
CATL embrase le lithium, Eramet en profite

Le battement d’ailes d’un papillon. Le titre Eramet grimpe lundi à Paris, soutenu par le rebond du prix du lithium en Chine. Dans la matinée, le contrat de septembre sur le carbonate de lithium progressait de 6,6% à la Bourse de Guangzhou, à 76.600 yuans la tonne, selon UBS. Vers 14 heures, l’action Eramet gagnait 6,5% ; elle a clôturé la séance en hausse de 5,2% à 51,70 euros.
Le prix du lithium monte après la suspension des activités du fabricant chinois de batteries pour véhicules électriques CATL dans sa mine de Yichun, située dans la province chinoise du Jiangxi, explique UBS. Le permis d’exploitation que détenait CATL pour ce site a expiré samedi dernier et l’entreprise n’a toujours pas obtenu son renouvellement, malgré le dépôt des documents nécessaires auprès des autorités chinoises, poursuit la banque.
Cette situation reflète «les efforts de la Chine pour lutter contre les surcapacités qui touchent plusieurs pans de son économie», selon les analystes de Citi, cités par Dow Jones Newswires.
En raison d’une croissance moins forte que prévu des ventes de véhicules électriques, le marché local du lithium présente une «offre excédentaire» et «le prix de ce métal s'était effondré de près de 90% depuis son pic de 2022», note un analyste basé à Paris. Mais la suspension des opérations de CATL à Yichun pourrait permettre au prix du carbonate de lithium de dépasser 80.000 yuans la tonne à court terme, selon Citi.
Eramet a mis en service sa première usine d’extraction de lithium il y a tout juste un an, en Argentine. Le groupe a pour objectif de produire 24.000 tonnes de carbonate de lithium par an sur le site, soit les besoins annuels de 600.000 véhicules électriques. Selon les prévisions d’Eramet, la demande de lithium devrait presque doubler tous les cinq ans au cours des vingt prochaines années.
A lire aussi: Les déboires africains d’Eramet risquent de fragiliser davantage la sidérurgie
En perte au premier semestre 2025
Le groupe minier n’a pas brillé au premier semestre, avec des résultats en forte baisse, des comptes affectés par un contexte de limitation de ses permis d’exploitation et de difficultés logistiques au Gabon. Sous l’effet d’un repli de 7% de son chiffre d’affaires, à 1,53 milliard d’euros, Eramet a essuyé une perte nette de 101 millions d’euros, contre un résultat positif de 31 millions d’euros un an plus tôt. L’Ebitda ajusté s’inscrit en baisse de 45%.
«Les résultats du premier semestre ne sont clairement pas à la hauteur de notre ambition », n’a pu que constater Paulo Castellari, le nouveau directeur général nommé fin mai, dans un communiqué. «Aujourd’hui plus que jamais, les équipes sont pleinement mobilisées pour capitaliser sur la dynamique positive amorcée à la fin du deuxième trimestre».
Le groupe a en revanche maintenu ses investissements pour un montant total entre 400 millions et 450 millions d’euros en 2025.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse