Plombé par le dollar, l’or retrouve son prix pré-Covid

L’inflation, la hausse des taux d’intérêt et notamment du rendement des obligations souveraines américaines ne font pas les affaires de l’once d’or.
Johann Corric
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Le prix de l’or recule de plus de 20% depuis mars dernier.  -  Crédit Istara/Pixabay.

Traditionnelle valeur refuge, le métal jaune ne profite ni des craintes de récession ni des tensions géopolitiques. Bien au contraire, le cours de l’or est tombé le 28 septembre à un plus bas depuis avril 2020, retrouvant peu ou prou le niveau qui était le sien au moment de l’éclatement de la crise sanitaire.

Depuis un pic inscrit à 2070 dollars le 8 mars dernier, quelques jours après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’once a plongé de 22%, inscrivant un plancher à 1615,6 dollars ce mercredi dans la matinée. L’argent a de son côté inscrit un plus bas dès début septembre. Mais il suit la même trajectoire et abandonne 30% depuis l’hiver dernier.

«Le principal facteur explicatif est la force du dollar», a indiqué à Reuters Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades. L’indice DXY, qui compare le billet vert aux principales autres devises, s’est en effet envolé de plus de 15% depuis mars et navigue à un plus haut depuis 2002. L’impact est quasi automatique sur la valeur de l’or, qui, comme le pétrole, est libellé en dollars.

La hausse des taux pèse

La faiblesse du métal jaune tient néanmoins à un changement de paradigme profond lié au retour de l’inflation et à la hausse rapide des taux d’intérêt. L’augmentation des rendements, notamment ceux des actifs les moins risqués, pénalise l’absence de rémunération de l’or aux yeux des investisseurs.

Le taux de l’obligation souveraine américaine à 10 ans (T-Bond) a ainsi franchi, le 28 septembre, le seuil des 4%, à un plus haut depuis 2008. Les rendements de l’OAT française et du Bund allemand à la même échéance sont également orientés nettement à la hausse. Le premier ressort à 2,8% et le second dépasse 2,2%. L’important écart avec le T-Bond américain explique d’ailleurs en partie la force du dollar.

La montée des incertitudes économiques et politiques pourrait toutefois permettre à l’or de ralentir sa glissade au cours des prochains mois. A condition qu’il profite, une fois de plus, de son statut de valeur refuge.

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