
Accor veut rendre 3 milliards d’euros à ses actionnaires en cinq ans

Accor veut réveiller les investisseurs et convaincre qu’un nouveau chapitre de croissance est devant lui. Le groupe hôtelier a précisé mardi son objectif de croissance de revenu par chambre disponible (RevPAR) pour 2023 et dévoilé ses objectifs à moyen terme, en amont de sa journée investisseurs.
Le propriétaire des chaînes Ibis, Mercure, Sofitel ou encore Raffles prévoit désormais pour l’exercice en cours un RevPAR, un indicateur très suivi par les analystes, en hausse de 15% à 20% par rapport à 2022. Le groupe avait précédemment annoncé viser une croissance à deux chiffres.
Accor prévoit également pour 2023 un excédent brut d’exploitation (EBE) de 920 millions à 960 millions d’euros, soit «40% supérieur à celui de 2022», a indiqué Sébastien Bazin, le PDG d’Accor, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
«L'été sera bon et la demande mondiale devrait continuer de s’amplifier dans les années à venir», a ajouté le PDG.
Entre 9% et 12% par an
A moyen terme, Accor vise «une croissance durable et génératrice de cash au service, notamment, du retour aux actionnaires». Plus précisément, le groupe prévoit une croissance annualisée de 9% à 12% de son EBE au cours de la période 2023-2027, grâce notamment à «la croissance dynamique de la branche Luxe & Lifestyle», a précisé le PDG.
La conversion de l’EBE en free cash-flow récurrent est attendue au-dessus de 55% sur cette même période, a indiqué Accor.
Le groupe entend enfin «retourner environ 3 milliards d’euros à ses actionnaires sur la période 2023-2027 en ligne avec les prérequis d’un profil ‘investment grade’».
«Autour de ses deux divisions récemment mises en place, Premium, Milieu de Gamme et Economie d’une part et Luxe & Lifestyle d’autre part, le groupe engage un nouveau chapitre de croissance, rapide et rentable», a commenté Sébastien Bazin dans un communiqué de presse.
Les analystes ont bien accueilli ces annonces. «Le groupe a présenté des priorités stratégiques claires pour chacune de ses deux divisions», commente JPMorgan.
L’intermédiaire financier s’attend à ce que le consensus reste inchangé au titre de l’exercice 2023, mais soit relevé de 1% à 4% pour l’exercice 2024 et au-delà.
«Ces nouveaux objectifs d’Accor témoignent de la confiance du secteur en ses perspectives», ajoute JPMorgan, qui a confirmé sa recommandation «neutre» et son objectif de cours de 30 euros sur le titre. Ce dernier se traite sur des multiples en ligne avec ceux de sa moyenne sur cinq ans avant Covid, observe l’intermédiaire financier.
De son côté, UBS salue des «nouveaux objectifs ambitieux, centrés sur la croissance et le retour à l’actionnaire». L’intermédiaire financier a confirmé sa recommandation «neutre» et son objectif de cours de 35,55 euros sur Accor.
Le marché a plutôt réservé un bon accueil aux nouvelles projections d’Accor, avec une action en hausse de 1,45% en clôture à 32,99 euros. De quoi porter le gain accumulé à +41% en 2023.
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États-Unis : les démocrates publient une lettre attribuée à Trump pour l’anniversaire de Jeffrey Epstein
Washington - Une lettre attribuée à Donald Trump à l’attention de Jeffrey Epstein pour son anniversaire en 2003 a été rendue publique lundi par des parlementaires démocrates, alors que le président américain en avait démenti l’existence en juillet, en pleine polémique sur ses liens avec le délinquant sexuel. La lettre, obtenue par les membres démocrates d’une commission de la Chambre des représentants, montre une esquisse de buste féminin avec des citations attribuées à tour de rôle à Jeffrey Epstein et à Donald Trump, deux figures alors de la jet-set new-yorkaise, avec la signature du futur président américain au pied de la note. L’affaire Epstein, du nom du financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme de nouveau les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires ou le lancement d’une nouvelle enquête dans ce dossier. La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan. Selon le Wall Street Journal, qui avait le premier révélé en juillet l’existence de la lettre, celle-ci a été envoyée par les légataires de Jeffrey Epstein à une commission du Congrès ayant exigé auprès d’eux d’obtenir de nombreux documents liés à l’affaire. «Merveilleux secret» Après les révélations du quotidien américain, Donald Trump avait nié être l’auteur de la lettre et avait attaqué le «WSJ» pour diffamation, ainsi que son patron Rupert Murdoch, leur réclamant au moins 10 milliards de dollars de dommages-intérêts. Le texte de la missive représente un échange imaginaire entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, dans lequel le premier dit: «Nous avons certaines choses en commun Jeffrey». «Les énigmes ne vieillissent jamais, as-tu remarqué cela», dit-il également avant de conclure: «Joyeux anniversaire. Que chaque jour soit un autre merveilleux secret». Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump tente aujourd’hui d'éteindre la polémique, qu’il a de nouveau qualifiée récemment de «canular» monté par l’opposition. Les élus démocrates qui ont publié la lettre lundi ont exhorté le président républicain à faire la lumière sur l’affaire. «Trump parle de merveilleux secret que les deux partageaient. Qu’est-ce qu’il cache? Publiez les documents!», ont-ils écrit sur X avec une image de la lettre. Taylor Budowich, un conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a réagi en affirmant que la signature en bas de page ne correspondait pas à celle du président. «DIFFAMATION!», a dénoncé sur X le responsable. Le très populaire podcasteur conservateur Charlie Kirk a également mis en doute la véracité de la lettre. «Est-ce que ça ressemble à la vraie signature du président. Je ne crois pas du tout», a-t-il lancé sur X, estimant que celle-ci avait été «falsifiée». Robin LEGRAND © Agence France-Presse -
Après la chute de Bayrou, des rassemblements improvisés dans plusieurs villes de France
Paris - Des manifestants fêtent lundi soir dans différents endroits de France la chute du gouvernement de François Bayrou devant des mairies, à l’appel du mouvement «Bloquons tout» le 10 septembre. A Nantes, quelque 300 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées en début de soirée, en musique et sous des pancartes marquées «Bye bye Bayrou» et «le 10/09 on bloque tout», quelques confettis survolant le regroupement. «On en profite pour échanger sur les différentes actions prévues le 10 septembre, les informations circulent», rapporte Inès Guaaybess, 30 ans, qui prévoit de se mobiliser mercredi. A Rennes, quelques centaines de personnes, pour beaucoup des étudiants, se sont réunis place de la mairie autour d’une table avec quelques bouteilles et du pain, sur fond de musique et de confettis. Les manifestants se sont ensuite rendus place Sainte-Anne au centre ville, haut lieu de la vie étudiante rennaise. «On est au bout du système» avec «une alternance droite gauche qui ne remet pas en cause le côté capitaliste libéral. Il va falloir bifurquer», assure Jérémie, ingénieur de 37 ans, venu en vélo avec son enfant. A Paris, des rassemblements étaient organisés devant plusieurs mairies d’arrondissement. Dans le 20e, au moins 200 personnes se sont réunies place Gambetta dans une ambiance bon enfant. «C’est une grande victoire ce soir! Le prochain gouvernement devrait penser aux pauvres et aux retraités. Tout est cher, tout augmente. Macron, je voudrais qu’il s’en aille, pourtant j’ai voté deux fois pour lui pour faire barrage» à l’extrême droite, explique Amina Elrhardour, 60 ans. Selon Marius, 25 ans, «il y a vraiment de la démocratie locale qui s’organise» en vue du 10 septembre, tandis que Xavier Keller, 25 ans lui aussi, dit que «le Nouveau Front populaire doit gouverner. On est capable de faire accepter un budget de gauche, je n’ai aucun doute là-dessus». A Bordeaux, plus d’une centaine de personnes, dont de très nombreux jeunes, ont applaudi et crié de joie à l’annonce de la chute du gouvernement Bayrou, au son d’une fanfare. «Il faut qu’on soit visible, on est nombreux à en avoir ras le bol et n’avoir plus confiance en Macron», lance Mathilde, trentenaire ceinturée d’une banane Confédération paysanne. Un rassemblement a également été organisé en fin d’après-midi à Pau, ville dont M. Bayrou est le maire. Le chef de l’Etat a dit vouloir nommer un nouveau Premier ministre «dans les tout prochains jours». © Agence France-Presse