
TikTok rétablit son service aux Etats-Unis après une brève coupure

TikTok s’en va et puis revient, et cela en l’espace d’un week-end. Samedi soir, le réseau social a fait écran noir aux Etats-Unis, en suspendant ses services pour les utilisateurs américains, et a disparu des boutiques d’application d’Apple et de Google, comme l’exige la loi américaine. Cette interruption a été de courte durée. Dès dimanche soir, le réseau a annoncé qu’il se remettait en route pour être opérationnel lundi lors de l’investiture de Donald Trump. Cette décision de redémarrer TikTok intervient après que le nouveau président a déclaré sur Truth Social qu’il allait publier «un décret lundi pour prolonger la période de temps avant l’entrée en vigueur des interdictions de la loi, afin que nous puissions conclure un accord pour protéger notre sécurité nationale». Toujours dans le même message, Donald Trump marque sa préférence pour que l’activité locale de TikTok soit gérée par une coentreprise détenue à 50% par les Etats-Unis.
Vendredi 17 janvier, , la Cour suprême américaine avait pourtant confirmé une loi interdisant le réseau social TikTok aux Etats-Unis pour des raisons de «sécurité nationale» si sa maison mère chinoise ByteDance ne vendait pas l’application de vidéos courtes d’ici le 19 janvier. Les juges ont voté le texte à l’unanimité, par neuf voix. La très populaire plateforme est utilisée par environ la moitié des Américains.
Les juges ont estimé que la loi, adoptée par une majorité écrasante des deux partis au Congrès l’année dernière et signée par le président démocrate Joe Biden, ne violait pas le premier amendement de la Constitution américaine qui protège la liberté d’expression. Ils ont confirmé la décision d’un autre tribunal qui avait lui-même avalisé la mesure après sa contestation par TikTok, ByteDance et certains utilisateurs de l’application.
«Raisons de sécurité nationale»
Même si «TikTok offre un moyen d’expression distinctif et étendu, un moyen d’engagement et une source de communauté (…), le Congrès a estimé que le désinvestissement était nécessaire pour des raisons de sécurité nationale bien fondées concernant les pratiques de collecte de données de TikTok et sa relation avec un adversaire étranger», argumente le tribunal dans un avis non signé. De fait, sans citer la Chine, le tribunal estime que cette dernière peut potentiellement exercer un contrôle sur l’application.
Malgré ces problèmes de sécurité, l’administration Biden avait, avant même la déclaration de Donald Trump, suggéré qu’elle ne ferait rien, ni dans un sens, ni dans l’autre, pour encourager ou freiner la décision de la Cour. La porte-parole de la présidence, Karine Jean-Pierre, avait admis que vu le calendrier, la mise en œuvre de la loi devait «incomber à la prochaine administration».
TikTok gagne du temps
Le décret annoncé par Donal Trump laissera le temps à son administration de négocier une solution. Jusqu'à présent, la maison mère de Tiktok, Bytedance, a refusé de céder les actifs américains du réseau social, bien que plusieurs personnes aient manifesté leur intérêt, tel le milliardaire Elon Musk, propriétaire de X (ex-Twitter). MrBeast, youtubeur le plus suivi au monde sur la plateforme vidéo (343 millions d’abonnés), serait aussi sur les rangs.
En attendant, le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, assistera lundi à l’investiture de Donald Trump, assis parmi d’autres invités de marque. Les abonnés de TikTok pourront suivre cela sur leur réseau favori.
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