
Porsche tire parti de la rareté des introductions en Bourse

Le succès pressenti a été au rendez-vous. Alors que son prix d’introduction avait été fixé mercredi soir à 82,5 euros, borne haute de la fourchette indicative, l’action Porsche AG a gagné jusqu’à 5,2% à 86,76 euros jeudi lors de ses débuts à Francfort. Elle a clôturé à 82,56 euros, ce qui reflète une capitalisation boursière de 75,2 milliards d’euros. La levée de fonds de 9,4 milliards d’euros réalisée lors de cette introduction en Bourse (IPO) est la plus importante en Europe depuis celle du groupe minier Glencore qui avait levé à Londres près de 10 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) en 2011, selon des chiffres compilés par Bloomberg.
L’intérêt des investisseurs a été si important qu’environ la moitié des 650 investisseurs ayant placé des ordres d’achat n’ont pas été servis, souligne l’agence. Outre la présence de quatre investisseurs de référence qui ont souscrit à près de 40% de l’offre, 35% des titres proposés ont été alloués à une vingtaine d’autres investisseurs. La réussite de l’opération s’explique à la fois par ce déséquilibre entre l’offre et la demande de titres et par la faiblesse du marché des IPO à l’échelle mondiale cette année.
Entre janvier et août 2022, moins de 10 milliards de dollars ont été levés par le biais d’une mise en Bourse, soit une chute de 83% d’un an sur l’autre. «Porsche est une entreprise stable à forte notoriété qui n’avait pas un besoin pressant de lever des fonds. Le fait de pouvoir mener à bien cette IPO, dans des conditions de marchés si difficiles, témoigne de l’attractivité du groupe», ont commenté les analystes de Jefferies.
Luxe volatil
Selon Daniel Röska, analyste chez Sandford Bernstein, la capitalisation boursière de Porsche devrait se stabiliser autour de 80 milliards d’euros. «Par rapport aux groupes de luxe, il affiche une croissance de ses bénéfices et un profil de rentabilité plus volatils», juge l’analyste. Certains investisseurs ont misé sur le fabricant du modèle 911 au détriment de sa maison mère Volkswagen et de Porsche Automobil Holding, holding d’investissement des familles Porsche et Piëch. L’action préférentielle Volkswagen a clôturé en repli de 6,8%, tandis que celle de la holding a plongé de 10,9% dans un contexte de repli général des valeurs automobiles en Europe.
Galvanisé par ce succès, Volkswagen n’exclut pas une mise en Bourse ultérieure de sa division de batteries. «Nous songeons en parallèle à faire entrer un partenaire extérieur pour cette activité», a déclaré Arno Antlitz, directeur financier du groupe de Wolfsburg.
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