Roche Bobois tente l’aventure de la Bourse

Les familles fondatrices resteront toutefois majoritaires au capital du groupe d’ameublement.
Antoine Landrot

Pour se désengager de Roche Bobois étape par étape, les familles fondatrices Roche et Chouchan avaient jusqu’ici privilégié la recherche d’investisseurs financiers. Désormais, la société d’ameublement haut de gamme a choisi l’introduction en Bourse (IPO) sur Euronext : elle a annoncé hier la publication de son document de base auprès de l’Autorité des marchés financiers.

L’opération est exclusivement secondaire. Elle permettra aux actionnaires de se désengager partiellement, dans des conditions de marché plutôt favorables, comme l’atteste le processus d’IPO lancé lundi par Delachaux. Le fonds italien Tamburi Investment Partners, détenteur d’une part de 38%, sortira partiellement, alors que la position des familles n’est pas encore arrêtée. Quoi qu’il en soit, elles conserveront plus de 50% du capital – actuellement, les Roche contrôlent environ 38% et les Chouchan 24%.

Le désengagement des fondateurs refait périodiquement surface – en 2001, les fonds Banexi et Siparex avaient acquis une part de 15%. Ayant tout d’un candidat au LBO, une tentative d’IPO avait échoué en février 2008, officiellement pour conditions de marché. L’une des raisons officieuses, indiquaient à l’époque L’Agefi, était la volonté des familles de conserver une minorité de blocage – une condition rédhibitoire pour nombre de fonds. Une solution intermédiaire fut trouvée en 2013, Roche Bobois accueillant Tamburi à hauteur de 20% à la place de Banexi et Siparex – part que le fonds italien porta ensuite à 38%.

La valeur espérée par l’entreprise n’a pas été communiquée. Ses actionnaires l’avaient située entre 200 et 220 millions d’euros dette comprise en 2008 et, selon des sources financières de l’époque, une valeur proche de cette fourchette en 2013.

En 2017, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 249 millions d’euros pour un volume d’affaires (franchisés compris) hors taxe de 480 millions et un excédent brut d’exploitation (EBE) courant de 21 millions. Pour 2021, il vise un chiffre d’affaires consolidé de 320 millions et dès 2019 un EBE à deux chiffres, grâce à son développement à l’étranger (où il réalise 62% de son volume d’affaires), en particulier sur les marchés les plus rentables comme les Etats-Unis. Dans ce cadre, la cotation apportera de la visibilité au groupe, qui pourra plus facilement financer sa croissance. Il vise 39 ouvertures de magasins nettes d’ici à 2021.

Roche Bobois affichait une trésorerie nette de 9,8 millions d’euros fin 2017 et a généré 7,8 millions d’euros de trésorerie disponible l’an dernier. Il se fixe comme objectif une politique de distribution du dividende de 30% à 40% du bénéfice net.

Un évènement L’AGEFI

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