
Ipsos fait campagne contre l’arrivée d’un administrateur non coopté

Coup de panique chez Ipsos à la veille de son assemblée générale le 17 mai prochain. Le spécialiste des études de marché et de sondages d’opinion demande à ses actionnaires de voter contre la résolution dissidente, déposée par LBO France Gestion, Amiral Gestion, Financière Arbevel, La Banque Postale AM et Tocqueville Finance. Ces derniers, qui pèsent près de 4% des droits de vote, demandent d’élire Hubert Mathet, gérant chez Mathet et Cie, et vice-président de la Société française des analystes financiers (Sfaf), administrateur d’Ipsos.
Lors du dépôt de ce projet de résolution, les cinq gestions ont rappelé la succession difficile de l’ancien PDG Didier Truchot, avec l’arrivée annoncée mais non transformée de Nathalie Roos, puis celle de Ben Page, comme directeur général (DG). Ils estiment que ce « revirement pose la question de l’indépendance du conseil d’administration dans ce processus de décision ».
Mais pour Ipsos, sa nouvelle transformation et ses progrès sont « menacés » par « une tentative mal conçue et inutile d’une petite minorité d’actionnaires de nommer un candidat au conseil d’administration, sans aucun dialogue préalable, ni tentative de s’engager dans notre processus de nomination régulier ».
Dialogue de sourds
Ces actionnaires « ont rejeté le dialogue avec Ipsos pendant deux semaines, préférant discuter avec les agences de conseil en vote, confie Laurence Stoclet, DG délégué et directeur financier d’Ipsos. Une réunion a finalement eu lieu le 2 mai, mais ils ont refusé d’expliquer en quoi leur approche était appropriée, et servirait les intérêts de l’entreprise. Le doute mis sur les compétences et l’indépendance du conseil a été très mal vécu par nos administrateurs. On ne s’invite pas sans être invité. Cette méthode est inamicale, inhabituelle et non constructive ».
Pourtant, « nous n’avons pas du tout refusé de dialoguer avec Ipsos, répond Pierre Nebout, responsable de l’investissement coté chez LBO France. D’ailleurs, nous avons discuté avec Ipsos dès octobre 2021, d’abord avec un administrateur, puis avec son président et avec la direction générale. Nous avons alors reçu des intimidations qui ne nous ont pas encouragés au dialogue, même si nous avons accepté d’exposer les motivations de notre démarche à son président depuis le dépôt de la résolution. Nous ne faisons que notre devoir d’actionnaire avec le seul objectif de renforcer l’indépendance du conseil d’administration qui ne peut contribuer qu’à rassurer le marché sur son bon fonctionnement. Si nous avions voulu déstabiliser la société, comme Ipsos nous le reproche, nous aurions demandé la nomination de six administrateurs. Nous rappelons que nos intérêts sont alignés avec l’ensemble des parties prenantes. »
Ipsos estime avoir renforcé sa gouvernance en dissociant les fonctions de président et de DG. Une dissociation purement « formelle », écrit mardi LBO France dans un communiqué, ajoutant que « les échanges ébauchés avec le président n’ont pas permis de se rassurer sur le mode de gouvernance actuel ». Ipsos invoque aussi un renouvellement de son conseil sur les cinq dernières années « grâce à un processus transparent » de nomination. « Nous proposons la nomination de deux administrateurs indépendants, Pierre Barnabé et Virginie Calmels, qui apportent des connaissances différentes dans le domaine des médias et de la technologie, ainsi que l’expérience d’administrateur de sociétés cotées, poursuit Laurence Stoclet. Or, le candidat proposé par les actionnaires dissidents n’apporte pas plus de compétence qu’Eliane Rouyer-Chevalier, présidente d’honneur du Cliff et spécialiste reconnue de la gouvernance, que l’économiste Patrick Artus ou que l’analyste financier des TMT, Filippo Lo Franco ».
Le conseil proposé par la société serait ainsi à parité de genres, avec un quart d’internationaux et une diversité de compétences. « Nous nous sommes battus pour avoir 50% de femmes au conseil et ne voulons pas revenir en arrière à 45% en nommant un autre homme, ajoute Laurence Stoclet. Et 13 ne nous semble pas un bon nombre pour un conseil ». Néanmoins, avoir un nombre impair d’administrateurs, permet de « dégager systématiquement une majorité de voix », expliquent les auteurs de la résolution.
En réalité, « Ipsos refuse d’avoir des administrateurs non cooptés, poursuit Pierre Nebout. La proposition de nommer un administrateur non coopté, si elle ne suit pas la procédure régulière, n’en est pas moins légale. La crispation de la société à ce sujet nous étonne. Notre devoir d’actionnaire responsable est de prévenir des situations qui peuvent être préjudiciables à une société. Hubert Mathet vient apporter une compétence en matière de marchés financiers et de gouvernance et saura consacrer du temps pour exercer ce mandat.»
Inquiétudes légitimes sur la gouvernance
Ipsos s’estime aussi menacé par une « incompréhension fondamentale de la part d’ISS de nos processus de gouvernance et de rémunération ». Selon la société, « jusqu’à la semaine dernière et leurs discussions avec les actionnaires minoritaires, […] aucun conseiller en vote n’avait soulevé de préoccupations au sujet de la gouvernance ». Voilà le cœur du problème. L’inquiétude a grandi chez Ipsos quand ils ont appris qu’ISS et Proxinvest recommandaient de voter en faveur du candidat dissident.
Considérant le rejet de la politique de rémunération du DG l’an dernier (52,7% d’opposition), les contestations répétées sur les rémunérations sans réaction du conseil d’administration, les difficultés lors du processus de succession, et la présence de plusieurs exécutifs au conseil, en plus de l’ancien PDG, « les inquiétudes sur la qualité de la gouvernance de l’entreprise semblent légitimes » et le « candidat apparaît sérieux et qualifié », note ISS pour justifier son soutien.
ISS et Proxinvest recommandent également de voter contre la rémunération 2021 de Didier Truchot. ISS invite aussi à voter contre les rémunérations des trois DG délégués, Pierre Le Manh, Laurence Stoclet et Henri Wallard, et contre la politique de rémunération des DG délégués, mais ces quatre résolutions sont purement consultatives…
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Népal: levée du blocage des réseaux sociaux après des manifestations meurtrières
Katmandou - Le gouvernement népalais a rétabli mardi le fonctionnement des réseaux sociaux et ordonné une enquête au lendemain de la mort lundi de 19 personnes lors de manifestations contre leur blocage sévèrement réprimées par la police. A l’issue d’une réunion d’urgence, le Premier ministre KP Sharma Oli a promis dans la nuit qu’une commission chargée «d’analyser les événements (...) leur déroulement et leurs causes» rendrait des conclusions «sous quinze jours pour empêcher que de tels accidents se reproduisent». Le chef du gouvernement s’est dit «profondément attristé» par ce qu’il a qualifié de «tragique incident». Dès le petit matin mardi, la plupart des plateformes de réseaux sociaux étaient à nouveau opérationnelles, a constaté une journaliste de l’AFP. Cité par les médias locaux, le ministre de la Communication Prithvi Subba Gurung a confirmé que le gouvernement avait levé le blocage lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue lundi soir. La semaine dernière, son administration avait suspendu 26 plateformes, dont Facebook, Youtube, X et Linkedin, qui ne s'étaient pas enregistrées auprès de lui dans les délais, provoquant la colère et la frustration de millions de leurs usagers. Lundi matin, des milliers de jeunes se sont rassemblés dans les rues de Katmandou et d’autres villes pour exiger le rétablissement de leur réseau favori et dénoncer le fléau de la corruption qui, selon eux, mine le petit pays himalayen. Tirs à balles réelles A Katmandou, la situation a dérapé lorsque les forces de l’ordre ont empêché le cortège de s’approcher du parlement avec force gaz lacrymogènes, canons à eau, matraques, balles en caoutchouc et tirs à balles réelles, selon des journalistes de l’AFP et des témoins. Au moins 17 manifestants ont été tués et plus de 400 personnes, dont une centaine de policiers, blessées dans la capitale, selon un bilan du porte-parole de la police, Shekhar Khanal. «La situation a été causée par l’infiltration dans le cortège d'éléments animés par divers intérêts personnels», a affirmé le Premier ministre. Deux autres personnes ont été tuées lors d’une manifestation dans le district de Sunsari, dans l’est du Népal, ont rapporté les médias locaux. «Les gens jetaient des pierres quand, soudain, j’ai été touché par une balle», a raconté lundi à l’AFP Ronish Regmi, un étudiant de 20 ans hospitalisé dans la capitale. «Quand j’ai repris mes esprits, j'étais dans une ambulance», a-t-il ajouté. «Le gouvernement n’a pas hésité à recourir à la force», a rapporté un autre blessé, Iman Magar, 20 ans. «Ce n'était pas une balle en caoutchouc mais une balle en métal et elle a emporté une partie de ma main», a-t-il poursuivi. Amnesty International a exigé «une enquête complète, indépendante et impartiale» sur les circonstances de l’intervention de la police. La porte-parole du bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Ravina Shamdasani, a fait de même, se déclarant «choquée par les morts et les blessés». Protection Le gouvernement avait annoncé jeudi le blocage des réseaux sociaux en application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême exigeant qu’elles nomment un représentant local et une personne chargée de réguler leurs contenus. «Le gouvernement ne souhaitait pas bloquer l’usage des médias sociaux», a répété le Premier ministre dans sa déclaration. «Il souhaite simplement protéger le cadre de leur utilisation», a-t-il insisté, «ce n'était pas la peine de manifester pour ça». Motivées initialement par le blocage, les manifestations de lundi ont largement viré à la dénonciation de la corruption des autorités. «Nous dénonçons aussi la corruption institutionnalisée au Népal», a déclaré lundi à l’AFP un étudiant, Yujan Rajbhandari, 24 ans, qui défilait dans les rues de Katmandou. «Cette décision traduit les pratiques autoritaires du gouvernement et nous voulons que ça change», a renchéri un autre, Ikshama Tumrok, 20 ans. Depuis l’entrée en vigueur du blocage, les plateformes encore en service, comme Tik Tok, sont inondées de vidéos mettant en cause la vie luxueuse des enfants de responsables politiques. Le blocage décrété la semaine dernière n’est pas inédit au Népal. En juillet dernier, le gouvernement avait déjà suspendu la messagerie Telegram en raison, selon lui, d’une hausse des fraudes en ligne. pm-pa/lgo © Agence France-Presse