'était) une claire défaite». Mais «le cap pour lequel nous avons été élus en 2023 ne va pas changer (...) nous allons l’approfondir et accélérer», a-t-il lancé au QG électoral de son parti à La Plata (sud de Buenos Aires). «Il faut qu’on apprenne de ça», déclarait à l’AFP Diego Valenzuela, un candidat LLA. Estimant que le résultat «tient à la volonté (de Milei) de ne pas faire de populisme en économie, ce qui est nouveau en Argentine». L’ambiance atone, décalée, au QG de LLA, avec quelques partisans rapidement dispersés après le discours du chef de l’Etat, contrastait avec l’exubérance au QG péroniste, où le gouverneur de la province, Axel Kicillof, a été accueilli aux cris de «Ca se sent, ça se sent, Axel président !», en référence à l'élection présidentielle de 2027, a constaté l’AFP «Accélérer» ou «changer» de cap «Il va devoir changer de cap !» a lancé M. Kicillof en réponse directe au président, «Milei, le peuple vient de te donner un ordre (...) gouverne pour le peuple !». Axel Kicillof, 53 ans, un des chefs de file de l’opposition, est perçu comme son seul présidentiable possible, a fortiori depuis que l’ex-présidente et icône de la gauche argentine, Cristina Kirchner, 72 ans, purge à domicile depuis depuis juin une peine de prison et d’inéligibilité à vie, après sa condamnation pour administration frauduleuse pendant ses mandats (2007-2015). Le scrutin de dimanche survenait dans une période délicate pour le gouvernement Milei, malgré ses résultats éloquents --bien qu'à un fort coût social-- depuis deux ans contre l’inflation, ramenée à 17,3% sur sept mois depuis janvier, contre 87% sur la même période en 2024. L’exécutif a été secoué en août par un scandale de présumés pots-de-vin au sein de l’Agence nationale pour le Handicap, qui implique Karina Milei, sœur du président et secrétaire générale de la présidence. Qui à ce stade n’a toutefois pas été directement mise en cause par la justice. Mais Javier Milei a aussi subi un important revers législatif jeudi, lorsque le Parlement, pour la première fois de sa présidence, a annulé un veto présidentiel, sur une loi de financement accru des personnes handicapées. Au nom, selon l’exécutif, d’un sacro-saint équilibre budgétaire, qu’il a de nouveau promis dimanche de ne sacrifier en rien. En outre, sur le plan économique, le gouvernement, en un virage notable, a commencé cette semaine à intervenir sur le marché des changes pour enrayer la dépréciation du peso, qui s'était accélérée récemment, sur fond de nervosité pré-électorale des marchés financiers. Leur réaction lundi au revers électoral de M. Milei était une des inconnues post-scrutin. Pour autant, le résultat provincial de dimanche ne préfigure pas nécessairement des élections nationales d’octobre (qui renouvelleront un tiers du Sénat et la moitié des députés). Les sondages suggèrent avec constance un noyau dur d’approbation de Javier Milei autour de 40% voire davantage. Tomás VIOLA © Agence France-Presse