Google au centre d’un procès fleuve intenté par Washington

Alphabet est attaqué en justice pour avoir créé une situation de quasi-monopole avec son moteur de recherche. Les débats se sont ouverts le 12 septembre, pour dix semaines.
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Google attribue le succès de son moteur de recherche – gratuit – au fait qu'il soit plus rapide et plus efficace que ceux de ses concurrents  -  Photo Mix/Pixabay

C’est un procès historique qui s’est ouvert ce 12 septembre, pour dix semaines, avec une centaine de témoins attendus dans un tribunal à Washington. Au banc de l’accusé : Google, face à la justice fédérale américaine, dans ce qui n’est rien de moins que le plus gros procès intenté au nom du droit de la concurrence contre un géant technologique. Les autorités américaines accusent Alphabet d’avoir créé une situation de quasi-monopole avec son moteur de recherche, et d’avoir contourné les règles de la concurrence.

Dans le viseur aussi, des fabricants d’appareils connectés, comme Apple, des opérateurs mobiles comme AT&T ou des concepteurs de navigateurs comme Mozilla, qui auraient touché des milliards de dollars chaque année par Google pour que son moteur de recherche soit installé par défaut sur leurs smartphones et services.

La firme de Mountain View, pour sa part, a déjà sa ligne de défense : sa position dominante sur le marché est uniquement due au fait que son moteur de recherche – gratuit – est plus rapide et plus efficace que ceux de ses concurrents. Et que les consommateurs sont libres de supprimer l’application Google de leur appareil mobile, ou d’opter pour un autre moteur de recherche alternatif, comme Bing de Microsoft ou Yahoo.

Vente d’une partie des activités de Google

Le juge du tribunal de Washington Amit Mehta devra déterminer si Google a violé les lois antitrust dans sa gestion des recherches et de la publicité. La firme californienne risque gros : elle pourrait se voir contrainte de renoncer à ces pratiques, ou de vendre une partie de ses activités – cette dernière piste semble privilégiée par l’administration Biden. Elle satisferait aussi grandement l’antitrust américain, et au premier chef Lina Khan, présidente de la Federal Trade Commission (FTC), critique envers les Gafam, qui a échoué jusqu’à présent dans ses initiatives contre les fusions, comme par exemple le projet de rachat d’Activision par Microsoft.

Il y a plus de vingt ans, en 1998, Washington s’était déjà attaqué à Microsoft à propos de la domination de son système d’exploitation Windows. Ces poursuites de Washington contre Microsoft s’étaient soldées par un accord en 2001, après l’annulation en appel d’une décision ordonnant la scission de l’entreprise.

Reste à voir si l’issue de ce procès sera la même, dans un climat où la défiance est plus grande envers ces géants technologiques qu’à la veille des années 2000.

En Europe, Google a déjà été condamné à des amendes de plus de 8,2 milliards d’euros pour diverses infractions au droit de la concurrence, bien que certaines de ces décisions fassent l’objet d’un appel.

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