
La menace chinoise fait vaciller les constructeurs automobiles européens

Les valeurs automobiles européennes reculent vendredi, pénalisées par une actualité défavorable sur le secteur, allant d’une dégradation des recommandations d’UBS pour Renault et Volkswagen à «vendre», à une plainte du principal syndicat du secteur aux Etats-Unis contre Stellantis et General Motors, en passant par une nouvelle baisse des tarifs de Tesla en Chine.
Vers 11h30, l’action Renault cédait 4,7% à 35,6 euros à Paris, tandis que l’action de préférence de Volkswagen abandonnait 3,4% à 109,20 euros à Francfort. Dans le même temps, Stellantis reculait de 0,4%, BMW perdait 1,6% et Mercedes-Benz se repliait de 1%.
UBS a abaissé ses recommandations pour Renault et Volkswagen à «vendre», au lieu de «neutre» précédemment. La banque suisse a ramené son objectif de cours pour le constructeur automobile français de 42 à 31 euros, en indiquant que l’introduction en Bourse d’Ampere, le futur pôle dédié aux véhicules électriques de Renault, «ne libérera probablement pas une valeur significative» et en soulignant la menace que représentent les constructeurs chinois pour le groupe.
Pour Volkswagen, «nous estimons que la moitié des bénéfices sera menacée d’ici à 2025 par l’impact croissant de la concurrence chinoise et par l’augmentation des vents contraires cycliques», indique UBS, qui a réduit son objectif de cours pour la valeur de 135 à 100 euros.
A lire aussi: Tesla lance une nouvelle salve de baisses de prix sur le marché chinois
Baisses de prix en Chine
Alors que les constructeurs chinois de véhicules électriques sont attendus nombreux au Salon de l’automobile de Munich, qui se tiendra la semaine prochaine, l’américain Tesla a baissé les prix de ses modèles haut de gamme, le Model S et le Model X, dans l’empire du milieu pour la deuxième fois en deux semaines.
Les concurrents chinois de Tesla, Leapmotor et SAIC Volkswagen, ont également réduit leurs prix en août afin de stimuler leurs ventes dans un contexte d’intensification de la concurrence sur le marché des véhicules électriques. D’autres acteurs asiatiques du secteur ont en outre particulièrement agité le marché ces derniers jours. Pendant que le constructeur vietnamien Vinfast continue à donner le tournis aux investisseurs à Wall Street, Zeekr, une filiale de Geely, envisagerait une cotation à New York et le Chinois Xpeng annonçait un projet de rachat de la filiale de Didi dans les voitures électriques.
Parallèlement, aux Etats-Unis, le principal syndicat de l’industrie automobile, United Auto Workers (UAW), a accusé General Motors et Stellantis de ne pas négocier de bonne foi, deux semaines avant l’expiration des conventions collectives qui lient les constructeurs de Detroit. Le président de l’UAW, Shawn Fain, a annoncé que le syndicat avait porté plainte auprès du National Labor Relations Board, l’agence fédérale chargée de la protection du droit du travail, pour pratiques déloyales de la part des deux constructeurs.
A lire aussi: L’été de Stellantis gâché par d’âpres négociations salariales aux USA
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