S&P accorde un sursis à la notation AA de la France

L’agence de notation conserve cependant sa perspective à « négative ». Bercy promet des annonces le 19 juin portant sur des milliards d’euros d'économies.
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La France conserve sa note de AA chez S&P. Au mois d'avril, l'agence Fitch avait décidé de la baisser.  - 

La décision est tombée. L’agence de notation S&P Global Ratings a confirmé vendredi la note de crédit long terme de la France à « AA », mettant en avant « la stratégie révisée d’assainissement budgétaire du gouvernement » qui a légèrement réduit ses objectifs de déficits.

L’agence cite notamment parmi les éléments positifs, «la suppression progressive des aides à l'énergie en raison de la baisse des prix des hydrocarbures, ainsi que l’impact des réformes des retraites et du marché du travail récemment mises en œuvre».

S&P a cependant maintenu sa perspective sur la note à «négative», ce qui signale la possibilité d’un abaissement en cas de dégradation des comptes publics dans les prochains mois. L’agence s’attend à ce que la dette publique du pays représente plus de 110% du produit intérieur brut (PIB) sur la période 2023 à 2026.

Au mois d’avril dernier, l’agence Fitch avait choisi de baisser d’un cran la note française, tandis que Moody’s, un mois plus tôt, n’avait pas changé la sienne.

Donner des gages

Dimanche, dans les colonnes du JDD, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a salué «un signal positif». «Notre stratégie en matière de finances publiques est claire. Elle est ambitieuse. Et elle est crédible», s’est félicité le locataire de Bercy. Dont l’objectif de réduction de la dette publique, à 108% du PIB en 2027, reste plus ambitieux que les anticipations de S&P.

L’exécutif, qui a déjà annoncé des gels de crédit en 2023, doit désormais donner des gages de sérieux. De premières annonces d'économie seront faites le 19 juin, à l’occasion des Assises des finances publiques, «pour plusieurs milliards d’euros», a précisé Bruno Le Maire. Elles seront mises en œuvre dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2024.

Si l’annonce de l’agence de notation constitue une bonne nouvelle pour la France, une dégradation n’aurait cependant eu que peu d’incidence sur les taux des obligations d’Etat françaises. Le passage de AA à AA- n’est pas déterminant pour les investisseurs. Ceux-ci raisonnent, pour les notations élevées, davantage en termes relatifs par rapport aux autres pays. Or, la confiance concernant la soutenabilité de la dette ou la capacité du pays à lever de l’impôt reste forte. La dégradation de la note de Fitch en avril est d’ailleurs presque passée inaperçue sur les marchés.

La situation se révèle très différente pour les pays proches de la zone de haut rendement (High Yield), autour de la note BBB-, comme certains émergents, pour lesquels une dégradation peut avoir des conséquences très prononcées sur le niveau des taux.

Avec L’Agefi Dow-Jones

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