
Crédit Agricole SA fait exception dans les bonus des banquiers français

Philippe Brassac est l’exception qui confirme la règle. Le directeur général de Crédit Agricole SA (CASA) s’est vu attribuer au titre de 2018 un salaire fixe et un bonus en hausse, alors que les rémunérations fixes des patrons des trois autres principales banques françaises sont restées inchangées et que leurs parts variables ont baissé. Selon le document de référence de CASA, Philippe Brassac percevra au titre de 2018 un salaire fixe de 1.025.269 euros, en hausse de 13,9% par rapport à l’année précédente, et une rémunération variable de 346.740 euros, en augmentation de 10,9%. Au total, une rémunération de 2.214.767 euros sera versée au patron de CASA au titre de 2018, en progression de 9,6% par rapport à 2017. Il faut dire qu’à 4,4 milliards d’euros en 2018, le bénéfice net de CASA a dépassé les 4,2 milliards visés par la banque pour 2019.
A la Société Générale, Frédéric Oudéa recevra au titre de 2018 un salaire fixe de 1,3 million d’euros, stable par rapport à 2017. «A la suite des accords passés avec les autorités américaines sur plusieurs grands litiges en 2018», lesquels se sont soldés par 2,6 milliards de dollars de pénalités, le directeur général a proposé de «renoncer volontairement» à une partie de son bonus, indique le document de référence. Le patron de la Société Générale percevra ainsi une rémunération variable de 1.063.478 euros au titre de 2018, en baisse de 19% par rapport à 2017. Fixe et bonus compris, Frédéric Oudéa recevra 2.363.478 euros au titre de l’année passée, contre 2.605.720 euros pour 2017, soit un recul de 9,3%.
Jean-Laurent Bonnafé, le directeur général de BNP Paribas, a lui aussi vu son salaire fixe maintenu, à 1.562.000 euros pour 2018. Sa rémunération variable, elle, a diminué, de 6,8%, à 1.470.245 euros au titre de l’exercice passé, «après prise en compte des critères quantitatifs et qualitatifs et de l’évolution des résultats opérationnels du groupe». La banque avait achevé 2018 sur un bénéfice net en baisse de 3%, pour un produit net bancaire en repli de 1,5%.
Chez Natixis, la rémunération fixe du directeur général Laurent Mignon, devenu président du directoire de BPCE en milieu d’année dernière, était de 960.000 euros pour 2018 en année pleine, soit 400.000 euros pour la période du 1er janvier au 1er juin 2018. Quant à François Riahi, devenu DG de Natixis à la mi-2018, sa rémunération fixe atteignait 800.000 euros pour 2018, soit 466.667 euros pour la période du 1er juin au 31 décembre 2018. Du côté des bonus, le conseil d’administration a fixé celui de Laurent Mignon à 452.734 euros pour la période du 1er janvier au 1er juin 2018, et à 528.190 euros celui de François Riahi pour la période du 1er juin au 31 décembre 2018. Si les rémunérations fixes sont inchangées d’une année sur l’autre, Natixis a en revanche procédé à un calcul pro forma du bonus «sur la fonction de directeur général et non sur la personne, afin de faire abstraction du passage de relais (entre Laurent Mignon et François Riahi)» et de faciliter la visualisation de son évolution, explique une porte-parole.
Ce calcul fait ressortir une chute de 34,6% du bonus de la direction générale pour 2018, par rapport à 2017. Le conseil d’administration «a constaté les avancées du plan stratégique illustrées par les résultats sous-jacents des métiers sur l’exercice 2018 (…), tout en prenant en compte l’incident sur les dérivés actions en Corée», détaille le document de référence. En 2018, Natixis a dégagé un résultat net part du groupe de 1,58 milliard d’euros, en baisse de 6%, et en chute de 51% au quatrième trimestre, en raison de pertes sur ses activités de dérivés actions sur les marchés asiatiques.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse