
Eléonore Crespo (Pigment): « La France a le deuxième écosystème IA au monde »
Deux jours avant l’annonce d’une levée de fonds de 145 millions de dollars Eléonore Crespo, cofondatrice de Pigment, était l’invitée d’honneur du dîner du Private Equity France organisé par L’Agefi le 2 avril à Paris. L’occasion pour la dirigeante d’expliquer la stratégie de cet éditeur français de logiciels de planification financière, créé en 2019 avec Romain Niccoli, ancien cofondateur de Criteo. Avec sa plateforme utilisant l’IA générative, Pigment cherche à démocratiser l’accès à la donnée financière dans les grandes entreprises et à faciliter les prises de décision.
Pour cette ingénieure diplômée de l’ENS Paris Saclay et des Mines, passée par Google et par le fonds de capital risque (VC, venture capital) Index Ventures, cette rencontre était aussi l’occasion de poser un regard à la fois optimiste et lucide sur l’écosystème de l’intelligence artificielle et le financement des start-up. « En France, depuis vingt ans, on a des formations exceptionnelles en machine learning et en intelligence artificielle, mais les investissements y sont trop peu suffisants par rapport aux besoins » résume-t-elle, en pointant du doigt l’absence de fonds de pension dans l’Hexagone.
Pourtant, « beaucoup de champions sont en train de se créer, en Europe, dans le domaine applicatif » lié à l’IA, là où se fera la monétisation de cette innovation. « Ce qui est sûr, c’est que tous les VC américains auxquels je parle disent que l’écosystème en France, après les Etats-Unis, est le deuxième qu’ils regardent dans le monde, parce que nous avons un superbe pool de talents. Ce qui manque, en France, ce sont des exemples d’entrée en Bourse », souligne Eléonore Crespo.
A lire aussi: Pigment, les leçons d’un succès de la French Tech
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