
Atos vise 5 milliards d’euros de ventes pour ses activités d’infogérance

L’entreprise de services numériques Atos a détaillé mercredi le plan de recentrage et les ambitions à moyen terme de sa branche Tech Foundations, qui regroupe ses activités historiques de services d’infogérance, en amont d’une journée dédiée aux analystes financiers.
Après avoir ouvert dans le vert, l’action du groupe est tombée dans le rouge dans la matinée. Vers 11h, elle reculait de 1,8%.
«Tech Foundations a redéfini son portefeuille d’activités coeur de métier afin de mieux répondre aux priorités de ses clients et de se positionner stratégiquement pour bénéficier des tendances du marché telles que les nouvelles organisations des espaces de travail numériques post-covid, la transition rapide vers le multi-cloud et les configurations hybrides, ainsi que l’importance accrue du cloud souverain et de l’intelligence artificielle», a indiqué Atos dans un communiqué.
705 milliards d’euros
La division se positionne ainsi sur un «marché adressable plus important, représentant environ 705 milliards d’euros à l'échelle mondiale, une augmentation de 40% par rapport au marché considéré» à l’occasion de la journée investisseurs d’Atos de juin 2022, a expliqué la société.
Le portefeuille de Tech Foundations «s’articule désormais autour de quatre activités coeur de métier, totalisant un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros pour l’exercice 2022», a précisé Atos.
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Aux métiers d’infrastructure hybride et dématérialisée («cloud»), d’espace de travail numérique et de conseil en technologie s’ajoute l’activité «naissante» de plateformes numériques d’entreprise, a indiqué la société. Cette activité a notamment remporté des contrats pour les Jeux olympiques et pour la Ligue des champions de l’UEFA, a illustré le directeur général d’Atos et co-dirigeant de Tech Foundations, Nourdine Bihmane, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. «Cette nouvelle offre a généré un chiffre d’affaires de 0,3 milliard d’euros en 2022», a souligné Atos.
Au total, le chiffre d’affaires de Tech Foundations devrait «atteindre un plancher en 2024, à environ 5 milliards d’euros, combinant une croissance organique de 0% à 2% par an du chiffre d’affaires coeur de métier et la poursuite d’une réduction maîtrisée des activités non coeur de métier», a indiqué Atos.
Cash positif en 2025
Dans son précédent plan présenté en juin 2022, le groupe avait indiqué viser un point bas à environ 4,1 milliards d’euros en 2024 pour le chiffre d’affaires de ses activités historiques. Atos table par ailleurs toujours sur un retour à la croissance en 2026.
La marge opérationnelle devrait pour sa part s'établir entre 6% et 8% en 2026, contre un précédent objectif de plus de 5%, tandis que le flux de trésorerie disponible avant intérêts et impôts devrait «passer en territoire positif» en 2025 et dépasser 250 millions d’euros en 2026. Atos s’attendait auparavant à 150 millions d’euros en 2026.
En outre, grâce à son plan de transformation, Tech Foundations est «en bonne voie» pour réduire ses coûts de 1,2 milliard d’euros d’ici à 2026, a précisé le groupe.
Atos confiant pour 2023
Concernant 2023, Nordine Bihmane a réitéré mercredi aux analystes la confiance du groupe dans sa capacité à atteindre les objectifs établis pour l’ensemble d’Atos. Pour l’année en cours, Atos s’attend à ce que la variation organique de son chiffre d’affaires soit comprise entre -1% et +1% et vise une marge opérationnelle comprise entre 4% et 5%.
Le directeur général a par ailleurs souligné que le conseil d’administration et le président d’Atos avaient «tout [le] soutien» de l'équipe de direction et qu’ils jouaient un «rôle essentiel» dans la transformation du groupe.
La semaine dernière, le gestionnaire d’actifs Sycomore Asset Management a demandé le départ du président du conseil d’administration d’Atos, Bertrand Meunier, estimant que ce dernier, qui siège au conseil d’administration depuis plus de 15 ans, a «une part de responsabilité importante dans la crise de gouvernance» du groupe.
Sycomore veut soumettre au vote des actionnaires, qui seront réunis en assemblée générale le 28 juin prochain, la révocation du mandat de trois administrateurs, dont le président, et propose de nommer à sa place Leo Apotheker, ancien directeur général de l'éditeur de logiciels SAP et actuellement membre du conseil d’administration de l'équipementier électrique Schneider Electric.
Marques d’intérêt pour Tech Foundations
Interrogé sur d'éventuelles discussions entre Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky concernant Tech Foundations, Nourdine Bihmane a rappelé que ce sujet était du ressort du conseil d’administration et du président, qui «étudient toutes les marques d’intérêt».
«Il y a de l’intérêt là où il y a de la valeur», a déclaré Nourdine Bihmane, qui a mis en avant le travail accompli par les équipes du groupe pour prouver que cette activité était «loin d'être mort[e]».
Mercredi, BFM Business a rapporté qu’Atos et Daniel Kretinsky avaient approfondi leurs négociations ces dernières semaines. Citant une source proche du groupe, BFM Business affirmait que les «discussions [étaient] intenses et nourries» entre les deux parties, même si «rien n’est fait».
Selon BFM Business, Atos demande à Daniel Kretinsky d’investir également dans l’activité Eviden, qui rassemble les activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de «Big Data» et Sécurité (BDS).
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse