
Carrefour déçoit une nouvelle fois les avances d’un prétendant

Ahold Delhaize a tenté fin 2024 de racheter son concurrent français Carrefour avant de jeter l'éponge en janvier dernier, a rapporté vendredi La Lettre.
Carrefour et le distributeur néerlandais «sont entrés en discussions préliminaires en fin d’année dernière en vue d’un rachat du premier par le second», «qui a jeté l'éponge dès janvier», selon La Lettre.
Le média d’enquête a précisé que ces échanges ont eu lieu «sans recours à des banques-conseils, directement entre l'équipe rapprochée du PDG d’Ahold Delhaize, Frans Muller», et celle du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, «composée de son directeur financier, Matthieu Malige, et de son secrétaire général, Laurent Vallée».
Les positions dominantes que ce rapprochement aurait occasionnées en Roumanie et en Belgique, de même que les réticences de la sphère politique française ont eu raison de ces discussions, a expliqué La Lettre. La fronde d’une partie du réseau de franchise de Carrefour devant les tribunaux français, soutenue par le ministère de l’Economie, n’a pas du aider non plus.
Les précédents Casino, Auchan et Couche-Tard
Cette transaction manquée rappelle que le groupe français Carrefour, dont la capitalisation boursière ressortait à 10,04 milliards d’euros jeudi soir, est devenu une cible. Ahold Delhaize, dont la valeur en Bourse est trois fois supérieure, a «sans doute été attiré par une entrée sur le marché français et des synergies possibles dans les achats de produits, notamment ceux à marque propre, en plus de renforcer ses positions outre-Atlantique grâce aux actifs de Carrefour au Brésil», a précisé La Lettre.
Ce vain rapprochement entre Carrefour et Ahold Delhaize constitue une nouvelle déconvenue pour Alexandre Bompard, après les opérations de fusion ou acquisition n’ayant pas abouti avec Casino en 2018, puis avec Auchan et Couche-Tard en 2021.
Contactée par l’agence Agefi-Dow Jones, une porte-parole de Carrefour ne souhaitait pas commenter ces informations. «Conformément à la politique de notre entreprise, nous ne commentons pas les rumeurs du marché», a de son côté déclaré une représentante d’Ahold Delhaize.
A la Bourse de Paris, l’action Carrefour pliait de 1,1% vendredi vers midi tandis que le titre Ahold Delhaize refluait de 1% à la Bourse d’Amsterdam.
A lire aussi: Carrefour relève de 10% son offre sur sa filiale brésilienne
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse