
Capgemini maintient ses objectifs après un premier trimestre sans éclat

Le groupe de services numériques Capgemini a confirmé mardi ses objectifs pour 2025, après un chiffre d’affaires du premier trimestre légèrement supérieur aux attentes, en raison notamment d’une activité en hausse aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en Irlande, qui a compensé un repli en France.
«Nous avons réalisé un premier trimestre légèrement supérieur à nos attentes dans un environnement macroéconomique et géopolitique qui reste difficile», a indiqué le directeur général du groupe, Aiman Ezzat, cité dans un communiqué.
«Nos clients continuent de prioriser les programmes de transformation destinés à améliorer l’agilité, le coût et l’efficacité de leurs opérations», a ajouté le dirigeant, tandis que le groupe se concentre sur des «opportunités dans les domaines de la défense, de la souveraineté et de la cybersécurité en Europe».
La performance de Capgemini au premier trimestre est plutôt rassurante, même si la visibilité reste faible, ont commenté les analystes d’Invest Securities.
En réaction, le titre du groupe bondissait de 8% mardi matin et prenait la tête de l’indice CAC 40. Il ramenait ensuite sa hausse à +5,7% et clôturait la séance à 138 euros.
Pour la période de janvier à mars, le chiffre d’affaires du groupe a atteint 5,55 milliards d’euros, en progression de 0,5% en données publiées et en recul de 0,4% à taux de change constants par rapport au premier trimestre 2024. Selon le consensus compilé par FactSet, les analystes prévoyaient en moyenne un chiffre d’affaires de 5,54 milliards d’euros, en repli sur un an de 1% à taux de change constants.
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Recul en France
La région Amérique du Nord, qui a représenté 28% du chiffre d’affaires du groupe en 2024, a «renoué avec une légère croissance au premier trimestre», avec une hausse sur un an de 0,8% à changes constants de son chiffre d’affaires, «principalement alimentée par les secteurs des TMT (télécoms, média et technologie) et des services financiers, et en partie compensée par un recul du secteur de l’industrie».
Concernant la région Royaume-Uni et Irlande, qui a représenté 12% des revenus du groupe en 2024, le chiffre d’affaires a progressé de 3,9% sur un an, porté notamment par le secteur public et le secteur de l'énergie et des services aux collectivités.
Le chiffre d’affaires en France, 20% des revenus en 2024, a reculé sur un an de 4,9%, «essentiellement en raison de la faiblesse persistante» des secteurs de l’industrie, de l'énergie et des services aux collectivités.
Dans le reste de l’Europe, 31% des revenus en 2024, le chiffre d’affaires a baissé de 2,3% sur un an «du fait d’un recul du secteur de l’industrie, tandis que le chiffre d’affaires de la région Asie-Pacifique et Amérique latine, 9% des revenus l’an dernier, a crû de 7,6% sur un an».
Commandes en légère hausse
Les prises de commandes ont atteint 5,88 milliards d’euros au premier trimestre, marquant une hausse de 2,8% à taux de change constants par rapport à la même période de 2024.
Le groupe bénéficie ainsi d’une «bonne dynamique commerciale» notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), a commenté le directeur général de Capgemini, Aiman Ezzat, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
L’IA générative et agentique a ainsi représenté «plus de 6%» des prises de commandes au premier trimestre, a souligné le dirigeant.
«Dans un environnement économique rendu plus volatil par les tensions géopolitiques croissantes, le groupe n’a observé à ce stade aucun impact matériel sur les décisions de ses clients», a observé Capgemini.
«Les grandes entreprises et organisations continuent de privilégier les programmes de transformation visant à améliorer l’agilité et l’efficacité de leurs opérations, au détriment de projets axés sur la croissance», a ajouté le groupe.
Pour 2025, le groupe anticipe toujours une évolution de son chiffre d’affaires allant d’une baisse de 2% à une progression de 2% à taux de change constants, soit une stabilité au point médian.
Capgemini continue de tabler sur une marge opérationnelle de 13,3% à 13,5% et sur un flux de trésorerie disponible organique d’environ 1,9 milliard d’euros.
Concernant le seul deuxième trimestre, l’activité devrait également s’avérer meilleure qu’attendu, mais le groupe reste prudent sur la deuxième moitié de l’année, a précisé Aiman Ezzat.
Selon les données disponibles sur FactSet, les analystes visaient en moyenne un repli sur un an de 0,8% du chiffre d’affaires au deuxième trimestre avant la publication du premier trimestre.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse